Leo avait eu une journée assez rude. Elle n'avait rien fait de spécial mais avait passé son temps à plus ou moins déprimer. Il y avait des jours comme ça où elle avait vraiment du mal à aller de l'avant, et ça l'agaçait au plus haut point. Elle avait passé le jour dans sa chambre, à regarder des vidéos sur internet et à ressasser ses souvenirs. La jeune femme détestait dans elle faisait cela, car en arrivant à l'université, elle avait pris une résolution : avancer et oublier tout ce qui était derrière elle. En plus, elle se sentait stupide quand elle faisait cela. Pourquoi se torturer autant l'esprit juste pour une amourette adolescente ? C'était idiot, mais néanmoins étrange, qu'elle y pense encore. Bref, elle s'était sentie tellement patraque ce jour-là qu'elle avait envoyé un sms à Nathan pour qu'il la retrouve le soir-même dans sa chambre. Il ne se passerait rien, hein ! Les deux lambdas étaient simplement de très bons amis. Leo le considérait d'ailleurs comme le frère qu'elle n'avait jamais eu. Ils s'entendaient très bien : ils rigolaient souvent, pour les mêmes choses stupides. Leo se sentait vraiment bien avec lui, c'était l'une des rares personnes qui comptaient vraiment pour elle. Cependant, elle se sentait un peu coupable de lui avoir caché son passé. Elle l'avait caché à tout le monde ici, mais peut-être avait-il entendu des rumeurs. En fait, elle n'avait jamais osé lui en parler. Elle avait honte et craignait qu'il la juge —même si elle en doutait grandement. Nathan devait la rejoindre pour vingt-et-une heure. Leo avait acheté du popcorn et des pizzas, ainsi que des bouteilles de Smirnoff. Elle ignorait totalement si Nate aimait ça, alors elle avait aussi acheté du coca. Leo regarda rapidement l'heure ; Nate ne devrait pas tarder. Il était toujours très ponctuel. Machinalement, elle se rendit près de la table et attacha quelques bracelets autour de son maigre poignet. Jamais personne ne l'avait vu sans ses bracelets, tant elle redoutait qu'ils voient cette cicatrice d'une autre vie. Leo s'assit ensuite sur le canapé et attendit l'arrivée de Nathan en jouant sur son téléphone.

En ce moment, j'étais un peu le gars heureux pour tout et pour rien. On a souvent dit que l'amour nous rendait absolument débile hein ? Bah je crois, que c'est ce que je devenais. Dans le sens positif bien évidemment. J'étais content de sortir avec Hazel même si cela voulait dire, rester en cachette H24 pour ne pas se faire chopper par qui que ce soit. Le pire, c'est quand on ne peut le dire à personne. Garder ce secret, c'était un peu lourd quand même mais en même temps, avec monsieur Michael Forbes égoïste premier du nom, c'était la seule solution. Néanmoins, j'avais décidé de me venger. J'étais rancunier de nature de tout de façon, donc tant qu'à faire autant me venger pour lui prouver que tant qu'il n'accepterait pas Hazel et moi ensemble, je lui niquerais toute ses chances avec sa petite Daphné. Comment ça je savais ? J'avais été son meilleur ami après tout, j'étais bien obligé de le savoir. Et même si, j'adorerais qu'ils soient ensembles, j'adorais encore plus la vengeance. Du coup, bizutant quelques nouveaux membres des Lambdas, je leur avais demandé de repeindre la chambre de Daphné et de le signer en tant que Micah. Je savais que ce n'était pas sympa mais, il n'avait pas qu'à me chercher ou encore blesser Hazel. Bref, ce soir-là, j'avais une soirée "Neo". C'est-à-dire, une soirée que je passerais avec Leo chez elle. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle avait, mais à mon avis elle n'avait pas eu la meilleure journée qu'il soit du coup, pour lui remonter le moral, j'avais décidé d'acheter des pizzas, pour ne pas venir les mains vides, et pouvoir manger des trucs bien gras pour décompresser et tout le tralala. Avec ça, j'avais pris tout plein de bonbons et des chocolats. Pour ma Leo, je serais prêt à tout ! Okay, d'accord il y a peut-être deux-trois ans, je craquais littéralement pour elle mais, il y avait déjà Hazoul et clairement, Hazoul je l'avais déjà dans la peau à cette époque. Puis, Leo c'était plus my little sister quoi. Celle que j'aimais protéger, celle que j'aimais enlacer et celle que j'aimais emmerder aussi ! 21h pétante, me voilà devant sa porte un peu chargé et frappant comme je pouvais à la chambre de Leo. N'habitant plus dans la résidence universitaire depuis bien longtemps maintenant, cela me faisait toujours bizarre d'y remettre les pieds dedans. « Leo chou, tu m'ouvres ? J'ai des pizzas et des chocolats rien que pour toi ! »

En enfilant ses bracelets, Leo s'était vaguement sentie mal. Ce geste, si souvent répété par le passé, lui avait douloureusement remémorer les souvenirs de la journée. Il lui faisait le même effet, tous les jours, et elle se sentait si stupide ! Au fond, peut-être que les gens avaient eu raison. Peut-être n'était elle qu'une enfant gâtée qui avait fait ça sur un coup de tête. Plus le temps passait et moins Leo croyait en ses raisons de l'époque. Elle voyait alors son geste comme quelque chose de tragique et de courageux et pensait que si elle survivait, on s'occuperait d'elle. Et elle se trompait bien…! Ça n'avait fait qu'empirer à cause des mauvaises langues. Toutes ces pensées l'assaillaient tandis qu'elle serait un peu plus fort son bracelet en cuir. Peut-être qu'elle avait été réellement traumatisée par cette tentative de suicide, et peut-être aurait-il fallu qu'elle ait un suivi psychologique. Leo soupira. Elle trouvait qu'elle se posait beaucoup trop de questions, en général. Assise sur le canapé, la jeune femme attendait Nate avec impatience. Il y a des personnes comme lui qu'on ne se lasse jamais de voir, et ce même si on passe seize heures par jour avec. C'était un garçon incroyable, gentil, serviable, drôle, attachant et qui, elle le savait, ne la jugerait jamais. D'ailleurs, sa petite copine sera vraiment chanceuse, pensait-elle souvent. Elle aura déniché la perle rare ! Soudain, on frappa. Il était vingt et une heure pile. Nate avait ce don d'être toujours très ponctuel avec elle ; en réalité, elle ignorait si c'était un de ses traits de caractère ou si c'était seulement avec elle, mais il était toujours pile à l'heure. Pas une minute de retard ni une minute d'avance. « Leo chou, tu m'ouvres ? J'ai des pizzas et des chocolats rien que pour toi ! » fit la voix étouffée du jeune homme derrière la porte. D'un bond fluide, Leo sauta du canapé. « Hm, je sais pas, te laisser dehors toute la nuit semble une idée intéressante… Laisse moi peser le pour et le contre. Bah, la question se pose pas, t'as des chocolats ! » plaisanta-t-elle. Elle ouvrit ensuite précautionneusement sa serrure. Oui, elle était un peu parano et s'enfermait toujours à clé. Dans sa jeunesse, elle avait regardé des émissions sur des faits criminels plus que raison et avait développé une véritable crainte de se faire tuer. Nate entra. Il était chargé car il avait amené des pizzas et diverses choses à manger. « Mon dieu Nate tu n'aurais pas dû ramener tout ça ! J'avais tout prévu ! Bon, au moins, si il y avait une menace nucléaire qui nous amenait à devoir nous calfeutrer ici, on pourrait tenir quelques semaines » rigola Leo avec son accent british en débarrassant son ami. Elle posa les cartons sur la table basse —qui était déjà encombrée de gâteaux apéros, de bouteilles et d'autres pizzas— puis colla une bise sur la joue de son ami. « Ah, je suis vraiment contente que tu aies pu venir ! On dirait que tu es toujours disponible quand j'en ai besoin » souris la jeune femme en s'asseyant sur le canapé. Elle saisit les bouteilles et, tandis qu'elle s'ouvrait une Smirnoff : « Tu veux quoi ? J'ai pris Smirnoff et Coca, je ne savais pas si tu voulais boire ».

Contempler la porte, qu'est-ce-que c'est passionnant. Okay, c'était complètement faux, c'était sans doute l'un des trucs les plus ennuyeux au monde surtout quand on tient bien trois cartons de pizza. Plus des chocolats et des bonbons quoi ! « Hm, je sais pas, te laisser dehors toute la nuit semble une idée intéressante… Laisse moi peser le pour et le contre. Bah, la question se pose pas, t'as des chocolats ! » Je ris face à ce que Leo venait de dire. Elle était bien comme moi elle, à penser qu'à la bouffe. En même temps, c'est pire que précieux la nourriture ! Surtout quand on grossit un mg tout les trois ans ! Bah ouais, j'avais de la chance de pas grossir avec tout ce que je m'empiffrais surtout qu'en plus, je ne fais pas de sport. Enfin, si j'en fais avec Noeleen mais bon, c'est pas comme si je m'appliquais non plus ! Entrant donc, quand la porte de la chambre de Leo fut ouverte, je m'avançais dans la pièce alors que Leo se mit à rire. « Mon dieu Nate tu n'aurais pas dû ramener tout ça ! J'avais tout prévu ! Bon, au moins, si il y avait une menace nucléaire qui nous amenait à devoir nous calfeutrer ici, on pourrait tenir quelques semaines » Je ris alors, posant mon regard sur la nourriture qu'elle avait préparer. Effectivement, avec ce que je venais d'emmener plus ce qu'elle avait préparer, nous pourrions survivre à une attaque nucléaire ou encore à une attaque de zombie azyyyyyy ! Me prenant mes cartons de pizza, elle les déposa sur la table et c'est vrai que c'était mieux sans ça sur les bras hein ! Et cela me permit de faire la bise à Leo. « Ah, je suis vraiment contente que tu aies pu venir ! On dirait que tu es toujours disponible quand j'en ai besoin » Je lui sourit alors. « Je suis tout le temps disponible pour ma petite Leo adorée ! Bon j'espère qu'ils vont pas déconner avec la radio ce soir, mais bon il y a Bliss donc ça devrait aller ! » Bah oui, être gérant de la radio signifiait que je devais contrôler un peu tout et si elles faisaient des conneries ce soir, ça serait sur moi que ça retomberait comme d'habitude. Bon, elles n'avaient pas l'habitude de commettre des bêtises à la radio mais avec l'autre là, Lula on sait jamais ce qu'il pouvait arriver ! Je décidais donc de m'asseoir au côté de mon amie qui se saisit d'une bouteille de vodka. « Tu veux quoi ? J'ai pris Smirnoff et Coca, je ne savais pas si tu voulais boire » Je lui souriais une nouvelle fois. Je pouvais après tout boire, je n'avais rien à craindre et au pire des cas, je dormirais dans sa chambre universitaire, ce n'était pas vraiment un problème en fait ! « Bah écoute, va pour le Smirnoff, je ne refuse jamais un verre voyons ! » FAUX ! Cela m'arrivait de refuser des verres mais effectivement, je n'en refusais jamais à Leo. Parce que c'était Leo quoi ! « Et alors, toi comment tu vas ma belle ? »