La soirée était bien entamée, tout comme moi. Je n’étais plus très fraiche, mais pourtant ce n’était pas faute de ne plus accepter de verre venant des autres. J’avais dansé pendant des heures et des heures, un joint toujours au bout de mes lèvres, je ne me rappelais même plus de ce qui s’était passé il y a quelque heure. C’était déjà le trou noir, j’étais morte, mais morte. Il fallait que je rentre, avant que je termine allongée dans l’herbe sans pouvoir bouger le petit orteil. Je buvais le dernier verre qui se trouvait dans ma main et je le déposais sur la grande table. J’avais toutes mes affaires, enfin je pensais avoir tout, je ne cherchais pas à trouver quelqu’un. J’allais rentrer à l’endroit le plus près que je connaissais = la confrérie. Je n’avais pas de chambre là-bas, mais tant mis, j’allais dormir sur un lit qui ne m’appartenait pas je m’en foutais. Je marchais en titubant, gauche, droite, jamais au même endroit, toujours en vagues. Ce qui me donnait l’impression que je n’avançais pas bien vite, que je faisais énormément de kilomètres au lieu de quelques mètres. J’arrivais enfin devant la porte de la confrérie, je poussais la porte avec beaucoup de mal, elle était ouverte. Cela voulait dire qu’il y avait quelqu’un non ? Enfaite, je n’étais même pas en état de réfléchir, je m’en foutais, je rentrais tout de même dedans. Il y avait de la lumière, c’était allumé partout, j’avais l’impression d’avoir une météorite devant mes yeux, tellement que mes yeux me faisaient mal à la vue de la lumière. Je me frottais les yeux comme une gamine, pour au final me prendre les pieds dans le tapis et m’éclater la gueule comme une grosse merde parterre. J’aurais pu chialer, mais non je m’étais mise à rigoler comme une conne au milieu de la salle commune. D'ailleurs, un chapeau de tacos était tombé au sol, je portais ça moi? Je refermais les yeux, mais j'avais l'impression que Gollum se trouvait à côté de moi, il voulait son précieux, mais je l'avais pas son ptian de précieux là. Alors que j'ouvrais les yeux pour me relever, je me retrouvais en face du sosie en carton de Nono. C'était pas drôle, elle était bien plus belle en vrai, enfin je crois.

J’avais fini par baisser les yeux et les fermer totalement, j’avais l’impression qu’il faisait nuit et que j’étais dans mon lit. J’avais l’impression de m’enfoncer dans le sol et de me trouver dans mon propre matelas, cela en devenait limite dingue. J’avais l’impression de disparaitre dans le fond des abscisses. Mais, putain d’un seul coup je revenais à la réalité. Je n’étais pas seul dans ce monde, j’ouvrais d’un seul coup les yeux pour me retourner, j’étais sur le dos, me retrouvant en face de celle qui me bizutait. Je me recoiffais rapidement pour poser mon regard sur elle, elle tanguait, j’avais l’impression qu’elle me faisait la danse du canard. Je clignais plusieurs fois les yeux avant de me relever avec beaucoup de difficulté. J’empestais l’alcool à des kilomètres et ça personne ne pouvait le nier. Je me retrouvais en face d’elle, la regardant avec un regard insistant « Tu sais, le sol c’est comme un matelas, c’est doux et c’est mou. » J’avais la tête qui tournait, tournait et tournait. Je perdais l’équilibre, je partais en arrière puis en avant. Je m’appuyais sur le bar à côté de moi, genre je vais très bien. En lui pointant mon index et je soufflais avec un petit sourire « Il me reste un défi à faire : de la javel dans une chambre d’une gamma c’est ça ? » Je n’avais pas attendu sa réponse que j’avais passée par-dessus le bar. Le ventre contre le bar, je fouillais dans toutes les bouteilles. Je basculais en arrière, secoué, j’avais l’impression que j’allais dégueuler d’une minute à l’autre. Je lui montrais la bouteille, je fouillais dans ma poche et sortais les clés qu’elle m’avait passées. « Allons-y. » Mais, ce n’était pas le tout, pour pouvoir entrer dans une confrérie il fallait être armé et protégé. Je courrais derrière le bar et je sortais deux passoires, une sur ma tête, l’autre son mon bras, j’empoignais les deux balais. Je déposais une passoire sur la tête à la dame, j’avais perdu son prénom. Et je lui donnais un balai, je lui soufflais tout doucement : « Maintenant nous sommes prêtes. » Je partais devant, tenant le balai comme une mitraillette.

Je ne la connaissais pas plus que ça, je savais juste qu’elle s’occupait de mon bizutage et rien de plus, mais bon autant vous le dire que ça soit elle ou une autre, ça aurait été pareil. Mon balai enfin plutôt ma mitraillette entre les mains, mon casque anti-choc et bruit, je m’éclipsais dans la nuit totale ou plutôt dans la jungle, non MIEUX dans le désert. Je marchais doucement, me collant au mur tel une infiltrée. Je parlais à mon micro pour dire à la dame de me suivre. « RAS RAS GO GO » Je courrais en direction de la porte, sortant les clés, mais elle ne voulait pas rentrer dans la serrure. Bordel, je n’avais pas les bonnes clés, mais la demoiselle prenait le porte-clé, enfonçant la clé dans la serrure, et en claquement de doigt la porte était ouverte. « Merci mon soldat. Que ferais-je sans vous ? » Elle se mettait en garde à vous en pleins milieux du couloir, ce qui me décrocha un léger sourire. Je me rendais compte petit à petit de ma connerie, reprenais-je mes esprits . J’avais cette folie en moi, je tendais l’oreille derrière chaque porte, entendant ou non des bruits. Je montais la porte et soufflais-je « Il y a des bruits étranges, ils font grincer le lit. » Je pouffai de rire et je partais vers une autre chambre. Il n’y avait pas de bruit, dans la plus grande discrétion, je tournais la poignée et je poussais la porte. Il n’y avait personne, je faisais signe à mon soldat de venir. J’enlevais le bouchon de la bouteille de javel et je sautais partout répandant le liquide même sur les lits. Une forte odeur se déversait dans la chambre, une odeur si forte que je me sentais mal. La dernière goutte tomba sur le sol, mais ce n’était pas la dernière chose qui coula. Je sentais mon ventre se tordre, quelque chose remonta, je tenais d’une main mes cheveux et me penchai en avant. Je venais de vomir une grande partie de mon diné. Des pattes étaient parsemées sur le lit, je venais de dégueuler sur le lit de je ne sais qui. J’essuyais ma bouche avec le bout de couette, ramassant la bouteille pour ne laisser aucune preuve. Je me retournais vers mon soldat : « Mission accomplie, retournons au camp. En tout cas ça fait du bien de se vider. » Je fermais la porte de la chambre.

Je venais de dégueuler, de m’essuyer sur la couette, bref la bonne blague. J’espère que la meuf aura l’estomac bien attaché, en tout cas, je m’étais débrouillée comme une chef, j’allais pouvoir me reposer. Enfin reposer, quand j’étais bourrée ce n’était même pas la peine. Toujours en train de courir, toujours en train de faire la débile, enfin ça ne change pas de d’habitude. J’avais repris la route, une fois arrivé dans la salle commune des oméga, j’avais déposé mon artillerie sur le comptoir et je me laissais tomber dans un siège. Mais, je n’avais pas eu le temps de dire quelque chose, qu’elle m’amenait dans un endroit, YOUHOU QUE LES DEUX (a) genre étrange, vous imaginez si elle me viole ? Tellement pleine que je ne pourrais même pas hurler ou courir. Je la suivais sans rien dire, en même temps, il n’y avait rien à dire, j’étais tellement mal, que je pouvais m’endormir sur le sol dur c’était pareil. J’arrivais jusqu’à une grande chambre, jolie chambre. Mais pas aussi belle que la mienne, en même temps, moi c’était une chambre de luxe, pas une chambre de camping. Mais, je m’asseyais sur le lit de la demoiselle sans même lui demander si j’avais le droit. Je m’enfonçais dans le matelas d’un seul coup, sur le coup j’avais cru que j’allais traverser le sommier et tout le reste. Je prenais son verre en main et je buvais tout doucement, de peur de dégueuler dans sa chambre. « Merci ». Je regardais la salle, je ne bougeais pas ma tête, juste mes yeux rougis et vitreux. Je tenais à deux mains le verre, de peur d’en mettre partout. Je tournais la tête vers la demoiselle « C’est ou les toilettes au cas où ? » J’essayais de garder mon sérieux le plus longtemps que possible, j’étais trop sage, c’était étrange.

Cette fille était vraiment sympathique, bien trop d’ailleurs, c’était étrange. Je ne voulais pas la déranger et vue sa tête de zombie, elle avait bien plus besoin de dormir que moi. Je la suivais du regard pour savoir où se trouvait la salle de bain au cas ou où coulée de lave voulait sortir du volcan. J’écoutais sa voix, je me décalais de mon lit pour laisser sortir avec un petit rire « regarde ta tête, tu es largement plus fatiguée que moi. Je n’ai pas besoin de dormir, juste de décuver. » En parlant de décuver, le faite d’avoir réparti une bonne galette sur la couette de l’autre, m’avait fait un bien fou. Je fixais sans faire attention à mon sac qui était complètement marron. Il avait reçu de la terre, j’avais plutôt intérêt de le mettre à la machine à laver une fois dans la villa. Alors que j’allais commencer à m’endormir assise, un seul bruit me tirait de mes pensées J’ouvrais grand mes yeux, balayant du regard la pièce, j’avais l’impression que c’était une alarme incendie. Je tournais la tête vers la demoiselle « Je dirais qu’il y a le feu non ? » Pourtant je ne bougeais pas, je ne faisais pas attention à ce qui se passait, mais d’un seul coup je sautais du lit, attrapant mon sac le mettant dans mon dos et j’hurlais en tirant le bras de la fille « YA LE FEUUUUU, ON VA BRULLEEERRRR. »

Je détestais le feu, j’avais toujours peur de mourir bruler vif, vous imaginez ça doit être horrible non ? En tout cas, dès que j’entendais l’alarme un vent de panique soufflait sur mon cœur. D’ailleurs, il s’oppressait, j’avais l’impression que quelqu’un serrait fortement mon cœur. En tout cas, j’avais déposé mon sac sur mon dos sans même regarder ce qu’il se trouvait dedans. J’avais tiré la main de ma bizutrice, et en moins de temps que possible, je me retrouvais dans le couloir. D’ailleurs, nous n’étions pas seuls et il n’y n'avait ni fumé, ni feu. Je soupirais, j’en avais marre d’être dérangée et prise pour une conne. Qui avait allumait l’alarme ? Si je l’attrapais, j’allais le butter. Enfin pas maintenant car j’étais incapable de marcher droit sur un mètre. « BANDE DE CONNARD ! »

Je n’étais pas fatigué, mais ma protectrice avait les yeux tirés, elle ne devait pas avoir l’habitude de faire la fête comme moi. Bref, elle avait insulté au passage une blondasse des gamma, je ne la plaignais pas, au contraire, elle ne méritait que ça. D’ailleurs, j’avais pouffé de rire et je lui avais lancé un regard noir au passage, une plaie cette meuf. Elle s’est crue à un défilé de lingerie ou bien ? Enfin avec sa gueule, elle ne pourrait même pas poser un pied sur l’estrade, elle est bien trop moche, à limite faire peur. No m’avait pris par le bras et m’aidait à monter les escaliers, bien trop en sale état pour monter seule ces marches qui me semblaient si longues. J’avais pris le temps de compter une par une les marches et une fois en haut j’avais laissé sortir « Il y en a trente-six, les salops ça fait beaucoup tous les jours. » Je l’avais suivi jusqu’à sa chambre et me posai de nouveau sur le lit tel un pantin. Elle se démaquillait tranquillement les yeux, à vrai dire, je ne le faisais jamais. Le maquillage ne me faisait rien, du coup je le gardais toujours sur moi, je l’ajustais quand celui-ci avait coulé durant la nuit, rien de plus. Je l’observais, sans rien dire, sans bouger, je m’appuyais contre le mur, j’avais l’impression que je partais dans un sommeil profond.