Omega tout crachée, on ne peut voir autrement notre Siren que par une leadeuse au sang froid, qui a la tête sur les épaules, qui fait sa propre loi toujours et encore en changeant les règles de son propre jeu. D'ailleurs, elle tient un réseau de deal dont elle en est the big boss. Son carnet de clients est bien rempli, mais n'est composé que de gens en qui elle a vraiment confiance ; autrement dit, la majorité des omega. Sinon, des étudiants qu'elle ne s'est pas gêné pour espionner et fouiller sur les éléments de leur vie. Bref, elle est peut-être studieuse, ça ne l'empêche pourtant pas de se faire connaître et reconnaître sur le campus et de se tenir avec des gens dans son genre, qui n'ont comme règle de vie qu'il faut s'amuser et ne jamais rien prendre au sérieux.

Gamma. C'est peut-être tiré par les cheveux, mais elle Siren pourrait également correspondre au gammas. À l'exception qu'elle possède un cerveau et que ces blondes feignasses et stupides, pas vraiment, on peut dire qu'elle est plutôt fière de son physique, ne s'en cache pas et ne se prive pas pour le montrer à qui le veut. Mais il faut dire que la Siren s'entend tellement mieux avec des hommes, des vrais, qu'avec des filles, et que ce ne serait pas long pour elle qu'elle sorte l'arme de son sac à main et commette un meurtre, ni vu ni connu...

'' Tu pointes là, juste là... Oui, c'est ça. Suffit que ton vises entre les deux yeux, comme ça, tu vois l'indicateur? Voilà! Et maintenant... tire! '' À mes treize ans, j'apprenais déjà à manier les armes. Non, mon destin n'était pas d'être de l'armée, ou d'aller à la chasse. Non, bien loin de là. Les Fjerstad font partie d'une grande lignée qui aura intégré les réseaux de la mafia norvégienne bien des années auparavant. Mes parents, mes grands-parents, mes arrières-grands-parents, puis mes arrières-arrières-grands-parents... Sans m'oublier, moi. Oh j'oubliais. Une seule exception dans la famille : Hodor. Il n'avait pas l'âme pour faire partie de cet espèce d'héritage familial et dangereux dans lequel nous baignons depuis longtemps. J'avais treize ans, il en avait onze, et lui préférait crier haut et fort que la paix dans le monde était plus importante - faites l'amour, pas la guerre, les condoms coûtent moins cher que les bombes nucléaires, s'entêtait-il à nous répéter, ce qui avait le don de désespérer nos parents. Heureusement, bien qu'ironique, nous étions tombés sur un homme et une femme qui s'aimaient et aimaient leurs deux enfants, alors au lieu de se débarrasser d'Hodor, ils le traitaient aux petits soins et transféraient tous leurs rêves et espoirs en moi. Étant née dans cet environnement, cette tâche que l'on m'apprenait dès mes dix ans ne me faisait pas peur. Au contraire, la peur ne pouvait exister et n'existerait jamais. C'est la première règle que mon père me fit promettre d'apprendre et respecter, car sans ça, jamais je ne pourrais jouer parfaitement mon rôle de mafieuse. La minutie et le mystère, ça aussi c'était important. Et heureusement, avec mes airs d'ange qui ne s'estompèrent pas en vieillissant, personne n'aurait jamais pu soupçonner quoi que ce soit provenant de ma petite personne et de ma famille. Putain, les Fjerstad étaient les meilleurs.

À mes 15 ans, je pouvais enfin affirmer et comprendre le concept de : mener une double vie. Moi-même, je menais une double vie. D'un côté, il y avait la mafia, bien évidemment. J'étais devenue experte dans le tir, je commençais déjà à suivre les réseaux de marché noir et de deal, apprenant rapidement, je développais mes sens de manipulation, de ruse et de persuasion sans trop de difficulté, j'avais toujours une arme sur moi, j'apprenais à me battre, mes parents et moi n'hésitions pas à voler ou à battre quelqu'un pour obtenir quelque chose, que ce soit un bien ou de l'argent, et des trucs bien pires encore s'annonçaient pour moi. Mais à 15 ans, on me limitait tout de même la tâche, pas vrai? Surtout que de l'autre côté, je menais une vie tranquille, allant à l'école non seulement pour espionner et analyser les gens, mais aussi pour développer mon intelligence et mon côté studieux, afin que je n'éveille jamais les soupçons. Tout était calculé. Hodor n'avait pas besoin de se protéger de quoi que ce soit ; il devait seulement préserver le secret de la famille. Je suis rapidement devenue très douée à l'école, récoltant de fortes notes, jamais plus bas que les 85%, ce qui rendait si fiers mes parents. Bref, tout allait pour le mieux, chez nous.

Pour faire court, à mes 17 ans, j'ai tué mes premières personnes. Un couple, soupçonneux qui en savait bien trop à notre sujet et aux sujets des réseaux. L'on infiltrait des organisations pour qu'ils tombent, l'on prenait possession de d'autres afin d'avoir le contrôle. Bref, il n'était pas fréquent de tuer, mais ça nous arrivait. Experts pour dissimuler les crimes et éveiller les soupçons sur d'autres, jamais nous ne nous faisions prendre ''la main dans le sac.''

À 18 ans, j'avais besoin de prendre un peu de recul. L'odeur du sang et les corps étalés l'un par-dessus les autres de ce massacre auquel j'avais assisté, mais pas participé m'avait assez dégoûtée. Tu ne peux pas te ''sauver'' de la mafia une fois que tu en fais partie. C'est comme le réseau des motards, ils finissent toujours par te retrouver. Mais mes parents ayant une grande influence réussirent à me couvrir. En fait, comme toujours, mon déménagement avait deux raisons ; de un, m'éloigner quelque peu du centre d'activités de la mafia et de deux ; infiltrer, si je puis me permettre d'appeler ça comme ça, l'université de l'ohio pour faire un peu de ménage et débuter mon propre réseau de deal de drogues en tous genres.