Rien ne prédestinait le mariage entre Esther Andrews et Harvey Forbes. Pourtant, leurs familles avaient précipité cette union. Eux, je cite les membres des deux familles, qui croyaient s’enrichir avec cette union totalement arrangée ne s’étaient pas trompés. Ils n’espéraient pas tant ! Marier une riche héritière à un PDG d’une multinationale américaine se révélait être une occasion unique. Les deux époux qui ne se connaissaient pas très bien s’unirent donc à la fin de l’année 1982, en décembre plus précisément. Le mois de décembre de cette année fut donc très festif et c’est lors des fêtes que les deux mariés firent leur plus ample connaissance. Rapidement, ils tombèrent amoureux et s’envolèrent en lune de miel début janvier 1983. Deux ans plus tard, au même mois, Esther Andrews, alors médecin, fut emmenée d’urgence à la maternité de Cincinnati où elle habitait avec Harvey. Le soir du 30 janvier 1985, au moment d’aller au lit, elle perdit les eaux devant les yeux en soucoupe de son mari et accoucha au petit matin du 31 janvier d’un jeune garçon. Né quelques jours avant terme, on le trouva toutefois en bonne santé et très robuste. Il fit la joie de la jeune maman qui le tenait dans ses bras. Son père, partageant certes le bonheur de son épouse, avait cependant une autre idée en tête : faire du nouveau-né l’excellence des Forbes. Quelques mois plus tôt, il avait été ravi d’apprendre lors d’une échographie du ventre d’Esther le sexe du fœtus qu’elle portait, le sexe de son futur enfant. Un garçon. Un Forbes. Les parents lui donnèrent donc à sa naissance le court prénom de Jonah. Inutile, selon le père et ce malgré les protestations de la famille d’Esther, d’en faire un prénom à rallonge typique des riches. Harvey, qui était un visionnaire très particulier, voyait en son nouveau-né Jonah l’avenir des Forbes.

Jonah grandit, baigné dans une ambiance familiale comme les autres. Ses parents furent plus que jamais unis et rien ne venait entacher ce bonheur qui dura plus de quatre ans. Esther Forbes qui adorait son enfant le vit grandir avec joie. À sa naissance, elle le berçait et chantait des comptines pour le faire endormir. Elle lui préparait ses biberons, profitant à fond de son congé de maternité. Quand il eut atteint l’âge d’aller à l’école, elle le déposait devant les grilles sur la route de l’hôpital et l’embrassait sur le front avant de repartir en voiture. Puis, elle ne faisait pas la distinction entre Jonah et ses camarades, elle qui aimait plus que tout les enfants encourageait son fils à avoir des amis, les invitant par la même occasion à venir à l’appartement pour jouer avec Jonah. Malgré son éducation, elle voulait que Jonah ait une vie comme les autres, comme les garçons de son âge. Elle se réjouissait de le voir sourire et s’amuser comme un enfant de quatre ans. Le soir, elle apprit avec surprise qu’elle attendait un autre enfant. Un frère ou une sœur pour Jonah. Son sourire s’agrandit lorsqu’elle prit son fils dans les bras, il ne serait plus seul. Dans les neuf mois qui venaient, son ventre s’arrondirait. Elle irradiait de bonheur à l’idée de porter un autre bébé. Son mari ne partageait pas tout à fait le même enthousiasme que sa femme, sa réjouissance était limitée au fait qu’il préférait n’avoir qu’un seul enfant car il avait un frère avec qui il ne s'était pas toujours bien entendu. Harvey aurait voulu être un enfant unique mais ses parents en avaient décidé autrement. Avant Jonah, il y avait eu un autre Forbes, Dylan. Les relations entre les deux époux Forbes se détériorèrent donc durant la grossesse d’Esther. À cause des tensions qui perdurait dans son couple, en plus des incommodités qui accompagnaient sa grossesse, elle s’était durement affaiblie et le bébé à naître n’allait plus tarder à sortir. Épuisée, elle donna naissance à un mois d’avance à un autre garçon. Un nouveau Forbes. Michael. L’enfant, un prématuré, inquiétait tout autant les médecins que les parents. Plus surprenant encore, l’état de Michael, ou Micah si vous préférez, avait rapproché les deux nouveaux parents qui ne pensaient plus à se séparer. Néanmoins, en son for intérieur, Esther s’était sentie coupable de la frêle santé de Mickey. Elle jura de l’aimer comme elle avait aimé son premier, Jonah, et retrouva le sourire quand il redevint un bébé comme les autres, robuste et en bonne santé. Le bonheur familial qu’avait longtemps rêvé Esther était de retour, à une exception près.

Se rappelant du désir d’Harvey de n’avoir qu’un seul enfant, Esther l’avait interdit de s’approcher de Jonah s’il ne s’occupait pas de Mickey. Son second enfant, qu’elle surnomma très vite Mickey car il riait plus que Jonah dans ses souvenirs, avait besoin de l’attention et surtout de la présence d’un père à ses côtés. Esther trouvait que son époux partait trop souvent à son travail et se désespérait de le ramener à l’appartement pour être avec Mickey. Harvey, faisant la sourde oreille, avait emmené un jour Jonah alors âgé de cinq ans à son lieu de travail pour passer une journée avec lui. Jonah avait été impressionné par la clarté et le côté luisant de son bureau. À cet âge, il s’amusait peut-être de s’asseoir et de tournoyer sur le trop grand fauteuil noir de son père. Il ne se doutait nullement de ses pensées à cet instant-là. Toutefois il se souvint d’une phrase qu’il lui avait dite ce jour-là : « Tu verras mon grand, quand je serai vieux tu occuperas ce fauteuil à ma place. Tu auras ce bureau rien que pour toi. » Il lui ébouriffa les cheveux, en tête le projet d’en faire son fils aîné son prochain successeur. Harvey n’imagina pas laisser son entreprise à quelqu’un d’autre que sa famille. Mickey il s’en foutait, ce qui l’importait était Jonah, rien que Jonah. Il avait vite compris que Mickey était plus intéressé par autre chose que le domaine dans lequel il travaillait. Jonah ignorait vraiment jusqu’à quel point pouvaient aller les ambitions de son père. Il s’en rendrait compte à la naissance de sa sœur Hazel et à la venue de son oncle Dylan Forbes, le petit frère d’Harvey. Hazel, la petite princesse ou la petite Hazel comme aimait l'appeler son grand frère Jonah, naquit un 26 février 1991. Elle fit le grand bonheur d'Esther qui désirait ardemment une fille. Tout heureux d'avoir une petite sœur, Jonah tint compagnie à sa mère lorsqu'elle joua avec sa petite princesse. Hazel ne manqua de rien et entourée de ses deux frères, vécut une enfance joyeuse.

En 1994, alors que Jonah approchait la dizaine, ce fut le tour d'un autre garçon, le dernier Forbes de la famille, Noam, de voir le jour. Le bébé fut certes jugé comme le plus beau des quatre par la famille, mais Jonah était déjà grand et avait d’autres occupations. Quant à Hazel et Mickey, eux, ils étaient trop jeunes pour s’occuper de leur petit frère. Hazel avait disons la tête dans les étoiles, étant traitée comme une princesse par ses pairs, il n’était donc guère surprenant de la prendre sur le fait. Elle avait droit à des rêves de jeune fille. Mickey, lui, avait plutôt la tête dans les bouquins. C’était un passionné et Esther n’hésitait pas à lui acheter des livres. La chambre que Jonah partageait avec Mickey s’en retrouvait pleine à craquer. Jonah, de son côté, commençait à se passionner pour le lacrosse au champ, plus communément appelé lacrosse. C’était son oncle Dylan qui l’avait initié à ce sport. Joueur reconnu de lacrosse, Dylan Forbes avait suivi des études sportives, au grand dam de sa famille, surtout de son grand frère Harvey, le père de Jonah. Il fut le premier à briser les traditions de la famille Forbes. D’habitude, les membres de cette famille pratiquaient le football américain. Harvey en avait fait dans sa jeunesse, comme tout Forbes qui se respectait. Et il n’en avait pas fait son métier. Cela restait une pratique. Si Jonah marchait dans les pas de son oncle, il deviendrait à coup sûr le deuxième Forbes à enfreindre, le mot est fort, les règles de la famille. Nouant une complicité hors normes avec sa belle-sœur Esther, il fut souvent invité chez elle ou à Rhodes Island, dans la résidence secondaire de la famille. L’oncle Dylan en profita par la même occasion pour rendre visite à ses neveux et nièce Jonah, Mickey, Hazel et Noam Forbes.

Harvey laissa à son frère et à sa femme le choix des activités des enfants, ce qu’il n’aurait pas dû faire s’il voulait que Jonah lui succède un jour de sa place de PDG, croyant sans doute que son fils était déterminé à suivre la même voie que lui. Il pensait l’avoir suffisamment endoctriné à ce sujet. Mais il oubliait un détail qui sautait pourtant aux yeux de tout le monde. Que Jonah était très attaché à sa sœur Hazel qu’il était prêt à lui transmettre sa passion. Il avait bien vu que le lacrosse intéressait tout particulièrement Hazel qu’il en avait voulu faire son métier. En même temps, il concrétiserait son rêve, d’en faire du lacrosse sa vie. Comme ce fut le cas pour l’oncle Dylan. Les parents, Esther et Harvey, ne s’en inquiétèrent pas trop. Ils se rassurèrent en se disant que ce n’était là qu’un sport qu’il pratiquerait tout au long de l’adolescence. À son entrée au lycée, Jonah s’inscrit au club de lacrosse de l’établissement et remporta facilement les essais. Il rejoignit donc l’équipe masculine de lacrosse et se démarqua des autres grâce aux précieux conseils que lui donna son oncle. Rapidement, l’entraîneur vit en sa jeune recrue un talent non négligeable et le forma. Par la suite, sa participation aux divers championnats qui virent les confrontations entre les différents lycées du pays lui conféra une immense popularité dans son lycée, surtout auprès des filles. Pourtant très apprécié de tous, certaines personnes ne partageaient pas la même opinion des autres. Principalement des garçons. Ils le virent comme un obstacle à déraciner sur leur route vers la gloire. Ils étaient tout simplement jaloux de lui car il était un Forbes/Andrews et ils trouvaient qu’il n’avait rien à envier à eux. À un entraînement de lacrosse, un garçon de l’équipe voyait d’un mauvais œil le jeune Jonah Forbes et n’avait pas hésité lors du match de faire usage de violence gratuite pour lui faire comprendre de rester là où il était et de ne pas monter dans l’estime de l’entraîneur. Évidemment ils craignaient qu’il leur fasse de l’ombre.

L’entraîneur, qui avait tout vu, avait tenté de calmer le jeu entre les deux garçons, mais c’était peine perdue, ils étaient devenus des adversaires et se comportaient en parfaits ennemis. Ils se détestaient mutuellement et bien qu’ils soient dans la même équipe, ils se disputaient depuis toujours les louanges de leur entraîneur. Après avoir obtenu son diplôme, Jonah entra comme tous les Forbes à l’Ohio State University de Colombus. Le passage à l’université n’arrangea rien car Harvey n’avait pas toléré le souhait de son aîné, de suivre les mêmes études que Dylan. Jonah était un sportif affirmé et souhaitait plus que tout travailler dans ce monde. Pas celui de son père, ni de sa mère. Esther avait été aussi attristée par son choix de cursus à l'université mais sa déception fut de courte durée, elle lui pardonna rapidement car il restait son fils préféré, il était le premier de ses enfants. Puis il y avait eu cette agression qui avait débouché sur une page noire de l'histoire familiale. Quelqu’un avait violemment tabassé Mickey et l’auteur de cette attaque n'était autre que son pire ennemi du lycée. Il pensait ne plus jamais le revoir ou encore en entendre parler mais voilà qu’il revenait le hanter en s'attaquant injustement à son frère. Après l’agression, Harvey s’était enfermé jour et nuit dans son bureau et Esther s’était éloignée de ses enfants. La maman que Jonah avait toujours connue, heureuse et toute rayonnante avec les enfants, avait brutalement disparu. C’était une autre Esther qui se dévoilait à lui. Une Esther qu’il ne reconnaissait plus. Elle ne s’occupait plus de Noam, ni d’Hazel. Noam avait certainement souffert du changement d’attitude de sa mère Esther qui l'avait quitté du jour au lendemain. Âgé de dix ans à peine, il devait être perdu avec toute cette histoire. Le pauvre, il avait dû se sentir terriblement seul. Heureusement que Jonah, le grand frère, n'était jamais loin.

Hazel, qui avait été la plus touchée par l’agression de son frère car c’était elle qui l’avait découvert tout ensanglanté et très mal en point, en avait été durement affectée. Elle avait même bousculé ses habitudes, elle s’était laissé aller. L’image de son frère quand elle l’avait trouvé dans la rue lui offrait un spectacle de désolation et restait à tout jamais gravée dans sa tête. Dans les jours suivant l’agression, Jonah avait tout perdu. Son père, sa mère et sa sœur, la petite Hazel comme il aimait la nommer et dont il était très proche. Elle refusait de le voir et il comprenait. C’était à cause de lui si l’autre garçon dans son ancienne équipe de lacrosse au lycée le détestait, c'était à cause de lui si Mickey s’était fait agressé par ce même gars et sa bande. Jonah regrettait d’avoir précipité les choses sans n’avoir rien vu et surtout sans n’avoir pu faire. Il aurait pu éviter cette agression visant sa famille. De plus, il n’avait jamais vu sa famille aussi divisée. Il s'était senti alors coupable de tout cet éparpillement, mais n’abandonna pas ses siens. Il décida de prendre en charge Noam et l’emmena souvent à l’hôpital voir son frère Mickey. Pendant un certain temps, il perdit contact avec sa sœur Hazel. Selon Jonah, il était préférable de ne pas venir l’embêter. Quelle ne fut pas sa surprise quand il la revit et il comprit aussitôt les mots de Mickey qui la citait. « Tu savais qu’au lycée, les élèves ont surnommé notre sœur la grosse Hazel ? » À l’origine, Jonah ne voyait pas trop à qui il faisait référence, sinon à Hazel. Effectivement Mickey parlait bien d’Hazel mais pourquoi grosse ? Il n’avait pas compris cela car Hazel avait toujours été une jolie fille, coquette et prenant constamment soin de son apparence. La revoir dans un état qui ne lui était pas habituel lui avait fait un choc. Un sacré choc car elle avait pris beaucoup de poids, une vingtaine de kilos tout au plus. La petite Hazel s'était métamorphosée en la grosse Hazel totalement méconnaissable.

Jonah ne sut pas par quel miracle la famille Forbes s’était redressée suite à l’agression d’un des leurs. Harvey ramena Mickey dans sa chambre après quelques jours passés à l’hôpital pour panser ses blessures. Durant une semaine et demie environ, Jonah s’était occupé de Noam en l’absence de leur mère Esther. Comme par magie, elle fit soudainement son retour lorsque Mickey rentra à l’appartement. Plus que jamais, elle couva Noam comme s’il avait cinq ans alors qu’il n’en avait que dix. Jonah ne retrouva pas la mère qu’il avait connue et en avait légèrement été attristé. Bref elle était de retour pour de bon. Elle regrettait peut-être d’être partie sans aucune raison valable, mais Jonah n’en savait plus rien. Sa mère n’était plus elle-même. Quant à l’agression de Mickey, Esther et Harvey, ainsi que Jonah, espéraient qu’il y aurait justice. Les parents avaient fait venir un officier de police pour prendre la déposition de Mickey mais l’adolescent s’était tu. Jonah s’inquiétait pour son frère alors il était allé le voir. Il avait réussi à le convaincre de lui raconter ce qui s’était passé. Serrant les dents, Jonah voulait faire payer à son ennemi de toujours l’agression de Mickey. Mais la violence ne résolvait rien, donc il supplia son frère de tout dire à l’agent de police. Certes ce serait difficile mais c’était le seul – et juste – moyen pour arrêter ce salaud qui courait dans la nature. Il s’en était pris à Mickey pour faire souffrir Jonah et c’était réussi. Se sentant responsable de tout ce qui lui était arrivé, il s’assit sur son lit et lui fit part de ses excuses. « Je suis tellement désolé Mickey, si tu savais… » Son frère manqua une année de lycée mais la rattrapa très vite grâce aux bouquins qu’il avait et à son génie. À l’université, Jonah intégra les alphas, la confrérie par excellence des Forbes, et passa d’une année à l’autre sans encombre. Membre de l’équipe masculine de lacrosse depuis ses débuts à l’OSU, il fut désigné lors de sa quatrième année universitaire capitaine. Ce titre, il la garda longtemps. Six ans à vrai dire, jusqu’à la fin de ses études il y a deux ans. La même année de son obtention du titre de capitaine, une mascotte, du nom de Brutus, fit son apparition dans toutes les compétitions sportives de l’université. Cette mascotte ne lui était pas inconnue puisque c’était son frère qui endossait le costume de Brutus. Jonah se réjouissait de le retrouver avec lui à l’université. Jamais il ne s’était senti si proche de Mickey depuis son agression et il le voyait comme un frère et un meilleur ami.

En 2009, ce fut le tour d’Hazel de rejoindre ses frères à l’OSU. En cinq ans, elle avait bien changé et était redevenue la fille qu’elle était avant l’agression. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et un tel changement comme celui-ci ne pouvait que réjouir son grand frère Jonah. La petite Hazel lui avait tant manqué. Le mot paraissait saugrenu à présent car elle n’était plus si petite que quand elle était enfant. Elle avait gagné en taille en perdant du poids, c’est impressionnant ! Elle devenait une belle adolescente, prête à reconquérir une popularité perdue à cause de son laisser-aller. Elle avait négligé son apparence, devenant ronde après avoir avalé je ne sais combien de cochonneries. Bien malgré elle, elle s’était attiré les moqueries des élèves de son lycée. Hazel, dorénavant, n’était plus cette fille sans cesse malmenée par ses camarades, mais une jeune fille mince et sportive. Jonah, qui faisait du lacrosse à l’OSU, avait encouragé sa sœur à en faire de même car il savait qu’elle aimait ce sport. Elle l’avait parfaitement démontrée avec l’oncle Dylan quand elle jouait avec lui et Jonah dans les grands jardins de Rhode Island. Alors que Mickey avait préféré rejoindre les lambdas, la confrérie des geeks de l’OSU, Hazel avait suivi la tradition familiale en rejoignant les rangs de la confrérie de Jonah, les alphas. Comme Jonah, Hazel était devenue une Forbes par excellence, belle, intelligente et sportive. La grâce incarnée. Hazel restait la petite Hazel aux yeux de Jonah, elle était sa petite sœur après tout et Jonah veillerait sur elle. Quant au petit dernier, Noam, il avait bien grandi. Surprotégé par sa mère, il n’en faisait qu’à sa tête et sortait très souvent, trop souvent au goût de Jonah. Il le trouvait totalement irresponsable car il n’en avait rien à foutre des autres. Noam adorait générer des conflits au sein de la famille et cela agaçait au plus haut point Jonah. Pas aussi intelligent que Mickey, il fut néanmoins très bon, voire excellent en sport. Noam est d’ailleurs le seul Forbes de sa génération à respecter les coutumes familiales. À la rentrée 2012, il intégra les alphas à l’OSU et fut pris comme quaterback dans l’équipe de football.

En éternel séducteur, Jonah était sorti avec plusieurs filles avant de rencontrer la bonne. C’était en dehors de l’université qu’il la vit pour la première fois et qu’il avait aussitôt ressenti de l’attirance pour elle. Il ne pouvait pas clairement l’expliquer mais il avait vite compris dès le premier regard qu’il en était tombé amoureux. Que ce serait elle la femme de sa vie. Cela pouvait paraître idiot à entendre mais Jonah adorerait avoir des enfants et il cherchait la bonne fille avec qui il pourrait en faire. Pas dans l’immédiat bien sûr, il s’agissait juste d'une option à laquelle il pensait quelquefois. Jonah était dans les derniers mois de sa dernière année à l’université et ses amis avaient tous une petite-amie sauf lui. Il n’en était pas désespéré car il cumulait encore les coups d’un soir. Mais dernièrement, ses amis commençaient déjà à parler de la vie après l’université, du travail qui les attendait ou de la maison qui serait bientôt occupée par des enfants. Jonah, lui, n’était pas pressé. Il avait déjà toute une famille à gérer, ses frères et sœur. Il ne s’attendait donc surtout pas à rencontrer si vite son âme sœur. Après une grande victoire de son équipe de lacrosse à un championnat important, une soirée s’était improvisée chez les alphas et pour terminer la fête en apothéose, Jonah et son équipe s’étaient rendus à une boîte de nuit de Colombus. C’était au milieu de la piste de danse qu’il fit alors sa connaissance. Jonah, qui ne voulait pas qu’elle lui échappe sans qu’elle lui donne un numéro ou une identité, l’avait invitée à prendre un verre au bar. Il avait tout de suite été charmé par ses manières et ses yeux perçants. Le verre aidant, il apprit très vite qu’elle répondait au doux prénom de Calypso. Dans la mythologie, Calypso était une nymphe « aux belles boucles » qui avait retenu Ulysse sur son île pendant sept ans. Curieusement, les cheveux de la brune comportaient de légères boucles, telle la nymphe Calypso. Pas dupe, elle avait gentiment repoussé les avances de Jonah, craignant d’avoir affaire à un coureur de jupons. Mais ce dernier ne faillait pas, il ne voulait absolument pas la perdre. Calypso avait appris à mieux le connaître et n’avait plus tenu longtemps. Elle accepta d’emménager avec lui au début de leur relation. Puis, quand Jonah fut promu coach des Lacrosse’s Buckeyes de son université, en remplacement de l’ancien qui était parti à la retraite, et que Noam rejoignit les autres Forbes à Columbus, il s’offrit un loft pour toute la famille, accueillant même ses deux cousines Fleur et Cassidy Andrews. Calypso, qui connaissait un peu Hazel avant sa rencontre avec Jonah, était ravie d’apprendre de sa bouche qu’elle faisait déjà partie de la famille. Pour tous, elle était la femme officieuse de Jonah. Toute fière d’être en couple avec lui, elle n’imaginait pas pouvoir un jour l'aimer à la folie et Jonah, lui, il n’oubliait pas la date du 09 avril 2012, jour où Calypso Hemingway entra dans sa vie.