You know my name, not my Story.
Tu es petite. Tu es jolie. Tu es à croquer. Tu ne connais rien du monde, ce monde cruel, néfaste, tu l’aimes bien toi. Tout le monde te sourit. On t’embrasse. On joue avec toi. Tu aimes bien ce monde, ce monde qui serait capable de tout te prendre en un battement de cils. Tu ne sais pas encore comment bien tenir sur tes petites jambes encore faibles, petites. Tu t’approches de ta mère, ses yeux aussi bleus que les tiens sont marqués par des traces noires.
Les cernes , normalement redoutées par les jeunes femmes. Tu crois que c’est normal, mais sa mine ne te rassure pas autant, elle a le regard rouge, ses mains tremblent au-dessus d’une poudre blanche. Tu entends son cœur battre, comme s’il allait exploser dans sa cage thoracique.
« Maman ? J’ai faim… » Demandais-tu avec ta toute petite voix, si douce et chevrotante. Elle lève son regard qui te raidit le corps, tu as d’un coup peur, peur pour ta vie et non pour la sienne. Son regard rougit de ses substances te transperce l’âme. Une âme encore enfantine. Tu ne comprends pas ce regard noir qu’elle te jette, tu crois qu’elle ne va pas bien, tu t’inquiètes pour ta mère. Tu l’aimais ta mère.
« Tu as encore mal à la tête maman ? » Tu t’approches d’elle et dépose ta si petite main sur son bras. Sa peau était aussi glacée que celle d’un vampire, d’un mort. Elle fait un geste brusque et te pousses, elle ne voudrait pas que tu l’approches, mais tu n’avais pas vraiment compris ce qu’il se passait, alors, tu t’approches une nouvelle fois d’elle.
« Maman… » Prononçais-tu si tendrement et doucement, ça sonnait comme un supplice, ton regard venait appuyer sur le ton que tu avais utilisé, l’innocence émanait de ton faible petit corps qui trembla lorsque ta mère se décida enfin de parler. Ces premières paroles étaient loin d’être douces.
« Dégage ! Laisse-moi tranquille Héla. » Criait-elle. Ce n’était qu’un cri, mais tu avais l’impression que les murs tremblaient, ton cœur frissonnait et tes pieds reculèrent inconsciemment alors que la peur envahit ton petit corps lorsque ta mère te fixait toujours, des gouttelettes salées coulèrent de tes yeux alors que tu n’osais point faire autre que le bruit fou des battements de ton cœur. Ta mère marmonne quelque chose que tu n’arrives à entendre. A décrypter. Tu finis par revenir au point de départ. Ton petit coin, dans ta petite chambre. Tu te remets en boule. Tu fermes les yeux. Tu essayes de rêver d’une vie meilleure, une vie où tu pourrais reconnaître l’amour de la violence, la tendresse de l’agressivité. Tu essayes de rêver de quelques choses de jolie. Tu comptes les moutons et tu laisses Morphée venir rassurer ton âme, dompter ton cœur et te bercer dans le creux de ses bras.
Tu es assise sur les jambes de ton père, tu joues avec quelque chose, de noire, de dur, tu ne saurais décrire la forme.
Un Pistolet . Ton père faisait bouger si rapidement et nerveusement sa jambe, ça t’amusait, sauf que lui ne cherchait point à rigoler, son visage était crispé, il te tenait fermement comme s’il avait peur de te perdre, qu’on t’arrache de ses bras. Ta mère est assise près de lui, dans votre voiture, vous êtes une famille. Le seul sourire qui apparaissait était le tien. Vous n’aviez pas lair d’une famille heureuse. On a plus l’impression que vous aviez peur. Ton père te lâche brusquement, te jetant presque dans les bras de ta mère. Cette dernière assise au volant l’embrasse. Si passionnément que ça en devenait effrayant. Tu as l’impression que c’est leur adieu. Tu te blottis contre ta mère qui te serre fort, ton père t’embrasse sur le front, te regarde quelques minutes avant d’afficher un faible sourire. Tu n’étais que gosse et tu avais comme l’impression que ce n’était autre que le dernier sourire que tu puisses voir venant de ton père, alors, dans l’inquiétude et la peur la plus complète, tu lui souris toi aussi, pas pour le rassurer, pas pour paraître gentille, tu souris juste pour lui répondre. Il sort de la voiture alors que ta mère démarre cette dernière, elle te sert fortement contre elle.
« Sers-moi. Fort. » Tu obéis, tu la serres. Fortement. Ta tête contre sa poitrine, tu entends les battements de son cœur, sa respiration… Ca ne te berce pas, ça ne fait qu’augmenter ton rythme cardiaque. Il s’accélère et tu entends le moteur de la voiture hurler, tu ne sais à combien elle roule mais tu sais que vous dépassiez les 200km/h.
« Ne me lâche surtout pas, quoiqu’il arrive. » Disait-elle si rapidement, si nerveusement. Elle te fait peur, ta maman. Son ton te fait peur. Tu ne sais que lui dire. Tu n’arrives à lui dire quelque chose. Tu entends des voix, dont celui de ta mère, elle parlait à quelqu’un et tu étais tant effrayée pour comprendre la moindre chose. Le moteur de sa voiture hurla de nouveau. Tu entends des coups de feu, tu sursautes. Tu ne supportes plus ce bruit, tu te mets à pleurer. T’es tellement petite pour te retenir. Un autre coup de feu et tu entends une vitre se briser. Ta mère jure, insulte. Une secousse eut lien. Tu préfères encore le noir total que tu t’offres en fermant durement tes paupières que le spectacle qui s’offrirait à toi si tu cherches à les rouvrir. Un autre coup de feu, tu entends le gémissement de ta mère, elle te serre contre elle si fortement et son bras te lâcha, tu n’entends plus aucun battements, ni sa respiration, tu lèves doucement ta tête et tu vois celle de ta mère penchée sur le côté. Tu fronces les sourcils, tu lâches, tu essaies de lui redresser sa tête sauf que ta main devint rouge.
Du sang. Tu pleures plus fort, tu la secoues.
« Maman ? Maman réveille-toi… » Chevrotais-tu. La portière s’ouvre brusquement, on t’arrache de l’étreinte de ta mère, on te sort avec violence de la voiture, on te tient mal que ça te fait mal à la peau, tu te débats, tu pleures, tu cries.
« Maman ! Maman ! » Répétais-tu sans cesse comme si ça allait la faire revenir. Comme si ça pouvait changer quelque chose. Tu continuais à te débattre mais l’homme qui te tenait ne voulait te lâcher. Il sort des mots grossiers en russes. Mais tu continuais à te débattre. Tu avais cet espoir d’échapper de ses bras. Des bras que tu haïs. Profondément. On te fait rentrer dans une voiture noire. Il te donne à quelqu’un d’autre assis à l’arrière de la voiture. Il te tient contre lui. Violemment. Brutalement. Tu sens qu’il n’a et n’aura aucun scrupule envers toi. Alors tu te calmes. Mais t’as peur. Tellement peur. Tu trembles. Tu transpires. Tu pleures. Tu voudrais fermer les yeux et entendre ta mère te crier dessus pour que tu puisses te réveiller. C’était beaucoup plus beau que de perdre ses parents.
On finit par te sortir de cette voiture, cet homme te tenant toujours avec tant de violence, tu passes de bras violents à de bras doux. Tu vois cet échange entre ton petit corps et ces billets verts.
De l’argent . Tu pleures. Tu as peur. Tu souffres en silence. Cet homme essaie de te rassurer par ses caresses. Ses mains passent dans tes cheveux. Il te berce. Te rassure avec une voix douce qui restait tout de même grave. Tu vois une femme arriver en te souriant, elle te prend dans ses bras.
« Comment tu t’appelles ma puce ? » Tu éclates en sanglots.
Tu es plus ou moins grande maintenant. Tu as une famille. Une vie. Une vie qui se déroule à Columbus. Tu aimais bien tes parents toi. Enfin, parents adoptifs. Ils n'arrêtaient de dire qu'ils n'avaient fait que te sauver la vie alors que ce n'est autre qu'un simple mensonge. Tu ne sais rien du tout et ne saura probablement rien d'aussi tôt. Tu vis dans l'indécision. Tu ne sais à qui faire confiance. Tu ne sais qui aimer. Tu ne sais sur qui compter. Tu es perdue. Tu avais des amis. Des vrais comme des faux. Il y en avait un en particulier. Un ami. Sans doute le meilleur. Et le pire aussi.
Cap de gifler chacun d'entre eux ? Il est près de toi, les bras croisés, son regard posé sur un groupe de mec. Tu les regardes et comme d'habitude, n'aimant point la facilité, un sourire fier se dessina sur tes lèvres.
Cap ! Tu t'approchais de ce groupe, ils étaient effrayants. Intimidants. Mais tu n'as peur de rien alors, c'est d'un geste brusque et rapide que tu gifles le premier. Les autres, bien évidement, se mirent à rire et tu t'empressais de gifler le second. Ils ne rient plus, ils crient. Tu t'apprêtes à enchaîner avec le troisième qu'il arrive à attraper tes bras. Tu sentais la merde venir mais quelqu'un t'arrachait des mains de ce mec. Blue. Enfin. Il te tire vers lui, te poussant derrière lui comme pour te protéger. Tu voulais pas le laisser tout seul, entre les mains de ces mecs, mais tu voyais dans son regard qu'il voulait que tu partes, au plus vite. Tu étais inquiète pour lui.
Promets-moi que tu viendras dans quelques minutes près du parc. Ce n'était pas un gage. C'était une promesse. Tu savais qu'il tiendrait cette promesse. Il voulait vraiment que tu partes. Tu ne voulais vraiment pas le laisser. Mais tu n'avais pas le choix.
Je te le promets. Pars. Tu ne le crois pas. Tu ne sais pourquoi, mais le ton qu'il utilisait ne te disait rien qui vaille. Tu recules de quelques pas en le regardant avant de partir. Comme il le voulait. Tu ne savais ce qu'il se passera et tu es incapable de te retourner pour voir ce qu'il se passe. Tu cours, tu ne te diriges pas au parc, mais chez toi. Tu n'allais pas l'abandonner. Tu es partie chercher ta mère. Tu ne l'abandonneras jamais, jamais...
Tu es épuisée, essoufflée, tu arrives enfin à ton quartier, chic, classe, riche, et tu as mal aux pieds, tu n'arrives plus à marcher, mais tu continues à courir, moins vite vu l'épuisement, mais tu continues tout de même. Tu arrives enfin chez toi, tu ouvres la porte en te tenant au poignet, tu cris pour appeler ta mère parce que ton père ne t'écoutera jamais. Il ne t'a jamais écouté de toute manière.
Maman ! Maman ! Tu perds ta voix. Elle se casse. Ta mère s'approche de toi, l'air inquiète, elle veut que tu rentres mais tu es paniquée, tu cherches à la faire sortir de la maison, au plus vite. Elle ne comprends rien, tu commences à lui raconter n'importe quoi, tu lui parles de Blue, de gage, de mecs, de bagarre, tu pars dans un délire, tu essayes de faire les plus courtes phrases et certainement les plus incompréhensibles. Tu décides de la laisser pour quelques secondes devant la porte d'entrée et tu partis chercher les clés de sa voiture rapidement, essoufflée, tu n'arrives même pas à marcher mais tu puises au fin fond de ton être. Tu lui donnes les clés, lui prends la main et l'entraîne derrière toi. Fatiguée, essoufflée... Tu la tires tout de même. Elle sait que quelque chose ne va pas, elle connaissait Blue, elle avait sûrement compris qu'il y avait quelque chose qui clochait.
Tu lui montrais plus ou moins la route pour arriver à cet endroit. L'endroit où tu avais laissé Blue. Tu as peur. Peur pour lui. Arrivées à la place, tu ne trouve personne, du moins, pas ce groupe, tu sors rapidement de la voiture et tu vis les grands-parents de Blue... Sans Blue.
purée, il est où ? Te demandais-tu. Tu le cherches du regard et ton coeur loupa un battement quand tu vis une ambulance. Une... Une ambulance. Ses grands-parents entrèrent dans cette voiture, cette ambulance et ses portes se refermèrent.
Non, non, non, non, non... Disais-tu en t'approchant de cette ambulance qui, s'éloignait. Tu allais te mettre à courir que ta mère te rattrape.
Viens chérie, on va la suivre. Tu t'empressais a rentrer dans votre voiture, tu ne quittes pas l'ambulance des yeux. Tes mains étaient moites. Tu t'inquiètes.
Maman, c'est à cause de moi... Tu passais tes mains dans tes cheveux en déposant ta tête contre le siège, soupirant alors que ta mère se garait, un hôpital se tenait en face de vous. L'ambulance était déjà ouverte et vide. Une fois la voiture garée, tu sors de cette dernière et t'empressais de retrouver les grands parents de Blue, tu ne t'entendais pas vraiment avec eux comme Blue ne s'entendais pas vraiment avec ton père mais tu t'en balances. Tu veux le voir. Tu tombes enfin sur eux, l'air inquiets, ils se tiennent devant une porte et tu t'approches d'eux, essoufflée, autant inquiète qu'eux...
Blue ? Il est où ? Ils ne te regardent même pas. Ces connards... Tu ne les aimes pas. Tu les détestes. Le médecin sort de cette porte. Tu t'en fous de ce qu'il disait, tu te faufiles et tu rentres dans la pièce. Tu verrouilles la porte et tu te retournes. Tu t'approches doucement de lui, allongée sur le lit, il était défiguré.
Blue... C'est la même voix d'autrefois, celle avec quoi tu appelais ta véritable mère, celle qui avait un ton de supplice et de détresse mélangés. Cette voix chevrotante, douce, tendre. Tu le supplies de te répondre, mais c'est peine perdue, il ne bouge pas d'un poil. Tes yeux se remplirent de larmes alors que tu t'approches de lui, tu entends la porte toquer, les voix se mélanger, les gens crier, mais tu t'en balances. Tu n'oses pas le toucher. Il était dans un sale état.
Cap d'ouvrir les yeux ?... Blue. Dis moi que t'es cap... Tu exploses en larmes, au moment où tu lui avais pris la main, on avait déjà ouvert la porte et ta mère t'attrapa par le bras pour te faire sortir, tu restes accrochée à la main de Blue avant qu'on ne te tire hors de cette salle.
Blue ! Blue... Disais-tu en pleurant. La scène se répétait. On t'arrache toujours des gens qui comptent à tes yeux. Tu pleures toujours autant et ton coeur se déchire toujours aussi sauvagement.
Tu es enfin grande. Irresponsable, mais grande. Physiquement parlant bien évidemment vu que tu n'avais pas grandit d'un pouce mentalement. Tu étais avec une bande de potes. Aussi irresponsables et cons que toi. On te le passe. Un joint. Ton tout premier. Sûrement le plus difficile et le plus bon. Tu le regardes et tu l'approches à tes lèvres. Tu aspires une fumée, asphyxiante qui, au goût de certains, n'est autre que puante. Mais bordel ce que tu adores. Tu adores son goût et l'effet qu'elle te procure quand elle traverse ta trachée et arrive à tes poumons. Tu la laisses sortir par ta bouche et bordel ce que t'adore l'image de cette fumée pourtant tellement banale s'échapper de tes lèvres. Ce n'est pas n'importe quel souffle, il était coloré, il était noir. Il était aussi sombre que tes cauchemars. Aussi moche que ton passé et aussi lâche que ton père qui t'avais abandonné. Oui, la fumée était lâche parce qu'elle disparaissait dans les airs tellement vite, n'assumant même pas comment elle pouvait vous pourrir de l'intérieur. Ce qui était bien, c'est que tu n'allais pas partager ton joint avec quelqu'un d'autre. Tu pouvais profiter de cette chose, toute seule, répétant de nombreuses fois ce moment d'extase. Cette routine d'emprisonner une fumée et la relâcher. Vous étiez en boîte. La musique était forte, entraînante. Tu buvais, tu fumais. Tu te détruisais et bizarrement, tu t'amusais tellement à le faire.
Tu te réveilles, t'as une gueule de bois, t'as l'impression si un éléphant est assis sur ta tête alors que le seul éléphant dans cette pièce n'était autre que ce garçon en étoile de mer près de toi. Ton plan cul. Sûrement pas le premier, tu ne les a jamais compter de toute manière, tu t'en foutais, aucun d'eux ne valait le coup d'un petit espace dans ta mémoire. Tu préfère faire la bâtarde qu'être traitée comme une traînée, alors, tu te lèves, tu ne tiens pas totalement debout mais tu arrives à te rhabiller. Tu sors en claquant la porte. Tu rentres chez toi.
T'es arrivée, tu rentres facilement chez toi, t'as mal à la tête, tu as l'impression que le monde tourne autour de toi. Tu entends des pleurs, des reniflements, tu fronces les sourcils et tu cherches la provenance de ce bruit qui t'inquiète. Ta mère.
Maman ? Elle lève son regard, déboussolée, elle efface vite ses larmes, tu fronces encore une fois les sourcils quand tu vis son tendre visage normalement illuminé par ce si beau sourire, triste. Tu t'approches d'elle.
Tu étais où ma belle ? Tu t'assis près d'elle et hausse les épaules.
Chez des potes. Qu'est-ce qu'il y a maman ? Elle te prend dans ses bras et explose en larmes, tu lui caresses tendrement le dos et tu nages dans l'incompréhension.
Je ne peux pas le dire à ton père, il est déjà hors de lui que tu aies dormi dehors alors en plus si j'en rajoute une couche... Tu la relâches. Tu la regardes, tu la fixes. Même dans un état aussi épouvantable, tu te rappelles de ces cours de reconnaissances d'expressions faciales émotionnelles humaines. Elle avait peur, elle regrettait, tu avais tout compris. Elle avait pris du plaisir dans les bras d'un autre. Tu lui souris, tu lui caresses ses cheveux avant de la prendre dans tes bras. Tu es et resteras au côté de ta mère.
Tu enfumes la maison avec l'odeur de ton pétard. T'es toute seule. Du moins. C'est ce que tu crois. Montant les escaliers. Ton père apparut. Un sursaut de surprise et tu fis un en arrière par réflexe. Le pétard entre tes lèvres, tu l'enlèves. Tu regardes ton père qui a l'air en colère. Tu as l'impression qu'il avait une envie meurtrière sur toi. Tu déglutis et tu recules, sous l'espoir de descendre les escaliers à reculant mais il t'attrape par le bras, il te serre et tu te mordilles la lèvre de douleur.
Tu te fous de ma gueule ? Tu crois que je suis ton pote ? Tu ne réponds pas, tu restes silencieuse et tu brûles de l'intérieur pour le pousser, mais tu te ne bouges pas, tu ne parles pas.
Vous vous foutez toutes les deux de la gueule ou je ne fais que rêver ? Réponds-moi Héla ! On t'appelle Héla quand tout va mal, Babe quand tout va bien. Tu le regardes, tu le fixes, tu lis la colère sur son visage mais tu ne peux rester silencieuse. Pas après qu'il t'ait crié dessus de la sorte.
On se fout pas de ta gueule, on a juste marre de toi et ton comportement de merde. Répondais-tu froidement en te débattant, jusqu'à ce qu'il lâche ton bras, tu vis le choc s'emparer de son visage et plus rien, tes yeux se fermèrent rapidement. Une claque. Tu sentis des fourmis sur ta joue. La haine te monter.
Ta mère a osé me faire ça ? Vous êtes toute les mêmes... Le dégoût. Il n'est plus ton père. Tu le détestes, cette enflure.
Comment ça elle a osé ? Mais bien sur ! Tu ne la mérites pas, t'es bon qu'à crier et la traiter comme de la me... Tu n'as pas le temps de finir ta phrase qu'il te traine à l'étage, il te balance carrément dans sa chambre, enfin, dans la suite parental. Tu recules et il s'approche de toi, t'as peur, tu montes sur le lit pour passer de l'autre côté.
Ne joue pas avec moi Héla... Tu trembles, tu essayes de garder un rythme respiratoire normale parce que la peur ne rend les gens que cons, tu te contrôles mais la porte t'attirèrent, t'as tellement envie de t'échapper d'entre ses mains que tu essayes de t'échapper mais la porte était verrouillée. Tu te retournes et tu te prends une autre baffe. Ça te fait mal. Ça t'affaiblit.
Tu vas voir comment on traite les gens comme de la merde. Il se met à frapper, tu ne sais où, tu ne sais comment, tu ne fais que cacher ton visage. Tu tombes par terre. Les larmes coulèrent de douleur. Tu ne sens plus tes membres. Tu ne sens plus les coups. Tu n'entends plus les insultes de ton père. Tu ne vois que du noir et tu n'as plus idée de ce qui se passe après.
Ton corps au poids plume tient sur une planche, skateboard, le vent te pousse et tu regardes les gens. Tu ne souris pas quand tu vois un père acheter à sa fille une glace. Tu ne souris pas quand tu vois un homme et une femme s'embrasser, ou un homme et un homme, ou une femme et une femme. Tu baisses les yeux et regardes la seule chose qui ne te rappèleras rien de moche. Rien de mauvais. Tes pieds. Tu soupires au moment où ton skate s'arrêta. Au milieu du trottoir, les gens passent, se demandant ce que tu avais. Personne ne pouvait savoir ce que tu endurais. Tes coups et blessures dissimulés derrière ta chemise à longues manches avaient une longue histoire qui pourtant, dure, tu déglutis en repensant à cette scène, tu soupires en repensant à Blue. Il te manque lui. Même les menaces de ton père ne sont arrivées à vous séparer. Ton portable vibra d'un coup et tu le sortis, ton petit ami du moment avait envie de te voir. Tu n'avais même pas le temps de choisir l'endroit de votre rencontre qu'il te demandait déjà de rentrer chez toi. Un sourire en coin et tu rebrousses chemin. Tu te laisses transporter par le vent, capable de te pousser toi et tes lourds problèmes. Tu arrives enfin devant ta maison. Une maison que tu hais, que tu déteste. Que tu trouves néfaste, horrible. Tu rentres et tu n'as même pas le temps de réaliser que t'es enfin chez toi que ton mec te saute dessus. Il t'embrasse et tu ne peux t'empêcher de rigoler. Le repoussant gentiment. Tu ne fais que te servir de lui. Tu étais Héla, le diable au féminin. Ton père te bat peut-être mais tu ne te laisserais jamais abattre. Un démon est sauvage. Le sauvage est indomptable. To âme est démoniaque. Ton coeur est sauvage. Tu es indomptable.
Je voudrais juste me changer... Puis-je ? Il te sourit et s'incline en te laissant passer, monter à ta chambre. On s'incline toujours à toi. Tu ne règnes pas le monde, mais tout ce que tu voulais était ce monde. Tu l'auras, un jour. Tu rentres dans ta chambre et tu sursautes. Blue. Il était là. Tu te mords la lèvre et souris, amusée.
T'es un vrai enfoiré, Blue... lui chuchotais-tu. Il hausse les épaules, c'était pas vraiment une insulte. Une insulte plutôt amicale, on va dire. Tu t'approches de ton armoire.
Ferme les yeux, je dois me changer. Tu avais totalement oublié les bleus qui recouvraient ton corps. Il lâche un rire qui résonnait dans la pièce d'un ton moqueur. Énervant.
Depuis quand t'es pudique avec moi, Sainte-Marie vierge ? Tu te retournes en souriant alors qu'il se laisse tomber sur ton lit. Tu fis mine de réfléchir et tu avais finis par ajouter, après quelques secondes de réflexion même si tu n'en avais pas vraiment besoin.
Depuis... Jamais. Disais-tu en rigolant avant de tourner ton buste pour finir totalement dos à lui, alors que tu retirais ta chemise, tu vis soudainement ton bras recouvert de bleu et tu cherchais à très vite te revêtir mais Blue avait l'air d'avoir tout remarqué. En une fraction de seconde, tu perdis la chemise qui était entre tes mains. [color=#0094ff] C'est quoi ça ?! Qui t'a fait ça ? [color] Tu baisses ton regard sur ton bras, comment lui expliquer ? Tu n'allais pas lui raconter la véritable version de l'histoire...
J'ai glissé dans les escaliers. Il rigole. Se passe la main dans ses cheveux. Il ne te croit pas. Il s'y connaît en bleus. Il ne te croira jamais.
Arrête de te foutre de ma gueule. C'est pas des bleus d'une chute. Qui t'a fait ça Babe ?! Tu soupires. Sa voix s'élève. Tu n'as pas peur que ton mec vous entende mais tu ne voudrais simplement pas que ta chambre se transforme en ring de boxe.
Baisse d'un ton, il va t'entendre... Chuchotais-tu avec un impressionnant sang-froid. Ce qui était bien avec toi, c'est que tu pouvais le calmer, ton sang terriblement froid compensait, normalement, son sang chaud. Tu ne t'énerves pas. Contrairement à lui , qui est terriblement impulsif. Mais pour une fois que ton sang-froid et ton calme olympien ne servait plus à rien.
Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre que l'autre mioche m'entende ? Tu couches avec lui tous les soirs et il arrive à gober ce mensonge ? Mais plaque cette merde, il sert à rien ta chose. Il double de ton. Il utilise un beaucoup plus haut et beaucoup plus... Imposant. Tu ne pourrais le faire taire. Pas après l'entrée de ton petit-ami. Tu le regardes et la colère envahit son regard. Le dégoût aussi.
Ok, cap de le plaquer ? Tu n'en peux plus de ce mec, tu déposes ton regard sur lui. Il insiste. Tu souffles d'agacement.
Mais tu te fous de ma gueu... Tu l'interrompes, tu déposes ton regard sur lui et tu finis par souffler, cap...
Dégage... Il vous regarde. L'un après l'autre, enerveux, regard colérique et sort. Claquant la porte derrière lui au passage. Il n'était qu'un coup régulier qui est devenu un petit ami sans que tu n'éprouves de sentiments à son égards. Mais tu avais déjà réellement aimé quelques uns de tes deux. Pas tous. Mais il y en a eu. Sais que malheureusement pour eux. Tu avais détruits leurs cœurs et leurs ego en même temps. T'es le diable. On te le dit souvent. Tu regardes Blue, l'air exténuée par ce mec que t'aime tant pourtant. Bizarre...
Je te déteste. Il te sourit, croise ses bras et te toise. Ça fait très longtemps que vous jouez à ce jeu. Con pour certain. Amusant à vos yeux.
T'es même pas cap. Tu lèves tes yeux au ciel, suppliant le bon Dieu que ce petit être arrête d'être autant chiant et surtout autant con. Mais tu aimais sa chantise et sa connerie aussi. Tu l'aimes tout court. S'il était moins con, tu rirais beaucoup moins. Tu t'ennuierais plus. Tu ne l'aimeras autant.
Rhooo... Tais-toi, c'était pas un gage. Tu le pousses légèrement pour aller chercher un haut. sauf que son mot t'interpelle. Tu te retournes brusquement en faisant les gros yeux.
cap ! Il était invivable. Insupportable. Incompréhensible. Irrécupérable... Tu te demandes pourquoi tu l'aimes tant parfois...
Ah mais non, c'était pas un gage. Blue ! Fous pas en l'air mon tour ! Il était têtu, il ne t'écoutera jamais, il fera ce qu'il lui plait et il foutra ton tour en l'air, bien évidemment. Il sort son téléphone, t'ignore et tapote sur ce dernier. Tu souffles et te rhabille. Ton portable vibra. Tu jettes un coup d'œil et ce fut le nom de Blue qui apparu. Cet enfoiré. Il te sourit avant que tu ne lise son message :
On se revoit demain, tu me diras qui t'a fait ça. C'est mon gage. Tu lèves ton regard vers lui. Il te sourit et sort de ta chambre. Tu avais toute une journée pour trouver un véritable mensonge. Un vrai. Un bon. Parce que pour une fois que tu étais véritablement décidée à lui mentir. Pour une fois. Tu ne voudrais le revoir à l'hôpital, à cause de toi.