Etait-ce judicieux d'avancer le fait que Barbiie n'était clairement pas douée ?! Peut-être. En ne donnant pas suite à ton message, elle ne te poussait qu'à une chose, lui mettre le grappin dessus. Pour le coup, en lisant 'ce n'est pas le moment' tu t'es contenté de penser qu'elle n'était pas d'humeur pour tes taquineries qui parfois pouvaient être lourdes, qu'on se le dise. Levée du pieds gauche, période mensuelle enfin tous plein de prétextes banals pouvaient justifiés ce texto mais l'absence de réponse te mettait la puce à l'oreille. Elle ne pouvait pas seulement t'en vouloir de l'avoir planté à la dernière soirée... à la dernière minute. Toi qui comptait l'attirer jusque ton petit cocon pour dîner tranquillement et lui faire promettre de ne rien t'obliger à faire pour ton anniversaire puisque de toute façon tu serais avec ta nièce... eh ben c'était loupé. Arraché de ton lit, tu as enfilé un tee-shirt en te préparant psychologiquement à faire un tour chez les gamma. Y'a des jours où ça semblait bien plus alléchants que d'autres. Aujourd'hui ce n'était pas vraiment le cas. Tout ce surplus de jolies demoiselles... non merci. Tu en avais interrogé une, puis deux sur la probable présence de Fleur. Bon okay, tu étais inquiet. Ce n'était pas dans ses habitudes. Ça faisait quelques jours qu'elle ne t'avait pas contacté, toi qui était tellement habitué à l'avoir dans ton quotidien tu ressentais ce petit manque. N'est-elle pas ta meilleure amie ? Tu avais même tardé avant de t'inquiéter mais négligeant que tu es par moment, tu finissais par te dire qu'elle était trop occupé avec son amoureux. Ah oui les amoureux, ça semble tout de suite écœurant quand on est seuls hein ?! Sans compter que ce bonhomme t'avait un peu arraché cette valeur féminine qu'était ta meilleure amie. Tu avais ressenti la différence sans jamais oser le dire clairement, non au lieu de ça tu passais ton temps à lui envoyer des pics taquins comme il y a un peu plus d'une demi-heure. Crétin, va !

Allongée sur mon lit, je fixais le plafond de ma chambre chez les gammas. Jamais, je n'aurais cru revenir ici .. Et pourtant, j'avais bien emménagé dans mon ancienne chambre qui par un heureux hasard était libre. Jetant un rapide coup d'oeil aux quelques cartons qui se trouvaient sur le sol, je roulais des yeux avant de soupirer longuement. Il restait encore pas mal de trucs au loft surtout quand on sait la quantité incroyable de choses que je possède, principalement des fringues, des chaussures, des sac à main, du maquillage, des bijoux, ce genre de choses là. Mais pour le moment, je me contenterais de ce que j'ai là, je peux bien m'habiller quelques temps avec l'ancienne collection printemps-été de chez Chloé.  Je détestais la situation dans laquelle je me trouvais, mais je ne me voyais tout simplement pas vivre sous le même toit qu'Hazel pour le moment. Comment avait-elle pu coucher avec Bailey alors qu'elle ne l'aimait même plus ? Encore lui, je comprends dans le sens où il avait toujours des sentiments, mais elle non, et pourtant elle l'a fait en sachant pertinemment que quand je l'apprendrais, ça me blesserait. A croire qu'elle se fiche de moi, que nos liens du sang ne lui font ni chaud ni froid .. J'ai été bien bête de croire qu'elle n'interviendrait jamais dans ma relation avec son ex, c'était bien trop beau pour être vrai .. Il a fallu qu'elle fasse tout foirer, il aurait pu coucher avec n'importe quelle nana mais pas quelqu'un de ma famille bordel, encore moi celle que je considère comme ma soeur, encore plus que ma propre soeur biologique. Quelques amis m'avaient envoyée des sms pour savoir ce que je fichais étant donné que je n'était pas sorti de la résidence depuis plusieurs jours. Jonah aussi m'avait demandée ce que je fichais, et Jacob m'avait charriée comme toujours mais puisque je ne voulais pas l'engueuler pour rien, j'ai préféré ne pas répondre à son dernier sms, il n'y est pour rien dans ma mauvaise humeur et ma colère, autant le préserver un peu et puis ça lui donnera la liberté et la solitude qu'il a tant convoité. A ce moment là, je ne m'attendais pas du tout à le voir débarquer dans ma chambre, inquiet, vraiment pas ..

Tu avais du mal à encadrer le fait qu'elle ait déposé ses cartons ici. Ça n'avait pas de sens, bizarrement. Qu'elle y soit pour y être en cette journée c'était disons normal, après tout ce délire de confrérie que tu avais lâché -sans regrets- depuis un an, était bien implanté ici ; mais tu as osé te dire qu'on t'avait mal renseigné. Deux Fleur chez les gammas ? Et pourquoi pas ! D'ailleurs si dans les premiers temps que avais préféré l'appeler Anaëlle, ou encore Ana' ; tu n'avais jamais vraiment su l'appeler Fleur.. et puis maintenant que Barbiie était installé tu ne t'en lassait pas, et ce, surtout quand ça l'agaçait. Tu étais donc là, un peu largué quand enfin une demoiselle vint te préciser que celle que tu recherchait désespéramment était dans son ex chambre. Tu finissais pas laisser tomber la probabilité d'une seconde Fleur gamma. Une autre Fleur dans l'ex chambre de ta Fleur, ce serait un peu trop tirer par les cheveux. Ton instinct mâle t'avait tout de même poussé à suivre des yeux la jolie demoiselle qui venait de te renseigner. On t'en pointerait volontiers du doigts mais tu finirais par l'accuser de s'être si légèrement mis en valeur, ce qui était un bon argument. Arrivé près de la porte, tu as tourné la poignée pour être sur que ça n'était pas verrouillé et sans pousser sur la porte tu pris tout de même le temps de donner deux coups. « Ana' ? » Tu n'avais pas eu de réponses à ton texto, et ça avait suffit à te mettre la puce à l'oreille. Qu'elle n'y réponde pas était une chose mais qu'elle repousse ainsi en était une autre. Tu avais donc pris ce 'ce n'est pas le moment' au premier degrés. Entrouvrant la porte, tu as eu l'occasion d'apercevoir un carton, et là ton bras à automatiquement poussé délicatement sur la porte pour la refermer derrière toi. Un pas, puis deux, tu as jeté un coup d’œil dans l'un des carton. « Celle-là je ne l'avais pas vu venir. » Avais-tu fini par marmonner. Oui monsieur avait décidé ne plus vivre en communauté au milieu des alphas pour retrouver son petit équilibre alors forcément tu as du mal à cautionner le fait qu'on veuille revenir à tout ça quand on l'a quitté préalablement. Les premières années c'est toujours bien les conneries, la vie en communauté mais tu t'en étais lassé. Ton regard se posa sur blondie, et tes sourcils se plissèrent. Ni une, ni deux tu t'es approché et tu t'es déchaussé. « Qu'est-ce que tu fous ici ? » Avais-tu dit en souriant et te faisant une place sans gêne. Tu avais soulevé les jambes d'Ana pour t'asseoir et ainsi les reposer sur toi. Dos calé au mur tu contemplais la tronche qu'elle tirait et ça n'avait rien de rassurant.

Perdue dans mes pensées et ma détresse, je n'entendis même pas frapper à ma porte, je fus donc étonnée de voir Jacob rentrer dans ma chambre. Qu'est ce qu'il fait là ? Ne lui ai-je donc pas dit que ça n'était pas le moment ? Ana' ? Je soupirais, préférant ne pas lui répondre, j'avais envie d'être seule, même si dans le fond, ça me faisait plaisir qu'il soit venu, ça prouve que je lui manquais, qu'il s'inquiétait et qu'il tient à moi, c'est déjà ça, un peu de bonheur dans mon malheur. Du coin de l'oeil, je le voyais inspecter la chambre et mes tonnes de cartons empilés les uns sur les autres. mes fringues traînaient de partout, il y avait des escarpins à des endroits pas réellement propices mais actuellement, c'était le cadet de mes soucis. Je n'étais même pas habillée, un simple pantalon de pyjama et un débardeur, en clair, j'étais restée dans mon habit de nuit. Mes cheveux étaient attachés n'importe comment, je n'étais pas maquillée, bref c'était vraiment une situation de crise pour la gamma et étudiante en mode que j'étais. Pas vraiment sexy pour le coup .. Mais après tout, sexy pour qui hein ? Pas pour Bailey en tout cas. Jacob ne comprenait pas ce que je fichais ici, c'est vrai que jamais je ne pensais y revenir non plus, j'adorais mon indépendance au loft, la résidence c'est super mais pas quand on grandit, toutes ces règles ça n'est plus pour moi, j'adorais vivre avec ma famille, mais je ne suis pas prête d'y retourner. Je pensais qu'en l'ignorant, il partirait mais non, il se met à l'aise et grimpe sur mon lit, se permettant même de déplacer mes jambes avant de les remettre sur ses genoux, dos au mur. Qu'est-ce que tu fous ici ? Il ne prenait pas de pincettes, c'est le moins que l'on puisse dire .. Mais il n'est pas mon meilleur ami pour rien, il sait comment me parler, il sait que ça ne me ressemble pas de venir ici ou de ne pas donner signe de vie, il me connait par coeur. J'suis revenue habiter dans mon ancienne chambre ça se voit pas ? dis je un peu sèchement, ok peut etre trop sèchement .. J'aurais pas du .. Désolé, c'juste que .. tu tombes pas au bon moment m'enfin j'suis habituée avec toi, donc ouai je vis ici maintenant, ça va être assez restreint pour nos galipettes je te l'accorde mais on se débrouillera ! dis je avant de rire doucement, ça faisait du bien de rire. Il savait que je plaisantais .. ou pas, quoi qu'il en soit, je compte vivre ici jusqu'à .. jusqu'à ce que je me trouve un nouvel appartement pour moi toute seule.

Oh que si, ça ne se voyait que trop peu. Seulement toi qui avait posé la question pour déceler ce qu'il l'avait motivé à un tel choix, tu finissais bien plus par te prendre le côté ronchon de Barbie en pleine face, ce qui pour le coup ne t'avait pas plus froissé que ça. Tu l'avais compris quelque chose ne tournait pas rond mais tu n'étais pas de ceux qui aimaient faire de ces choses une affaire d'état. Non au contraire tu allais d’atteler à lui changer par ta présence seule, en dramatisant son coup de cafard. Oui tu pensais encore qu'il s'agissait peut-être d'un petit coup de moue ou d'un premier jour de cycle. D'ailleurs tu ne l'avais pas taquiné là-dessus, et tu avais bien fait. Loin de toi de penser qu'elle se sentait blessée, trahie. « Ouh doucement, Barbie girl. » Avais-tu avec ce petit sourire en coin presque taquin, et finalement c'est un sourire plus naturel qui s'imposa quand elle vint à s'excuser, ce dont tu te passais volontiers. Elle n'avait pas à le faire selon toi, tu demandais juste à la comprendre et à discuter avec elle, et au mieux la sortir de ce lit pour faire autre chose que se morfondre. Tirer la tronche ne lui allait pas du tout. Tu ris légèrement sans pouvoir t'en empêcher en l'écoutant et répondit. « Il va falloir que tu définisses 'bon moment'. A voir la tronche que tu tires je dirais bien plus que je n'pouvais pas mieux tomber. » Oui, soyons lucides même si tu adorais qu'elle te court après pour prendre de tes nouvelles, s'assurer que tu vas bien et tout le reste ; tu ne démantelais certainement pas la réciprocité de tout ça. Elle était une valeur sure à ton quotidien, et par conséquent tu avais ce côté protecteur et attentionné, à ta manière. Manière taquine, maladroite, mais dans le fond sincère. Tu n'aimes pas les déclarations et tout le reste. Trop pudique des sentiments. D'ailleurs tu n'avais pas su t'empêcher de reprendre. « Quant aux galipettes tu serais surprise de voir à quel point je m'adapte en toutes circonstances. On improvisera, va ! Y'a pas besoin de te mettre dans des états pareils !» Tu aimais le fait qu'elle ai su blaguer malgré son état. C'était pas pour rien que vous vous entendiez si bien. Tu lui avais légèrement pincer le nez, parce que comme un gamin tu l'embêterais plutôt que de la brusquer pour qu'elle te confie ce qui n'allait pas.