Non je ne suis pas blonde, mais est-ce qu'il n'y a que les blondes siliconées qui ont le droit d'attirer tous les regards sur elle et se taper les plus beaux mecs de l'université ? Non, non, non et non. J'ai tout autant ma place que ces filles là dans cette sororité. Et pour cause, je suis belle, je sais que j'attire souvent le regard des hommes sur moi et pas que d'ailleurs et même si je suis à cent pour cent hétérosexuelle, ça me flatte quelques fois de voir que des femmes sont intéressées par moi, mais attention ce n'est pas pour autant que je sauterai le pas. Ah ça non ! A contrario de ce que vous pourriez penser, je suis peut-être du genre à me lier facilement d'amitié avec n'importe qui et à attirer l'attention sur moi quand je passe quelque part, je ne suis pas du genre à trahir mes promesses et à faire du mal aux personnes gratuitement. Bon d'accord, il se peut parfois que je m'amuse à rabaisser quelqu'un juste parce que cette personne m'a humilié d'une manière ou d'une autre ou s'est mise en tête de draguer l'homme qui me plait, mais c'est très rare. En revanche, si on me fait du mal, comme vous le savez déjà je peux devenir une vraie garce et vous pourrir la vie, qu'importe les sanctions qui pourraient me tomber sur le coin de la tête. A savoir que lorsque je suis en couple, je suis totalement fidèle et la femme d'un seul homme, contrairement à quand je suis célibataire. Ben quoi j'aime draguer et plaire, ce n'est pas une tare si ? Enfin, bref vous l'avez donc compris, ma place est chez les Gamma Rho Zêta et nulle part ailleurs. Quoique, j'aurai aussi un peu ma place chez les Delta, de par mon côté artistique, mais bon ce n'est pas cette confrérie que je veux intégrer en priorité.

« Chère Joanne,

Je ne sais pas si vous me reconnaitrez, mais si oui tant mieux pour vous. Je ne vous écris pas pour prendre de vous nouvelles et pour avoir des réponses à questions, car je n'en ai pas, mais juste pour vous remerciez vous et Adam de m'avoir abandonné le lendemain de ma naissance, sur le pas de la porte d'un orphelinat. Ce que vous devenez ou ce que vous avez fait de vos vies depuis ? Je m'en fiche totalement. Sachez juste que je suis heureuse avec ma famille et que je vais de l'avant, sans me poser trente-six mille questions à votre sujet et sans essayer de comprendre pourquoi vous m'avez mise au monde et abandonné. Vous devez certainement avoir vos raisons, mais je ne veux pas les connaitre et je ne veux pas non plus vous rencontrer. Pour autant je ne vous en veut pas. Bonne continuation à vous dans votre vie. Layanna. »

Cela faisait quinze minutes que j'avais terminé d'écrire cette lettre et plutôt que de mettre celle-ci dans une enveloppe timbrée, pour l'envoyer à sa destinataire, je restais là à la relire sans cesse, me demandant si je faisais bien au final d'envoyer une telle lettre. Ben oui quoi, imaginez que cette femme reçoive ma lettre et qu'elle prenne ça comme une invitation à rentrer dans ma vie alors que c'est tout le contraire en fait ? Non, non je ne veux pas rencontrer cette personne, je ne veux pas d'elle dans ma vie et je ne peux pas prendre le risque de lui envoyer une telle lettre et de la voir rappliquer comme une fleur dans quelques jours. Plus jeune j'aurai sûrement envoyé ma lettre directement après l'avoir écrite, sans penser aux conséquences, mais aujourd'hui, j'ai après réfléchir un minimum avant d'agir et non, il ne faut pas que j'envoie cette lettre. Ouvrant alors le tiroir de ma table de nuit, j'avais déposé celle-ci auprès des autres lettres que j'avais écris pour la même personne sans jamais les envoyer elle non plus et j'avais ensuite éteins ma lampe de chevet avant de m'endormir enfin. Il était quatre heures du matin.

Je m'appelle Layanna, mais la plupart de mes amis me surnomme Laya ou Anna et je suis née dans la ville de Los Angeles, en Californie. Pour autant, je n'ai jamais vécu dans ma ville natale. Et pour cause, le lendemain de ma naissance j'ai été abandonné devant les portes d'un orphelinat et ce n'est que six mois plus tard, que mes parents m'ont adopté et emmenés avec eux, dans leur maison. Durant toute mon enfance et ce, encore aujourd'hui, je n'ai manqué de rien. Dès que j'avais envie de quelque chose, mes parents se pliaient en quatre pour me satisfaire et ça m'allait très bien. Néanmoins, j'étais loin d'être une petite fille capricieuse. Mes parents m'avaient tout de même appris la valeur de l'argent et surtout celle de l'amitié. La plus importante à leurs yeux. D'après eux, si on voulait vivre heureux toute sa vie, il fallait accorder plus d'importance à ses amis, qu'à l'argent. Toutefois, cela ne voulait pas dire qu'il fallait leur pardonner n'importe quoi non plus. Ainsi quand à l'âge de quatorze ans, j'ai découvert que l'une de mes amies sortait avec mon petit ami, en qui j'avais totalement confiance, je n'ai pas hésité une seconde à les rayer de ma vie. Qu'importe si je connaissais celle-ci depuis des années, qu'importe ses excuses, ses explications et ses supplications, ce qu'elle m'avait fait, jamais je ne lui pardonnerai. Voilà comment s'est achevé ma première histoire d'amour.

A l'âge de vingt-sept ans, j'étais étudiante en dernière année de cinématographie et de théâtre, à l'Ohio State University, quand un drame vint bouleverser ma vie. Un soir, alors que je rentrais chez moi un peu plus tôt que prévu, quelque chose d'anormal avait attiré mon attention, dans ma rue. Habituellement, mes parents n'étaient pas là à cette heure-ci et ils n'avaient pas non plus l'habitude de laisser la porte d'entrée, entrouverte, comme elle l'était alors. Regardant alors par l'une des fenêtres de la salle à manger et ne voyant rien d'anormal, j'étais alors rentré chez moi, discrètement et voyant que rien n'avait bougé au rez de chaussée, j'en avais conclu que mes parents étaient sans doute rentré plus tôt que prévu de leur travail. Papa, était lieutenant de police, quand à ma mère, elle, elle était une grande styliste, reconnu dans le monde entier pour ses créations. Autant dire qu'il était rare de voir mes parents rentrer plus tôt de leur travail, vu comme ils étaient occupés habituellement. Déposant alors mon sac, dans le couloir, j'avais fermé la porte d'entrée derrière moi et avant d'appeler mes parents « Papa, maman, je suis rentrée, vous êtes déjà là, comment ça se fait ?! » Aucune réponse... C'était vraiment étrange que la maison soit si calme, alors que mes parents étaient apparemment rentrés. Prenant alors la direction des escaliers, qui menaient à l'étage de nos chambres, un bruit assourdissant se fit alors entendre et alors que j'allais pressé le pas pour me rendre dans la pièce dans laquelle ce bruit s'était fait entendre, j'avais vu deux ombres foncer sur moi et entendu comme une détonation avant que ce ne soit le trou noir.

Trois ans plus tard, c'est dans une chambre d'hôpital que j'ai ouvert les yeux et même si j'allais plutôt bien physiquement, je n'avais plus aucun souvenirs de ce qui s'était passé cette nuit où tout avait basculé dans ma vie et durant les mois qui avaient suivi cette agression. D'après les médecins, qui se relayaient jour et nuit à mon chevet, j'avais eu beaucoup de chance de m'en sortir vivante « Vous êtes très chanceuse mademoiselle. La balle n'a touché aucun organe vital et heureusement. Néanmoins, vous avez tout de même été dans le coma durant ces trois dernières années, donc il est évident que vous allez avoir besoin de séances de rééducation et d'un suivi psychologique pour vous remettre totalement sur pied. Vous vous souvenez de ce qui s'est passé ce soir-là ? Est-ce que vous avez une idée de quel jour nous sommes ? » Rien. Je ne me rappelais de rien. Juste de ces deux ombres noires qui avaient foncé sur moi avant d'entendre une détonation, mais c'est tout.

C'est grâce à mes parents que j'ai compris ce qui m'était arrivé et que j'ai pris conscience que désormais ma vie ne serait plus comme avant. Ce soir-là, en rentrant chez moi directement après les cours, j'avais déstabilisé des cambrioleurs et afin d'être sûrs de pouvoir s'enfuir, ceux-ci avaient décidé de me tirer dessus, après m'avoir foncé dedans, dans les escaliers. Apparemment, la détonation avait attiré l'attention des voisins et alors que l'une de mes voisines avaient téléphoné à la police, son mari quand à lui, qui avait été caporal dans l'armée pendant plusieurs années, n'avait pas hésité une seule seconde à sortir de chez lui, un fusil à la main et menacer mes agresseurs de leur coller une balle, s'ils tentaient de s'enfuir ou de faire quoique ce soit. Je vous rassure quand mes parents m'ont raconté ça, j'avais l'impression qu'ils me racontaient un film qu'ils avaient vu la veille à la télé, mais force était de constaté qu'il racontait la vérité, puisqu'un collègue de papa était venu m'interroger le lendemain de mon réveil et m'avait informé que mes agresseurs allaient dormir longtemps en prison.

Aujourd'hui j'ai trente ans. J'ai perdu trois ans de ma vie à cause de deux imbéciles et si depuis mon réveil, j'essaie de me souvenir de ma vie d'avant, j'ai encore beaucoup de mal à me souvenir de comment était ma vie avant le drame. Mes études ? Il fallait bien que je les reprenne si je voulais un jour trouver du travail et je n'allais certainement pas laissé deux individus, gâcher totalement ma vie. La rééducation qui avait suivi mon réveil avait été on ne peut plus difficile, mais j'avais pris sur moi pour ne rien montrer de la douleur que je ressentais et durant les séances avec la psychologue, je faisais comme si tout allait mieux de semaines en semaines. Mais en réalité ce n'était pas le cas. Depuis que j'avais appris qui avait fait ça, je n'étais plus cette jeune demoiselle innocente que j'avais longtemps été par le passé et j'étais devenue beaucoup plus méfiante et rancunière que je ne l'étais auparavant. C'est d'ailleurs à partir de ce jour-là, que je suis devenue une vraie garce avec les personnes qui me faisaient du mal volontairement. Beaucoup d'entre vous pourrai croire qu'avec une thérapie je pourrai redevenir celle que j'étais avant, mais c'est impossible ! Ce jour-là, ces deux personnes ont tué une partie de moi et je leur en voudrai à vie pour cela. Néanmoins, s'ils m'avaient volé trois ans de ma vie, je n'avais pas l'intention de les laisser me prendre encore plus et c'est pourquoi, bien que mes parents soient réticents à l'idée de me laisser quitter la maison, sept mois à peine à après mon réveil, j'avais décidé de reprendre mes études de théâtre et de cinématographie, dans la même université où j'allais avant le drame et en même année, ceci malgré mes trente ans. La différence, comparé à ma vie d'avant, c'était qu'au lieu de rentrer chez moi tous les soirs, j'avais décidé de prendre mon indépendance parce que je ne supportais plus d'avoir mes parents H-24 sur mon dos, parce qu'ils avaient peur pour moi. Il fallait que je prenne mes distances avec eux pour pouvoir avancer dans ma vie et c'est pourquoi j'avais décidé de n'aller chez eux qu'une fois par semaine et de les appeler plusieurs fois par semaine, afin qu'ils ne s'inquiètent pas. Vous vous demander sûrement où je vis aujourd'hui non ? Et bien j'ai mon propre logement, dans lequel je vis toute seule. Oh rassurez-vous, il ne risque pas de m'arriver grand chose dans cette maison, puisque j'ai fais installer un système de sécurité sur toutes les portes et les fenêtres de ma maison et en prime je dors avec une arme sous mon oreiller. Suis-je devenue paranoïaque ? Sans doute un peu, mais je ne m'empêche pas de vivre pour autant, bien au contraire ! Est-ce que les étudiants qui étaient dans les classes inférieures à la mienne il y a trois ans, savent ce qui m'est arrivé ? Non, je ne pense pas. Et pour cause, mes parents avaient tenu à ce que personne ne sache ce qu'il s'était passé et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils m'avaient fait hospitaliser hors de la ville, quand j'étais dans le coma. Seul le personnel de l'université sait ce que j'ai vécu et ce que je vis depuis le drame et c'est déjà bien assez comme ça. Je veux vivre ma vie normalement sans que l'on s’apitoie sur mon sort et qu'on passe son temps à me plaindre. J'ai peut-être trente ans, mais je suis jeune et j'ai encore plein de chose à vivre, alors je compte bien en profiter... Que ça vous plaise ou non !