SIREN E. FJERSTAD ▲ Fantasme - relation prochainement malsaine - Cette nuit, tu parcourais les rues à la recherche de cette odeur, cette odeur délicieuse.  qui faisait naître en toi une espèce d'excitation malsaine alors que ce n'était qu'un banal parfum. Pourtant, la fille qui portait ce parfum était bien loin d'être banale. Cette fille, tu ne sais rien d'elle, tu n'as remarqué que son exceptionnelle beauté et son caractère qui ne te rend que plus dingue encore. Dès que tu la croisais, dans le temps où vous viviez encore tous les deux en Norvège, ton coeur se mettait à battre si vite que tu croyais qu'il t'exploserait en pleine poitrine. Tu ne pouvais la quitter du regard et pourtant, tu n'avais aucune idée de si elle t'avais déjà remarqué. Mais tu n'avais pas le droit. Toi, enseignant de 26 ans, elle étudiante de 17 ans, c'est comme si le destin avait décidé de poser sur ton chemin une muse que tu ne pouvais approcher. Dès qu'elle avait mis ce pied orné d'un talon haut dans ta classe, ce fut le coup de foudre. Un coup de foudre qui te dévore aujourd'hui encore. En classe, elle te déconcentrait rien qu'en remontant ses cheveux dans une queue de cheval ; son cou te donnait envie d'y déposer des centaines de chauds baisers. Lorsqu'elle croisait les jambes, ces fines jambes musclées et si délicieusement belles, tu n'avais qu'une envie : celle de les caresser. Et puis lorsqu'elle s'intéressait à ton cours, levant la main innocemment pour te poser une question, tu te précipitais presque trop vite à son bureau, comme s'il lui fallait un héros et tout de suite. Tes rêves étaient bien grands, tes fantasmes impossibles à réaliser et pourtant, elle te rendait fou sans même le savoir, cette Siren. Elle portait d'ailleurs trop bien son nom, toujours là à se faire désirer par tout le monde, les étudiants étaient à ses pieds et la jalousie, tu te devais de la cacher, puisque tu étais le prof. Pas l'élève. Tu n'étais plus un gamin plein de testostérones somnolant sur ton bureau et t'excitant à la vue de tes copines de classe. Pourtant, tu n'en étais pas loin. Lorsqu'elle disparut, c'est comme si un ange venait de disparaître de ton univers et que sans lui, tu ne pouvais plus te contrôler, plus penser sagement, plus agir normalement. C'était ridicule, mais vrai. Non, tu n'étais pas amoureux d'elle, elle te rendait seulement complètement dingue. Tu te renseignas auprès de certains de ses compagnons de classe qui t'expliquèrent calmement qu'elle avait quitté la Norvège pour s'installer en Ohio. Ta vie semblait bien triste, depuis son départ, bien lasse et ennuyante. La première table de la rangée devant toi qu'elle occupait dans ta classe, à présent vide, te rappelait constamment son absence. Mais il fallait que tu continues ta vie ainsi, après tout. Comme avant qu'elle n'y entre. Après tout, elle te considérait seulement comme son professeur, professeur sexy et rien de plus, il n'y avait pas de quoi en faire un cas...

Pourtant, après cet événement qui chamboula ta vie, cette nuit au bar, quatre ans après, ta violence et ton impulsivité ayant pris possession de toi, tu n'arrivais plus à te contrôler et en revoyant son visage d'ange maintenant loin de toi, ce mec qui te chercha des noises, peut-être père de famille, ou bien professeur comme toi, ne garda pas les yeux ouverts encore bien longtemps. Dans cette ruelle sombre, tes coups de poing et tes coups de pied eurent raison du pauvre homme saoul. Toi aussi, tu étais ivre, et tu ne te contrôlais plus. Plus du tout. Ce ne fut pas bien long pour que la conclusion de cette bataille à peine équitable s'ouvre devant toi : il était mort. Tu avais tué cet homme à cause d'une vilaine dispute et une haine refoulée en toi. Une haine trop longtemps gardée (ce sera à vous de voir pourquoi il a tant de haine) qui aura explosée aujourd'hui. Tu ne pouvais plus rester ici plus longtemps, la Norvège, ton crime et de tous les crimes que tu auras commis dans le passé, tout ça, tu ne pouvais te permettre de t'enfermer chez toi dans la crainte de te faire prendre un jour. Et devinez quoi? La première destination qui te vint à l'esprit pour te sauver de tout ça : Ohio. Siren + Ohio + possibilités + échappatoire... Tu ne pouvais résister à cette opportunité, et il fallait que tu réfléchisses vite. Que tu partes vite d'ici. Au plus vite, oui. Sinon il serait trop tard.

Heureusement pour toi, le crime fut blanchi. Pour quelle raison? Tu n'en sauras jamais rien. Mais on te contacta quelques semaines après ta fuite. Le hasard faisant bien les choses, ce fut le père de Siren qui t'expliqua ce qu'il avait fait pour toi. Il ne te cacha pas avoir des motifs, mais resta vague à ce sujet. Mais s'il t'avait aidé, il ne faut pas oublier qu'il demandait quelque chose en retour. Protéger sa fille. Siren. C'est en cachant sa joie et en faisant renaître ses vieux fantasmes égarés dans ton esprit depuis maintenant quatre ans, que tu devins enseignant à Columbus, l'Université d'Ohio où étudiait Siren. Bah oui. Tu n'avais aucune idée de ce qui se passait pour que ton père cherche à protéger sa fille de la sorte, mais tu ne diras pas non. Pourtant, ta vie a changé en quatre ans, tu es différent. Plus violent, plus impulsif, plus chiant, distant, dragueur. Mais tu espères tout de même que cette fois, Siren te remarquera, car tu feras tout pour que ce soit le cas.