Leo s'était rendue dans la bibliothèque avec un but précis : son bizutage. D'ordinaire, c'était plutôt une élève studieuse qui prenait vraiment à coeur ses études et elle ne comptait plus le nombre d'heures qu'elle était restée ici des heures à réviser. Elle connaissait donc très bien l'endroit, savait où se cachait le relativement petit rayon consacré à la sexologie (les étudiants étant encore en minorité) et quels livres celui-ci contenaient. En arrivant ici, elle avait salué la bibliothécaire, puis était allée flâner dans les hauts rayonnages. La jeune femme s'était discrètement balader un peu partout, comptant le nombre d'élèves. Il y en avait peu, ce qui arrangeait bien la brunette. Elle était d'une nature plutôt discrète et n'aimait pas trop être au centre de l'attention. Cependant, elle était à l'aise en public et avait déjà fait ce qu'exigeait son bizutage. Leo avait déjà tout planifié : elle se faufilerait dans un rayon calme, ferait son affaire, puis filerait discrètement au rayon sexologie. Quand la bibliothécaire arriverait, Leo serait plongé dans un livre, et lui lancerait un sourire innocent. La bibliothécaire l'avait vu tellement de fois ici, cette élève si sérieuse, que jamais elle ne serait soupçonnée. De toute manière, les gens ici devaient être habitués à ce genre de choses, mais Leo n'avait pas envie de se retrouver convoquée quelque part. Leo choisit le rayon littérature allemande et, après avoir pris une longue inspiration, cria : « LES LAMBDAS ONT LE POUVOIR SUPRÊME ET JAMAIS PERSONNE NE LES ÉGALERA ! » Puis, prise d'un élan de folie, rajouta : « Surtout Nathan Miller ! ». Leo ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, peut-être parce que Nathan, son ami, était aussi celui qui avait inventé ce bizutage. C'était une sorte de drôle de vengeance. Leo se rendit comme prévu au rayon sexologie et saisit un bouquin. Ce qu'elle avait moins prévu, c'était l'arrivée vers elle, telle une furie, d'Hazel Forbes, la meilleure amie de Nathan. Leo s'étonna intérieurement de la voir s'avancer vers elle, l'air sensiblement énervée, mais garda un visage impassible.

Dieu est éternel mais la connerie humaine l’est aussi.

La bibliothèque l’endroit idéal pour réaliser ce que le bizutage te demander de faire. Il y avait forcément du monde, donc tu pourrais forcément venir mettre un peu la pagaille. Heureusement que pour toi la réputation ne comptait pas, vu ce que tu comptais faire. La bibliothèque était un endroit que tu aimais bien, pour son calme et tous ses ouvrages sur tout et rien.

Tu arrives enfin à destination et tu constates qu’il n’y a pas peu de monde, tu remarques une brune, tu l’as suit discrètement et te cache derrière le rayon voisin. Soudain elle se met à hurler « LES LAMBDAS ONT LE POUVOIR SUPRÊME ET JAMAIS PERSONNE NE LES ÉGALERA ! ». Dès que tu entends ça tu te mets à rire, mais tu t’arrêtes subitement pour éviter de te faire remarquer. Une autre personne arrive, c’est maintenant que tu comptes mettre la pagaille. Tu cris, haut et fort : « N’IMPORTE QUOI CE SONT LES DELTAS QUI L’ONT, ILS SONT LES MEILLEURS ! ». Et en même temps tu pousses les ouvrages des étagères de sortes à ce que leur partenaire du rayon voisin, là où se trouvent les deux filles, tombe. Tu réussis, et avant que tu te fasses repérer, tu cours vers la sortie.

Tu cours, sans te retourner et tu arrives enfin loin de l’entrée de la bibliothèque et là tu te mets à pouffer de rire, tu rigoles tellement que tu es obligé de te tenir les hanches. Ton coup était réussi.