Alors pour ce qui est de la confrérie, vous allez toujours me voir dans les boites de nuit, dans les bars avec une bouteille à la main. Je suis comme ça, une grande fêtarde. Je fais toujours le gros bordel, je ne respecte rien, moi, je préfère profiter de la vie, vivre au jour le jour. Fumer, boire, baiser, c'est un peu ma devise. Le reste, ça passe après, que ça soit clair, je vis la nuit et je dors les jours, donc je dors en cours. Je ne rentre pas une fois chez moi sans avoir des grammes d'alcool dans le sang, je fume des joints partout dans la rue, qu'est-ce que je m'en fous des flics. Je n'ai pas peur de ces personnes, loin de là. Ils me font rire et j'ai toujours envie de les provoquer donc, voilà... Même si j'ai déjà terminé en taule plus d'une fois, qu'est-ce que ça peut me faire ? J'ai assez d'argent pour payer ma liberté et comme ça, ils peuvent voir qui je suis, une bourge qui leur mettra toujours des bâtons dans les roues. J'emmerde tout le monde, je suis libre, libre de faire ce que je veux de mes gestes et de mes paroles. Je baise avec tous les mecs que je croise qui sont potables, je n'aime pas les longues relations, pour moi le sexe, c'est la vie. Donc, les relations ce n'est pas pour maintenant, peut-être dans dix ans ? En dehors de ça, je me rends souvent au gymnase pour travailler ma gymnastique ainsi que ma vitesse. 

Le ciel bleu se cache petit à petit derrière les nombreux nuages blancs puis parfois gris. Le vent se mettait à souffler un peu plus chaque seconde. Couchant avec le temps certains arbres, soulevant l’eau. Les nombreuses personnes qui se trouvaient dehors, s’abritaient dans les bars ou dans les maisons environnantes. D’ailleurs un jeune homme que ma famille connaissait, venait de faire son entrer dans la grande demeure. Une grande maison, en Russie plus précisément à Moscou. Il était arrivé lors du début de l’accouchement. Il n’était pas qu’un simple jeune homme, il était un ami de la famille, mais aussi le médecin de la maison. Les cheveux décoiffés, il reprit seulement quelques secondes pour prendre son souffle, il s’était empressé de suivre les hurlements de la jeune femme. Il avait monté plus de cinquante et une marches en quelques secondes, il avait déboulé dans le couloir, comme s’il connaissant le chemin par cœur. C’était un peu près ça, puisqu’il venait chaque jour voir l’avancement de l’accouchement. Une fois arrivé dans la pièce, il retrouvait sa patiente debout à moitié courbée, se tenant au dossier d’une chaise. Ayant des contractions régulières, la jeune femme n’en pouvait plus, des gouttes de sueur perlaient son fait. Quelques couleurs étaient venues se disposer sur son visage, au niveau des joues, mais aussi vers le front. Malgré le vent et la température relativement basse, la jeune femme avait l’impression d’être dans un sauna. Son dos était mouillé tout comme le reste de son corps. L’accouchement s’était compliqué légèrement, mais au bout d’une bonne demi-heure, la jeune avait pu décompresser et fermer pendant un instant les yeux. Elle n’avait pas pu fermer les yeux de la nuit, pensant que la petite allait arriver. Malheureusement celle-ci s’était trompée et n’avait fait qu'entasser petit à petit la fatigue dans un coin de son corps. Très vite les cris de la jeune l’avait tiré de son sommeil. Elle l’avait prise dans ses bras, dans un petit drap rose. Caressant son petit visage encore humide, regardant son regard bleu ardoise. Elle était parfaite, elle ressemblait à son père, mais aussi à sa mère. La mère avait pu se reposer, tandis que son père s’occupait de la nouveau-née. Il l’avait lavé grâce à un gant de toilette et un petit gel douche spécial pour les peaux de bébés. C’est ainsi que la belle Sveltana est venue au monde. Dans une famille sans problème auparavant, mais comme toute bonne histoire, tout cela va finir par basculer dans les profondeurs des ténèbres.


Les années se sont succédé les unes après les autres, faisant grandir la belle Sveltana. Elle marchait, elle courait et s’amusait à courir après le chat dans toute la maison. Elle aimait les gâteaux aux chocolats ainsi que les pizzas, par contre, elle était plus difficile quand les légumes atterrissaient dans son assiette. Ils devaient à chaque fois, se battre avec elle pour qu’elle mange quelques bouchés. Une bouchée pour maman, une bouchée pour papa, une bouchée pour mistigri. Mais une fois ses trois bouchées englouties, il n’y avait plus rien à espérer, c’était fini. Mais cela ne l’a pas empêché de grandir, et d’avoir une nounou à domicile. En effet son père était bien trop fier et demandé pour s’occuper de sa jeune fille, il ne l’aimait pas autant que sa mère. Mais elle était aussi très demandée et attendue depuis son accouchement. Être chirurgienne n’était pas simple et les horaires étaient très étranges. Elle ne revenait pas pendant plusieurs jours, et la jeune Svel devait à chaque fois aller se coucher sans voir sa mère et son père. Mais cela n’allait pas durer très longtemps, car déjà à l’âge de dix ans, la jeune demoiselle partait dormir chez des amies pendant plusieurs jours, et elle allait voir le reste de sa famille. Elle devenait très vite grande et mature et c’était peut-être bien là le problème. Elle prenait bien trop d’initiative sans en parler à ses parents et cela lui coutait d’être privé de sortie ou d’ordinateur. Ils voulaient juste sa sécurité et sa réussite dans ses études. Malheureusement, ils ne comprenaient pas que de ne jamais prendre du temps pour elle, l’enfonçaient un peu plus chaque fois. Elle n’avait qu’une envie ? Trouver une nouvelle famille, qui lui apporterait un peu d’amour et de temps en temps. Elle avait beau avoir tout ce qu’elle voulait comme vêtements ou comme jeux, elle n’avait pas ce qu’elle désirait le plus : Une famille. Ils n’avaient pas l’air de comprendre ce mot, peut-être n’avaient-ils pas eu de famille ? C’est quand elle se trouva en dernière année de collège, qu’elle avait rencontré un jeune homme parfait. Elle le trouvait magnifique et elle n’avait pu l’enlever de ses pensées. Il l’avait totalement envahi de la tête aux pieds. D’ailleurs, cela avait marché et ils étaient sortis ensemble pendant un long moment. Il ne plaisait guère à son père, mais Sveltana n’écoutait même plus ses parents, elle avait grandie et avait forgé son propre caractère. Elle était devenue une adolescente et faisait vivre un calvaire à ses parents. C’était une sorte de vengeance, mais bien sur, ils ne la comprenaient jamais. Ils n’étaient pas faits pour être parents, aucun des deux voulait lâcher leur métier pour prendre du temps avec elle et de s’occuper de la maison. Lya avait donc été en boite, avait bu pour sa première fois et avait décuité seule dans un endroit. Elle avait vomi tout ce qu’elle avait pu boire et manger, bref, elle était mal. Mais personne encore une fois n'était présent lors de cet événement, d’ailleurs, personne n’était au courant à par ses amis. C’est d’ailleurs à cette soirée qu’elle a perdue sa virginité avec ce jeune homme, dont elle était folle amoureuse. Elle avait fumé sa première cigarette après avoir passé une nuit fougueuse et énergique. Mais, cela ne s’était pas arrêté à une seule clope, elle avait tenté un joint. Elle s’était rapidement rendu compte que c’était largement mieux qu’une cigarette. C’est comme ça que toutes les embrouilles sont arrivées. Et seulement le lendemain de cette grosse soirée où sa mère lui avait appris la nouvelle : Elle avait un cancer foudroyant, et elle était en phase terminale. Elle aurait voulu prendre du temps pour sa fille et sa famille, malheureusement elle cachait son cancer depuis quelques jours. Elle avait appris ça du jour au lendemain, elle était fatiguée et n’arrivait plus à dormir. Elle avait du mal à respirer et elle allait devoir rester dans un endroit spécialisé. C’est comme ça que la jeune demoiselle s’est rendu compte, qu’elle était allé trop loin et qu’elle n’avait rien fait pour profiter de sa mère. En plus de cette nouvelle, lors d’une soirée elle avait surpris son copain dans les bras d’une autre en train de l’embrasser. Cette vision n’avait pas été la meilleure, mais plutôt l’une des pires. En plus du cancer de sa mère, la jeune avait largué cet homme. Bref, sa vie s’était détruite d’un seul coup, laissant des débris derrière elle. Elle n’avait eu le droit à aucun soutien, mais plutôt le contraire. Son père le sentait venir et ne lui avait pas fait part que d’une phrase : « Je t’avais prévenu, tu réfléchiras la prochaine fois. » C’est seulement quelques jours plus tard, que la mère décéda de son cancer. Devant sa fille, elle n’avait pas eu juste le temps de lui dire adieu et de la prendre dans ses bras, avant que le bruit de la machine retentisse. Elle partait rejoindre le ciel comme beaucoup de monde, son corps s’était aminci, ses joues étaient devenu creuses, ses cheveux étaient secs et abimés. Un seul cheveu blanc s’était glissé parmi les autres, elle avait souffert pendant des semaines, avant de pouvoir partir. L’enterrement avait eu lieu dans la foulée, toute la famille s’était réuni et avait acheté plusieurs bouquets de fleurs. Ses collègues avaient pris le temps de venir comme ses amies, la cérémonie avait duré environ une heure et cela avait été très émouvant. C’est ainsi que la jeune Sveltana, perturbée et totalement perdue était tombé dans la boulimie.

Personne ne s’en était rendu compte, elle mangeait énormément quelques minutes plus tard, elle allait aux toilettes, mettait de la musique dans la maison et se faisait vomir. D’ailleurs, nombre de fois qu’elle faisait passer ça pour une simple indigestion et tout le monde la croyaient. Même si celle-ci était au lycée, elle arrivait à berner tout le monde. Elle se trouvait bien trop grosse, d’après elle, elle ressemblait au bonhomme Michelin et ne faisait qu’une fixette sur tout ça. Elle perdait quelques kilos, en reprenait et en reperdait. Malheureusement, elle ne se sentait pas bien dans sa peau et encore moins dans sa tête, tout se mélangeait et elle perdait clairement le contrôle de sa vie et de son corps. Elle ne mangeait plus rien, elle ne faisait que fumer et de se droguer. Elle dormait pratiquement plus et au final, elle avait perdu plus de vingt kilos en quelques mois. Dès qu’elle mangeait, elle vomissait. Ses amies s’étaient rendu compte du changement, ils en avaient parlé à son père, père qui ne faisait que boire et qui s’en foutait royalement de sa fille. Fille qu’il n’a jamais aimée et qu’il n’aimera jamais. Jamais, le mot qu’il ne faut jamais prononcer, car jamais n’est pas impossible et impossible n’est pas Français. Elle avait fait un malaise au milieu du centre-ville, elle avait été amenée à l’hôpital, découvrant son état critique. Sans même lui demander son avis, elle s’était réveillée dans une chambre plus précisément dans un centre. Pendant deux ans, madame est resté dans ce centre, elle ne voulait plus se battre et n’arrivait pas à avancer. Elle était devenue une anorexique, quelque chose d’horrible dans une vie. Quand ça vous tombe dessus, ça ravage tout. Son père avait été classé comme alcoolique, mais étant le plus fortuné, personne n’osait s’en approcher et faire quelque chose. Du coup, ce monsieur avait encore la garde de cette demoiselle. D’ailleurs à sa sortie, il n’y avait personne, elle était seule. Elle n’avait pas d’argent, elle était rentrée jusque chez elle, seule. Seule, mais surtout à pied, elle avait parcouru plus de dix kilomètres à pied sans même savoir vraiment ou aller. Elle avait reçu la pluie, mais elle était si fatiguée qu’elle avait cru ne jamais arriver. À son retour dans la maison, elle n’avait pas eu le droit à un seul regard. Elle était allée directement prendre un bain et dormir. Le lendemain, lors d’une prise de tête avec son père, elle avait pris toutes ses affaires et avait disparu. Ce n’est pas qu’une simple prise de bec, elle avait pris la bouteille d’alcool et l’avait explosé devant les pieds de son père. Monsieur l’avait attrapé et l’avait plaqué contre le mur, la tenant par la gorge à la limite de l’étrangler. Il lui avait dit de dégager et de ne plus jamais revenir. C’est ce qu’elle avait fait, acceptant l’aide d’aucun de ses amis, elle avait trouvé un endroit ou dormi : la rue. Pendant plusieurs mois, elle vivait au jour le jour et ne s’occupait pas des avis qui fusaient sur elle. Jusqu’au jour, ou une jeune femme était venu la photographier, elle la trouvait magnifique. Elle voulait qu’elle pose pour son magazine, mais aussi pour d'autres. Svelt avait eu du mal à accepter, mais s’était laissée prise par l’envie. Elle avait essayé plusieurs vêtements, elle avait posé plusieurs fois et au final, quelques jours plus tard elle avait reçu plusieurs chèques. Tous comportaient énormément d’argent et elle s’était empressée de les déposer à sa banque. Elle avait posé plusieurs fois, pour plusieurs magasines puis pour plusieurs sites de vêtements. Elle devenait chaque jour un peu plus riche et elle avait décidé de quitter la Russie pour reprendre ses études et vivre ailleurs pour recommencer une nouvelle vie. C’est ainsi qu’avec de l’argent, elle avait réussi à se faire une place dans l’université d’Ohio. Elle avait embarqué toutes ses affaires et avait même piqué une énorme somme d’argent à son père, sans qu’il dise quelque chose. Elle disparut de Moscou à l’âge de dix-sept ans. Elle n’était pas majeure, mais elle vivait comme si elle était depuis des années, d’ailleurs à son arrivée, elle s’était payé directement un appartement le temps de trouver des petits boulots et une fois accepter à l’université, elle s’était acheté une villa. Il lui restait encore beaucoup d’argent, donc autant en profiter non ? Maintenant elle suit les cours qu’elle a toujours voulu suivre et elle vit sa vie.