On a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien.
Je cours. 100 mètres pas plus. C’est mon maximum. Le sport, c’est pas vraiment mon truc, et Ethan le sait bien. C’est pour ça que tous les samedis matins on se rejoint ici, au stade de l’université. Enfin JE le rejoins là. A une heure où je sais qu’il aura bientôt fini son entrainement. Il ne faudrait tout de même pas qu’un muscle se développe dans mon corps. Alors, comme d’habitude, j’arrive sur le terrain, le repère rapidement, il est pratiquement toujours au fond en train de faire des étirements quand j’arrive. Je cours les 100 mètres qui me sépare de lui – Il ne faudrait pas que j’ai chaussé mes basket mon short de sport pour rien quand même. Et histoire de faire bonne mesure, je sprinte, pour être un peu essoufflée quand j’arrive près de lui. Il est de dos, alors j’en profite pour lui sauter dessus, et lui mettre les mains devant les yeux. « Devine qui c’est ? » J’ai pris cette habitude puérile depuis mes quatorze ans, quand Ethan est parti à l’université me laissant avec la sorcière qui lui sert de sœur. Je lui sautais dessus à chaque fois qu’il rentrait. Ces weekends où il revenait était comme des parenthèses. Nous avions rapidement développer nos petites habitudes l’un avec l’autre. Et mon entrée à l’université n’avait fait que nous rapprocher. Alors pourquoi, moi, l'une des personnes les moins sportives de l'université traîne tous les samedis sur ce terrain. Il pourrait finir son entrainement avec les mecs de sa confrérie, mais non, il m'a demandé avec son petit sourire qui fait ressortir ces fossettes, et j'ai pas pu dire non. Et je viens à chaque fois maintenant. Alors que je sais qu'il va essayer de me faire courir, ou d'autres exercices - et ça fonctionne de temps en temps. J'aime le temps qu'on passe ensemble, et puis c'est pas toujours évident de se trouver un moment à nous deux.
On a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien.
Si je ne me donnais pas un minimum de rigueur dans la vie, où en serais-je ? Un obèse affalé sur son fauteuil, une main dans un paquet de chips ou bien geek devant un ordinateur, oubliant le reste du monde. Non, ce n'était pas pour moi, j'avais besoin de bouger, de peaufiner mes tablettes de chocolat et mes biceps. Le samedi était le jour parfait. J'essayais d'éviter les autres un maximum, j'étais plutôt une âme solitaire. J'avais pratiquement fini mes échauffements quand j'entendis des pas taper le sol et quelqu'un se jeter sur mon dos. Des mains gelées s'étaient posées sur mes yeux, celles de Louison sans hésiter. Attrapant ses jambes pour qu'elle tienne mieux sur mon dos, j'avais pivoté sur moi même rapidement pour lui faire une petite frayeur. " C'est ma soeur complètement déjantée et à bout de souffle " avais-je balancé avant de revoir le jour. Oui, je ne faisais plus de distinction depuis belle lurette, Louison faisait partie de la famille, elle avait le même statut que ma vraie soeur. J'avais reposé mon double au féminin au sol avant de me retourner de la serrer dans mes bras. C'était vraiment comique de la voir en tenue de sport, ça avait toujours été son cauchemar. Je n'avais pu m'empêcher de reculer d'un pas et de la regarder de la tête au pieds. " Tu veux vraiment suivre un cours intensif de sport avec moi ? Je voudrais pas te ramasser à la petite cuillère flemmarde " d'ailleurs j'ignorais comment elle gardait un corps aussi svelte en évitant toute activité physique. " Tu peux toujours faire bronzette je veux pas te forcer " lui confiais-je en pinçant une de ses joues.
On a pas besoin d’un conte de fée, on a juste besoin de quelqu’un avec qui on est bien.
Je laisse échapper un cri quand il pivote, et je ris légèrement. " C'est ma soeur complètement déjantée et à bout de souffle " je souris et enlève mes mains de ses yeux, plus que satisfaite par sa réponse. Il me repose sur terre, et je vois son sourire moqueur se dessiner sur ses lèvres alors qu’il découvre ma tenue de sport. Ouais c’est assez rare de me voir dedans faut le dire. « Te moques pas ! » Oui le sport et moi, ça n’a jamais été le grand amour, mais faut bien s’y mettre un jour, et puis Ethan est surement le meilleur coach dont je pourrais rêver. " Tu veux vraiment suivre un cours intensif de sport avec moi ? Je voudrais pas te ramasser à la petite cuillère flemmarde " Je me pince légèrement les lèvres. Je sais pas pourquoi, mais je sens que cette séance va me faire un mal de chien. « Je suis grosse apparemment. C’est Cael qui l’a dit. » dis-je en penchant un peu la tête sur le côté. Bon ce ne sont pas exactement ses mots, et peut-être sorti d’une de nos disputes, ou d’une de ces phrases qui sont juste créées pour me blesser. « Alors bon, faut bien que je fasse un truc avant d’être obligé de rouler pour me déplacer. » Je plaisante, je ne fais pas partie de ces filles qui érigent un temple à la minceur, mais me bouger ne me fera pas de mal. . " Tu peux toujours faire bronzette je veux pas te forcer " je grimace quand il me pince la joue. « Non non non. Tu vas voir, tu n’auras pas d’élèves plus motivé que moi. » Mensonge. Mais la volonté y est. Reste à savoir pour combien de temps… « Alors on commence par quoi ? »
Louison y mettait de la bonne volonté, j'avais pourtant essayé de lui tirer les vers du nez mais elle n'avait pas flanché. Alors j'allais la faire cuire et transpirer comme elle semblait le désirer. " On va commencer par faire le tour du terrain en courant " lui répondis-je en sourcillant pour mesurer encore son taux de motivation. Puis j'étais parti à petites foulées pour ne pas brûler directement toutes mes forces. Lou était venue à mon niveau, nos bruits de pas résonnaient dans l'enceinte du stade. Mes bras contre mes flancs je maintenais mon cap mais comme toute piste d'athlétisme, il fallait légèrement tourner à un moment donné. Pour l'instant Louison ne braillait pas, je lui tirais mon chapeau. Mais serait-elle capable de courir et de maintenir une conversation, ça c'était une autre paire de manche. " Alors Louison, un petit ami ? " lui demandais-je en la cognant de mon coude. " Tu peux tout dire à ton grand frère " rajoutais-je en jetant un oeil sur ses jambes élancées. Je savais qu'elle n'aimait pas se livrer et qu'elle allait sûrement finir par me tirer les cheveux si je n'arrêtais pas. Mais c'était plus fort que moi, ça me faisait jubiler allez savoir pourquoi. Parce que j'adorais sa frimousse en colère, que je ressentais un sentiment puissant en sa compagnie, c'était ma soeur, ma petite soeur adorée que je protégerais jusqu'à mon dernier souffle.
