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 Why are we here [ft. Lewis]

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Message(#) Sujet: Why are we here [ft. Lewis] Why are we here [ft. Lewis] EmptyDim 24 Aoû - 11:21

Je n'avais aucune idée de ce que je faisais là. Une de mes cousines avait eu la merveilleuse idée d'emmener toutes les jeunes de la famille passer la nuit de son anniversaire ici, et moi, j'avais eu la terrible idée de ne pas dire non. Je regrettais. Terriblement. Il y avait de la musique partout, elles voulaient toutes me faire danser alors que rien que l'idée de simplement marcher avec mes talons me rendait mal à l'aise. Sans parler de toutes ces filles super jolies et au corps superbe qui dansaient comme des déesses avec des garçons aussi beaux que dans les films. Comment pouvais-je sérieusement me sentir bien alors que cet endroit correspondait à tout ce que je détestais le plus au monde?

Ce n'était pas possible, voilà tout.

Assise dans mon coin après avoir lutté de toutes mes forces contre celles qui voulaient que je vienne danser, j’enchaînai les verres, parfois avec alcool, parfois sans, en aucun cas dans le but de finir la soirée toute nue sur le sol mais plutôt afin de m'occuper. J'envoyai valser les quelques animaux – hommes pardon – qui venaient tenter de me convaincre qu'une petite danse me ferait perdre ma tête de femme triste et seule. Je discutai malgré tout avec certains d'entre eux, pour le plaisir de leur dire ensuite que danser avec un petit enfant dans le ventre me faisait peur pour sa santé, et ainsi me distraire de la tête qu'ils faisaient en apprenant la fausse nouvelle. Pourtant, malgré toute l'animation qui se faisait autour de moi, je m'ennuyais terriblement. Mais j'étais là pour ma cousine, qui avait été comme une soeur pour moi lorsque nous étions plus jeunes, alors lorsqu'elle me venait me voir avec son grand sourire de fille qui a trop bu et qu'elle me demandait "Ca va Em', tu t'fais pas trop chier? T'es contente?", je lui répondai avec le même sourire – mais hypocrite "Non, pas du tout, je suis ravie d'être là, j'attends juste encore un peu pour danser, t'occupe pas de moi." histoire qu'elle me lâche un peu et ne passe pas sa soirée à m'expliquer qu'elle m'avait invité parce qu'elle m'aimait, qu'elle voulait que je m'amuse et arrête de faire la tronche, enfin tout son blabla de quand elle avait trop bu.

Les minutes passaient à la vitesse des heures, et j'avais l'impression que la soirée ne se terminerait jamais. Je continuai à siroter mes verres, le regard vers la vaste salle, mon cerveau perdu dans mes pensées. Sans doute sous l'effet de l'alcool, je me mis à penser à ce que j'avais fait avec mon professeur de sport – Mr Crane – le dernier jour de cours, et ne comprenai toujours pas comment j'avais pu en arriver là, ni si je devais le regretter ou non. C'était un professeur, le genre de personne à qui on est censé pourrir la vie quand on est élève, ou bien – s'il est cool – lui lécher les bottes pour qu'il nous soutienne auprès du jury d'examen. Mais surtout pas, mais alors vraiment pas, la personne qu'on est censé embrasser parce que bon sang, il nous plait, sur tous les points. Je soupirai. De toute façon, même s'il m'attirait sans que je sache vraiment si j'étais capable d'aller jusqu'à avoir des sentiments pour lui, c'était mon professeur, et jamais il ne risquerait sa place pour une gamine boulimique comme moi. La question ne se posait même pas.

Les minutes continuaient à passer lorsque je fus tirée de mes pensées par un groupe de gens plus bruyants que la moyenne de l'endroit. Je dirigeai mon regard vers eux, et ce que j'y vis me glaça le sang. Mr Crane. Mon fameux – sexy – professeur de sport. Oui, celui auquel je venais de penser, comme par hasard. Je n'aurais jamais du penser à lui. Déjà parce que ce n'était pas correct, et ensuite parce qu'il ne serait peut être pas subitement apparu dans mon champs de vision. La soirée s'annonçait pire que prévue. Il ne devait surtout pas me voir. Je ne voulais pas le voir, de toute façon. Je liquidai mon verre d'une traite et me levai. Je devais aller danser. Avec quelqu'un. Une femme, un homme. Pour, s'il m'avait vu, lui montrer que j'étais qu'une sale gamine qui drague tout ce qui bouge, et que le fait que je l'ai embrassé n'était absolument pas sérieux. Et s'il ne m'avait pas encore vu... tout simplement pour qu'il ne me voit pas. Jamais il ne pourrait me distinguer parmi cette masse de gens. J'inspirai un grand coup, bombai le torse, réajustai ma robe pour faire comme si j'avais confiance en moi – alors que je n'avais qu'une envie, c'était de me jeter sur lui et pleurer sur mon sort – et m'incrustai dans la foule de danseurs. En fait, je m'y sentais encore plus perdue que lorsque je buvais sur ma chaise toute seule. Mais il ne devait pas me voir. Surtout pas.
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Message(#) Sujet: Re: Why are we here [ft. Lewis] Why are we here [ft. Lewis] EmptyDim 24 Aoû - 12:30

why are we here ?
Enterrement de vie de garçon d'une collègue d'un ami, laisse tomber, on t'y a convié et toi même tu ne sais pas pourquoi, mais comme ce week-end là tu étais libre tu as accepté, et puis tu ne l'avais pas vu depuis longtemps. Pour une fois depuis facilement cinq ans, la bande que tu formais avec tes potes de l'université se trouvait reformée pour une soirée. Le Nightclub, cette boite de nuit ou tout le monde se mélange, homosexuels, comme hétérosexuels, ainsi que des étudiants dont la plupart sont partis en vacances. Bondée, la boîte était pleine à craquer, mais heureusement pour toi, la table avait té réservée spécialement pour l'occasion, tu n'avais qu'une envie, ne croiser aucun de tes élèves. T'es un adepte du : « l'école est finie, je ne vous connais plus, vous n'existez pas ! » Tu portais un costume simple, noir sur une chemise blanche, et avec la chaleurs des corps qui se trémoussent à l'intérieur la température augmenta rapidement, voilà pourquoi t'aimes pas mettre des chemises, ça te fait transpirer.
T'étais-là, à balayer la salle du regard, entre les bouteilles posées sur votre table et la musique tu ne savais plus où donner de la tête. Tu riais de bon cœur, toujours détendu grâce au séjour que tu avais passé chez une amie en Floride, il y a de ça à peine deux semaines. L'été s'était parfaitement déroulé, la seule ombre au tableau venait d'un certain acte, d'un certain geste, un baiser en fait, que tu avais échangé avec une de tes étudiante. Brillant, intense, oui ça t'avait plu, seulement avec le recul tu réalisais que tu risquais gros dans cette histoire. Ta place de prof tu en étais fier, et risquer de te faire virer pour une petite blondinette – aussi charmante, soit-elle – était peut-être stupide, tu avais beau chasser cette idée de ta tête, elle revenait sans cesse. Non pas qu'elle te hantais, mais s'en était pas loin, tu avais beaucoup pensé à elle sans pouvoir en parler à qui que ce soit, pas même à ton amie floridienne, qui, elle aussi se trouvait être professeur et se ferait sûrement mutée dans la même université que toi.
On te ramenais à la réalité avec un coup de coude dans les côtes, tu secouais la tête en souriant poliment en te servant un nouveau verre - tu ne les comptais plus à l'heure qu'il était. Hors de l'espace et du temps tu te laissait aller à l'ivresse, la douce ivresse, l'euphorie du moment. T'ignores encor pourquoi t'as eu le besoin de balayer de nouveau la salle du regard. Merde. Quand tes yeux se fixent sur elle ton cœur cesse de battre un instant, les bruit des gens autour, la musique, tout devient sourd et confus. Les corps se brouillent pour finir par ressembler à de l'art abstrait, mais elle reste bien nette. Tu bloques. Le temps semble s'arrêter et tu reste béat, tu lâches presque ton verre, puis la vie reprend son cours, toi, t'es secoué, l'ivresse te monte à la tête alors tu la secoue de gauche à droite avant de ne passer une main dans tes cheveux.
Aïe-aïe-aïe ! Tu fonces en direction des chiottes, tu ne te sens pas très bien, sa simple vision t'a secoué jusqu'à l'os. Tu pousses deux-trois petits jeunes qui stationnent devant le couloir qui mène aux commodités et tu te fout de l'eau sur le visage, ta chemise est maculée de gouttes d'eau. Dans une profonde inspiration tu t'observes dans le miroir. Est-ce qu'elle t'a vue ? Cette idée te fait suffoquer, et ta réaction te fait rire nerveusement. Les deux mains posées sur chaque extrémités du lavabo tu te mords les lèvres.  
T'as dû passer plus d'un quart d'heure aux toilettes, tu reprends ton verre en main, en bois une longue gorgée et te diriges vers le couloir qui mène jusqu'à la salle principale. En passant la porte tu donnes un coup d'épaule à quelqu'un que tu bouscule, d'un geste simple tu t'excuses quand c'est toi qu'on bouscule, tu lâche ton verre dans le choc. La musique est si forte qu'on ne l'entend pas tomber, mais tu entends une jeune femme râler, tu baisses les yeux vers le sol, sur ton gobelet. Puis ton regard se perd sur une paire de pompes à talons, tu recules jusqu'à finir par être dos au mur et quand tu lève les yeux, c'est elle, elle est là. Ton cœur s'affole, mais tu conserve un calme plus qu'olympien, mais à l'intérieur, c'est le bordel. « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. » finis-tu par articuler en souriant franchement. Malaise. Tu laisses passer deux types devant toi, puis tu t'approche d'elle lentement. « Je suis désolé, mis à par les chaussures, tu n'as pas été touchée ? » plaisantais-tu avant de ne prendre place à côté d'elle. Distant, tu te tenais quand même à bonne distance. C'est étrange le bien que ça te fait de voir son visage, c'est pêché et tu le sais, c'est pas saint. « Qu'est-ce que tu fais là ? » politesse, question débile, ouais mais mon gars, t'es paumé et mal à l'aise, tu fais comme tu peux.


Dernière édition par Lewis Crane le Lun 25 Aoû - 15:57, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Why are we here [ft. Lewis] Why are we here [ft. Lewis] EmptyDim 24 Aoû - 19:51

Quelle idée j'avais eu. Comment avais-je pu croire que j'étais capable de tenir dans une foule en délire plus de deux minutes? J'avais à peine tenue une chanson avant de retourner à ma place, non loin de l'entrée des toilettes - ce qui était un super plan avec Mr Crane qui trainait dans les parages – un nouveau verre, alcoolisé cette fois ci, à la main. D'ailleurs, je ne l'avais pas revu depuis que j'avais tenté d'aller danser. Peut être était-il parti? Et s'il me cherchait dans la foule ? Je secouai la tête de gauche à droite, ébahie par la stupidité de mes pensées. Pourquoi me chercherai-t-il ? J'étais persuadée qu'il ne voudrait plus jamais me revoir. Peut être même qu'il ne m'accepterait plus dans ses cours, ou pire encore, qu'il avait raconté mon geste au doyen de l'université. Qui croirait la version d'une pauvre élève? Tous les pires scénarios défilaient dans ma tête. Depuis que je l'avais vu non loin de moi, quelques minutes auparavant, je n'arrivais pas à me le sortir de la tête. Je n'arrivais pas à accepter l'idée que lui aussi devait être là pour s'amuser, et que c'était soit le hasard, soit le destin, soit la fatalité qui nous avaient réuni dans la même boite de nuit. Il y avait forcément une explication, logique ou non.

J'étais maintenant obsédée par l'idée de le revoir dans la grande salle. Par envie ou par peur, ou par les deux, mais j'avais besoin de savoir où il était pour me rassurer. Mais forcément, maintenant que je le cherchais, impossible de le trouver. Il n'avait pas pu s'envoler en l'espace d'une chanson. Deuxième verre. L'alcool va peut être m'aider à y voir plus clair. Mais pourtant, je n'y voyais pas mieux. Mon coeur bat la chamade. Je suis tellement perdue que lorsque ma cousine débarque, je sursaute. "Hé beeeeen ma jolie, tu vas prendre racine ici, allez viens, je t'emmèèèneuh" Je soupirai. Elle était totalement morte, et c'était elle qui était censée me ramener chez moi ce soir. Au moins j'étais sûre d'une chose sur ma soirée : j'allais rentrer à pieds, quitte à rentrer à neuf heures du matin chez moi. Je préférais rentrer tard que de ne jamais rentrer. « Je t'assure que je viens bientôt, encore un verre ou deux pour me mettre bien dans l'ambiance de folie et j'arrive te chauffer ma belle ». Le sourire qu'elle affichait me réconforta. Au moins, je lui aurais sorti une connerie qui l'aura faite sourire, même si demain elle ne s'en souviendra pas. Elle s'en alla aussi vite qu'elle était arrivée; tellement vite qu'elle bouscula quelqu'un qui sortait des toilettes et qui renversa son verre sur mes belles chaussures que je ne sortais jamais. Quelques mots doux s'échappèrent de ma bouche alors que je me levai comme une furie prête à agresser la personne qui, en plus de bousculer ma cousine, m'avait innondée les pieds. Je levai la tête vers elle, et mon coeur s'arrêta brusquement. Mon professeur. Je l'avais enfin retrouvé, mais l'avoir simplement dans mon champ de vision m'aurait largement suffit. Le rouge me monta aux joues, et je fis trois pas en arrière par pur instinct de protection. Avoir cet homme trop près de moi était déjà dangereux lorsque j'étais sobre, alors avec quelques verres d'alcool dans le sang, une distance de sécurité était obligatoire. « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. » finit-il par dire. Sans savoir pourquoi, je laissai échapper un sourire. Un sourire ? « Je crois que nous sommes tous en danger ici alors! ». Allez, une petite pique discrète. Je me surpris moi même. Je n'avais pas envie de sourire. J'avais envie de fuir, de courir, de partir, loin, très loin d'ici, dans un monde où je n'aurais jamais embrassé le professeur qui venait de renverser son verre sur mes pieds. Pourtant, une partie de moi était contente de l'avoir retrouvé. Et je détestai cette partie, plus que tout au monde.

Je m'attendais à ce qu'il reparte avec ses amis, lorsqu'il s'approcha de moi. Je voulu reculer, mais la banquette se trouvant juste derrière moi me forca à m'asseoir. Je n'avais plus de moyen de m'échapper. Il était là, je devais l'affronter. Je remis ma robe en place et inspirai un grand coup. Il semblait décidé à me parler : très bien. J'étais prête. Même si mes mains moites et mes jambes flageolanttes témoignaient du contraire. « Je suis désolé, mis à par les chaussures, tu n'as pas été touchée ? » Comment pouvait-il faire le comique en toutes circonstances? Je ne comprenai même pas pourquoi il s'asseyait à côté de moi alors qu'il aurait du me fuir comme la peste. Il risquait sa place à venir ici, mais pire encore, il risquait à ce que j'agisse encore bêtement et sans réfléchir, dans un lieu public où trainaient sans doute certains de ses collègues. J'étais dans la confusion la plus totale. J'avais envie de lui dire quelque chose du genre vous m'avez touchée au coeur la première fois que je vous ai vu, ça compte? mais ça serait clairement déplacé et pas très drôle vu les circonstances. Je me contentai donc de sourire. « Non, je suis vivante et entière, merci de vous en inquiéter! Et vous, pas trop amoché? ». Je me trouvais moi-même pathétique avec mes tentatives d'humour foireuses. Mais je ne pouvais pas faire mieux, pas avec autant de pression sur les épaules. « Qu'est-ce que tu fais là ? ». Enfin une question normale à laquelle je n'étais pas obligée d'avoir des idées de réponses tordues. Juste une discussion normale, comme nous l'avions souvent fait. Tout en gardant une distance de sécurité maximale, j'attrapai mon verre et en prit une gorgée pour me donner du courage, et ignorer l'incident de la fin d'année comme il semblait parfaitement le faire. « Je fais plaisir à ma cousine pour son anniversaire en prenant racine sur une banquette qui manque cruellement de confort après trois heures passées dessus. Alors pour oublier la douleur, je teste tous leurs cocktails. Et vous? Je n'aurais jamais cru voir un professeur dans un endroit pour les jeunes étudiants! » dis-je pour me moquer gentillement de lui. Non, en effet, je n'avais jamais imaginé le croiser lui ici, le seul soir de l'année où j'y étais. Mais malgré tout mes efforts pour me convaincre du contraire, j'étais tout simplement heureuse de lui parler, après presque deux mois sans l'avoir vu. Et mon sourire aussi large que mon visage devait me trahir.
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Message(#) Sujet: Re: Why are we here [ft. Lewis] Why are we here [ft. Lewis] EmptyLun 25 Aoû - 19:14

why are we here ?
« vous » aussi bizarre que ça puisse paraître, ça t'as fait sourire, tu avais l'impression de prendre vingt ans dans la tronche. Tu ne comptais pas l'embrasser devant tout le monde, à vrai dire, tu ne savais pas ce que t'étais en train de foutre, la politesse, l'envie, peut-être, t'avait poussé à t'arrêter pour tailler une bavette avec elle. Le malaise était palpable, mais t'étais incapable de t'en aller, tes pieds étaient comme fixés au sol. « Et vous ? Je n'aurais jamais cru voir un professeur dans un endroit pour les jeunes étudiants ! » et vlan ! Tiens Lewis prends-toi ça dans la gueule. Le malaise ambiant laissait place à autre chose, un petit quelque chose d'indéfinissable, mais à voir l'immense sourire qui laissait apparaître les magnifiques dents blanches de la jeune femme, le malaise était déjà loin derrière vous. Tu cherchais rapidement ton verre du regard, un réflexe, sans doute, et tu secouais légèrement la tête en réalisant qu'à peine deux minutes plus tôt tu l'avais renversé. Sans t'en rendre compte tu t'étais confortablement installé, tu commençait à prendre tes aises. L'alcool est un désinhibant, c'est bien connu, avec lui on devient riche et invincible le temps d'une soirée, tu n'en n'étais pas à ta première murge, l'alcool tu en connaissais bien les effets, surtout l'emprise que la boisson avait sur toi alors tu te redressais. « C'est vrai que je me suis installé un peu rapidement... » tu regardais autour de toi, faisant glisser ta main sur la table jusqu'au verre de la charmante Emma, l'attirait vers toi et en terminait le contenu dans une légère grimace. « Trop sucrè. » dis-tu simplement avant d'essuyer tes lèvres avec ton pouce ajoutant. « Ne me vouvoies pas. » lui ordonnais-tu en passant ta langue sur tes lèvres dans un petit pincement, lui rendant son verre, tu te décalais vers le coin le plus externe de la banquette afin d'être à bonne distance.

A cette heure-ci, même avec un seuil de tolérance comme le tien, rien n'était sur. Ce qui t'empêchait de faire quelque chose de stupide c'était la foule, tu savais qu'où tu te trouvais tes amis n'avaient aucun contact visuel avec vous, le soucis c'était le reste de la populace. Les homos non soupçonnés de l'université étaient-là, des jeunes gens qui entreraient à l'université à la rentrée dansaient sur la piste et se trémoussaient également. « Ce soir je suis simplement Lewis, je n'suis ni le coach, ni le professeur, je suis juste Lewis. » tu la regardais en esquissant un léger sourire, en dodelinant de la tête au rythme de la musique, tes mains accompagnaient le tout en tapotant le rebord de la table à laquelle tu te trouvais. « Je fête un enterrement de vie de garçon ce soir avec des amis de l'époque... » tu t'arrêtes un instant et tu ris, tu la regarde, prêt à recevoir une petit pique de la part de l'étudiante, quand tu réalise que ces remarques ont un petit côté malsain, tu as presque l'impression d'être un pédophile, t'aurais pu l'être, parce que quand elle était à l'école, toi t'étais à la fin du collège. Tu déglutis et te mets à rire de bon cœur avant de reprendre : « Arrêtes de me regarder comme ça, j'ai l'impression de sortir de ma maison de retraite ! » tu ris toujours et te mets à chercher quelque chose du regard, tu te penches en avant, en arrière et sur le côté. Tu t'approches lentement de la jeune femme et finit par t'exclamer : « Merde, on m'a encore fauché mon fauteuil roulant, j'étais pourtant persuadé de l'avoir laissé-là ! »

Stupide, débile, tu t'insultait intérieurement, mis pourtant, dieu c'que t'étais bien assis à côté d'elle, t'avais pas réalisé avant cet instant, qu'en fait, tu avais hâte de la revoir, presque autant que tu redoutais les retrouvailles je crois. Tu te levais rapidement, prenant conscience que tu t'étais incrusté à sa table, prenant conscience du fait que tu n'avais pas le droit d'être si proche d'elle alors que des dizaine de témoins, aussi ivres soient-ils, pouvaient voir la scène. Tu tachais de relativiser, ce n'était un mystère pour personne, du moins pas pour les élèves de ton cours, qu'Emma et toi vous entendiez bien, ça ne t'empêchais pas de lui mener la vie dure et de lui remonter les bretelles, et tu te dis qu'avec un peu de chance, les seuls clampins qui te reconnaîtrons et qui sont encore sobres se diront que t'es juste venu la saluer, si tu ne t'attardes pas. « Je pense que j'en ai assez fait pour ce soir, je vais te laisser profiter de ta soirée avec tes cousines... » tu esquissait de nouveau un sourire, un sourire qui laissait sous entendre que tu ne voulait pas la laisser, tu ne voulais pas la laisser partir, pas ce soir, pas maintenant, pas comme ça et tu n'avais qu'une envie, qu'elle te retienne. Tu n'avais qu'une envie, rester près d'elle à discuter de la vodka et des cocktails que le Nightclub offrait, rester avec elle et discuter sans voir les minutes défiler.
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Message(#) Sujet: Re: Why are we here [ft. Lewis] Why are we here [ft. Lewis] EmptyLun 25 Aoû - 20:14

Je commençai à regretter ce que j'avais dit. L'avait-il mal prit ? Il me connaissait, j'avais déjà fait des blagues sur son âge un nombre incalculable de fois, il devait être rodé depuis le temps. Pourtant, lorsqu'il chercha son verre – en vain – et se redressa ensuite, je cru qu'il allait partir, ou plutôt que je l'avais fait fuir. « C'est vrai que je me suis installé un peu rapidement... »  dit-il finalement. J'allais répliquer du tac au tac qu'il ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire, et tout un tas d'autres choses auxquelles je n'aurais sans doute pas réfléchies, lorsque je le vis attraper mon verre et le finir. « Trop sucré. »  . Sa remarque me fit rire. « Je ne l'avais pas choisi pour vous faire plaisir en fait, désolée de vous décevoir. Mais maintenant, vous me devez – enfin tu me dois – une consommation. Alcoolisée en plus, avec frais de dédommagements, qui incluent du champagne. » dis-je difficilement sur la fin, n'étant pas du tout accoutumée au fait de le tutoyer, mais vu le ton sur lequel il me l'avait demandé, je n'avais pas tellement envie de le contredire. Je sentais notre malaise se dissiper petit à petit. J'avais l'impression que nous retrouvions la complicité que nous avions durant l'année passée, comme s'il ne s'était rien passé. Et pourtant, l'image du baiser continuait de me hanter, surtout lorsque je le regardais passer sa langue sur ses lèvres après avoir fini mon verre. J'ignorai s'il en avait fait exprès, mais le geste, s'il avait voulu me mettre mal à l'aise, était très bien choisi. Les images défilaient dans ma tête, et étaient loin d'être désagréable. Je secouai subitement ma tête de gauche à droite : ce n'était pas maintenant qu'il se trouvait en face de moi alors que j'étais alcoolisée qu'il fallait que je repense à ce merveilleux – ou pas ? - souvenir. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il se recula le plus loin possible de moi, tout en restant sur la même banquette. Le geste était bizarre, je n'aurais pas su l'expliquer, mais je ne m'en plaignais pas, surtout pas avec les souvenirs que j'avais en tête. Même si la partie non sensée de chez moi criait à l'injustice. Mais elle n'avait pas son mot à dire, elle en avait déjà fait assez.

« Ce soir je suis simplement Lewis, je n'suis ni le coach, ni le professeur, je suis juste Lewis. » . Je soupirai, tout en souriant. Sa remarque me faisait bizarre. S'il n'était ni professeur, ni coach, juste lui même, alors qu'est ce qui m'empêchait de continuer ce que j'avais commencé en fin d'année? Tout, bien évidemment, soyons logique. Mais pour moi qui m'était acharnée à me dire qu'embrasser un professeur avait été la chose la plus stupide – mais la plus agréable – de toute mon existence, maintenant que ce dernier qu'il était juste un homme lambda, j'étais totalement perdue. Par chance, il ne me laissa pas le temps de réellement me perdre dans mes pensées.  « Je fête un enterrement de vie de garçon ce soir avec des amis de l'époque... » Je ne réussi pas à m'empêcher de rire. Il parlait comme un vieux aussi, ce n'était pas évident de faire comme si ce n'était pas le cas! Par chance pour lui et son âge, il ne me laissa pas le temps de lui répondre, s'enterrant lui même. Entre le moment où il dit  « Arrêtes de me regarder comme ça, j'ai l'impression de sortir de ma maison de retraite ! » et où il continua avec  « Merde, on m'a encore fauché mon fauteuil roulant, j'étais pourtant persuadé de l'avoir laissé-là ! », je ne réussis pas à m'arrêter de rire. Que répondre à ce genre de débilités qui parvenaient pourtant à me donner les larmes aux yeux? Ce professeur avait un soucis cérébral, je l'avais toujours su, mais à chaque fois qu'il m'en donnait une nouvelle preuve, c'était la même euphorie. « En tout cas, ça fait bizarre de vous, tu pardon, de te voir dans une tenue normale. Ca doit te faire bizarre d'être bien habillé non? La maison de retraite a l'air d'avoir eu une bonne influence sur toi. » lui dis-je le plus sincèrement du monde, totalement ébahie de le voir en costume chemise alors que je l'avais quasiment toujours vu en tenue de sport. Cette tenue lui allait à merveille, et même si je ne l'avais pas dit explicitement, j'avais l'impression de lui avoir littéralement avoué qu'il était à tomber.

Mais le problème n'était pas là. Il était dans le fait qu'il venait de se lever. « Je pense que j'en ai assez fait pour ce soir, je vais te laisser profiter de ta soirée avec tes cousines... ». Le moment de panique. Je ne voulais pas qu'il parte. Pourquoi me disais-t-il ça? Il en avait marre de moi? Avais peur qu'on nous voit ensemble? Il l'avait dit lui-même, il était Lewis, pas mon professeur, j'avais tous les droits de lui parler, de passer du temps avec lui après presque toutes les vacances sans le voir. Mais comment lui dire ? Je me sentais démunie. Si je le retenais avec comme simple excuse j'ai envie que tu restes, j'étais grillée tout de suite, mais si je le laissais partir, je n'allais pas le revoir avant la rentrée, et j'allais le regretter toute la nuit à le chercher du regard toute la soirée. Je me sentais tellement perdue que je me levais moi aussi, sans vraiment savoir pourquoi. « Mes cousines sont tellement bourrées qu'elles ont sans doute oublié que j'existais. Et puis, tu me dois une consommation. Le verre vide trop sucré que tu as sifflé, il n'était pas gratuit. Je ne fais pas dans l'humanitaire! » lui dis-je en souriant, plutôt fière – mais surtout gênée – de mon idée pour le faire rester. Je n'aurais peut être gagné que cinq minutes, mais ce serait toujours cela de prit. Ensuite, je n'aurais plus le droit de le retenir et n'aurais qu'à prendre mes pieds et rentrer chez moi. Mais il était hors de question que je termine la soirée en le laissant filer sans avoir essayer de le maintenir un minimum.
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