omega pi kappa. t'es jeune. t'es insoumis. t'es souvent hors de contrôle. tu détestes qu'on t'impose des lois, sauf les tiennes. tu aimes boire, fumer et accessoirement voler dans les draps des filles. tu es libre, comme affranchi, décomplexé des normes que la société impose. tu fais un peu bad boy. t'en as la réputation aussi. alors, au fond, les omega ne peuvent être que ta seconde famille.

blel. blel. blel.

t’as grandi sur la route. avec les paysages qui défilent et les gens qui se pressent derrière ton père. avec le grésillement des basses et des nuits d'insomniaques. t'es né à cleveland, mais t’as jamais eu de maison, ni d’appartement. d’endroit fixe où t’aurais pu t’faire des amis, grandir entouré et mordre la vie. t'as toujours été seul fixant la guitare de ton père en pensant naïvement que c'était la plus belle chose du monde. l’école. le lycée. toujours par correspondance. pourtant, t’as toujours aimé cette vie un peu rock, bohème. t'étais fier, heureux de pas être comme les autres. parce que contrairement à d'autres t’en as vu des capitales, des pays, des villes. t’en a vu des gens qui crient, qui s’dechirent et qui s’évanouissent. tout ça pour lui. tour ton père qui hurlait dans son micro les paroles de son groupe de rock. t’as vécu dans l’ombre de sa célébrité. sans ta mère. parce qu’il était pas de ces mecs qui se liaient à jamais et qui élevaient un gosse dans un bled paumé. il était un peu con ton père. shooté au trac. drogué aux festivals.

mais.
la célébrité est éphémère. elle s'échappe comme la vie, comme le souffle du vent les matins d'hiver. un jour, le bus s'est arrêté et puis, il n'est jamais reparti. la vitesse s'est réduite. la musique s'est éteinte. et le silence est devenu une nouvelle vie. la routine. l'ennui. toi et ton père, vous vous êtes installés à colombus. t'as bien vu qu'il avait du mal à se faire à cette vie pathétique. sans gloire. son feu intérieur se consumait sous tes yeux inquiets. c'est là qu'il t'a fait promettre de pas finir comme lui. seul. sans rien. l'alcool en guise de compagne.

t'étais âgé de dix-huit ans.

il t'a fait promettre de pas toucher à la musique. il s'inquiétait pour toi.
mais tes doigts glissaient déjà sur les cordes. tes pieds battaient déjà sur les tambours. tu vivais déjà pour elle.
il a jamais rien dit. tel père, tel fils. après tout.
alors en échange de cette passion qu'il savait ardente, il t'a fait promettre d'aller à l'université. d'avoir un diplôme. un truc pour l'avenir. un papier qui dirait que t'es pas un con fini et que tu sais faire marcher ton cerveau. t'as accepté juste pour lui. les cours, c'était pas vraiment ton truc.

première. deuxième. troisième.
une vie mécanique à la réputation du bad boy des rues. on connaissait ton nom. t'en a joué. t'en a abusé. et tu t'es heurté à ce feu endormi qui brûlait en toi. le sauvage.

trois ans d'abus.

alors, t'as commencé à composer des trucs pour te défaire de tes démons. tout et rien. surtout rien. (p't'être bien que tu dois ça à ton père.) t'as joué dans quelques bars. ton père t'a appris quelques trucs pour rendre les gens accros à tes mots. il te devait bien ça. et puis, c'est arrivé vite. un mec t'a happé. il t'a fait enregistré. et le reste s'est envolé. vite. vite. vite. t'es monté en haut des playlists d'adolescentes. il y avait un truc dans tes chansons qui touchaient les coeurs de ces minettes. les trucs torturés, ca fait toujours pleurer.

la célébrité.

t'as beau eu grandir avec, tu savais pas la gérer. t'as jamais su. t'es tombé aussi vite qu'elle dans les excès, dans les travers. ton père t'a regardé de loin, de haut, de bas. il te voyait mourir pour elle, te consumer sans chercher. il voyait bien que tu prenais la même route que lui.

quatrième année. graduate. cinquième année.

deux ans de perdition. d’excès.

blel. le mec au bonnet noir. le mal rasé. le tatoué.
blel. le fils prodige. le fils perdu.
blel. l'ivresse d'une vie qui lui échappe. pour quelques cris de groupie.

pourtant. la célébrité est éphémère.

J'aime beaucoup ta façon d'écrire, c'est hyper intense, franchement j'aime beaucoup

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