1# OMEGA ~ Les omegas sont fun, fêtards, sans limites. C'est ce que je suis exactement aussi. Personne ne me dit ce que je dois faire, personne ne me donne d'ordres. Je suis la seule à décider ce que je fais de ma vie et je ne fais confiance à personne sur le campus. Voilà pourquoi les omegas me correspondent, c'est là où je me sens en accord avec les étudiants. Et en accord avec moi-même.
2# LAMBDA ~ Les Lambdas sont des bosseurs et surtout les plus intelligents du campus. Je suis passionnée par mes études et on pourrait ne pas y croire mais je bosse beaucoup pour réussir. Les Lambdas correspondrait à Jules la bosseuse, la battante et celle qui ne lâche rien.

Elle court, encore et toujours. Elle ne s'arrête pas. Elle, c'est Jules, une jolie brune âgée d'à peine quinze ans. Suivie de près de son frère jumeau, elle continue de courir. Loin, très loin. À quelques mètres de là, on peut entendre sa belle-mère crier encore et toujours. De toute façon, elle ne sait faire que ça : crier. Mais cette fois, Jules et son frère l'ont cherché. Ils veulent la mettre à bout, ils veulent qu'elle s'en aille : loin très loin. Jules se souvient parfaitement de son arrivée. Elle s'en souvient comme si c'était hier. C'est sans aucun doute le pire jour de son existence. « Tu dois être Jules. » A-t-elle dit en s'approchant du seul garçon de la famille. Monsieur Mainfields, gêné, expliqua à sa nouvelle copine que c'était sa fille, Jules et pas son garçon. « Jules ? Mais c'est un prénom de garçon ça, tu n'aimerais pas en changer ? » Jules ne prit même pas la peine de répondre ou encore de la saluer, elle tourna des talons et monta dans sa chambre. "J'te jure que si tu me suis, je te mets une droite" a-t-elle pensé. À l'époque, Jules était loin d'être féminine. Elle préférait les tee-shirt long et large aux jupes de petites-filles. Elle préférait les trains électriques aux Barbies ou aux poupées. Jules n'avait pas l'attitude d'une femme. Mais comment pouvait-on la blâmer alors qu'elle n'avait pour seul parent que son père ? Son père était son modèle, son héros, son idéal. Enfin, jusqu'à ce qu'il ramène cette blonde sans cervelle. Son prénom lui venait de sa mère et elle l'aimait comme il était. Jules c'est unique, c'est beau, c'est elle, tout simplement. Et elle n'en avait que faire des remarques de sa "belle-mère". Depuis ce jour, elle s'est promise de lui rendre la vie infernale. Avec son jumeau comme allié, ils allaient tout faire pour la faire disparaître. Elle ne remplacerait pas leur mère, ça jamais. Cette blonde aux gros seins n'égalerait jamais ce qu'était leur mère : douce, câline, attentionnée et merveilleuse.

Quelques années plus tôt, les médecins ont détecté une tumeur au cerveau à un membre de la famille Mainfields. La mère, la femme, la confidente, la plus importante. Pour Jules en tout cas. Sa mère était son modèle, ce qu'elle rêvait d'être. Sa mère était son tout. Madame Mainfields était mère au foyer et s'est occupée de ses enfants durant toute sa vie. Elle était là pour faire les devoirs, pour faire la cuisine ou tout simplement pour écouter ses enfants parler de leur journée. Elle était le centre de la famille, vous savez ce mikado que si vous retirez, tout s'effondre. Et bien c'est ce qu'était Madame Mainfields dans la famille. À sa mort, quelques mois après l'annonce de la tumeur, la famille s'est brisée en mille morceaux. Il a fallu des mois et des mois pour qu'ils retrouvent un semblant de vie commune. Chacun faisait sa vie de son côté sans se soucier des autres. Jules se sentait seule, horriblement seule, et c'est sans doute à ce moment-là que sa descente aux enfers s'accentua.


Elle se baladait dans la rue, si tard, comme elle a l'habitude de le faire. Malgré les remarques de son père, elle s'en fichait pas mal. Jules a toujours aimé brasé les interdits. Jules aime aller contre son père, elle en a besoin. Même si au fond, elle s'en veut de lui faire vivre tout cela, elle ne peut s'en empêcher. La mort de sa mère a laissé une marque indélébile au fond de son cœur, une marque dont elle ne peut se défaire. C'est en se baladant dans cette ruelle sombre qu'elle le rencontra pour la première fois. Elle se trouvait à proximité de l'université, sûrement un étudiant junkie qui prend de la drogue pour s'en sortir. Et en pleine période des examens, il n'est pas rare de voir des étudiants prendre un petit peu de force. Il s'est avancé vers Jules, désespéré. « T'en as ? Dis moi que t'en as. » Il lui attrape le bras espérant une réponse. Jules se débattu violemment, le regardant avec un air de mépris. « Lâche moi espèce de crétin, j'ai l'air d'en avoir ? » Répond-t-elle avant de reprendre sa route. C'est pas le genre de fille qui s'arrête devant un crétin en manque. Et pourtant, il s'acharne. Il court et parvient à sa hauteur. « S'il te plaît, je ferai tout ce que tu veux mais j'ai un examen demain il me faut un truc pour tenir. » Il a l'air désespéré et c'est assez pour attendrir Jules qui d'habitude est si méfiante et froide. Mais elle ne sait pas pourquoi, il a cet air innocent qui l'intrigue et lui plaît à la fois. Il est différent à ses yeux, elle le sent tout de suite. « En passant là-bas j'ai vu un gars qui en vendait, je t'y emmène. » Et c'est là que leur histoire commença. Il s'appelait Teddy et était universitaire. Il était accro à la drogue et particulièrement à l'héroïne. Mais il tomba très vite fou amoureux de Jules malgré son jeune âge. Teddy avait déjà 20 ans alors que Jules n'en avait que 14. Elle n'était pas encore prête à aller à l'université mais aimait déjà ce monde qu'elle ne connaissait pas. Teddy a été son premier vrai amour mais un amour dévastateur. Il l'a complétement détruite, rendue accro à la drogue et accro à lui. Et puis un jour, alors qu'elle se rendait dans sa chambre estudiantine (en douce comme à son habitude), Jules le trouva mort. Overdose. Du moins c'est ce qu'elle lu dans la presse car elle n'aurait pu parler à personne de cette relation clandestine. Teddy n'était pas un mec pour elle, il l'a rendue différente. Pire que ce qu'elle n'était déjà. Et surtout, il l'a rendue dépendante.

C'est dans ces conditions que Jules passa une partie de son adolescence : droguée, bourrée et malheureuse. Elle s'éloignait de sa famille et surtout de son jumeau. Elle détestait ça. Mais quand sa belle-mère s'incrusta, elle trouva un allier de taille. Ils retrouvèrent très vite leur complicité comme s'il ne l'avait jamais perdue. Ils ont fait les pires coups du monde à leur belle-mère. Passaient leur soirée d'été ensemble, passaient tout leur temps ensemble. Jules retrouva foi en son frère et retrouva le peu de famille qui lui restait. Malgré leur complicité sans fin, Jules continuait à se droguer. Encore et toujours. Elle a fait une première désintox à l'âge de 17 ans mais a rechuté à l'entrée à l'université : trop de tentations. Aujourd'hui encore, la drogue fait partie de son quotidien. Elle ne jure plus que par son frère, le reste n'a pas d'importance. Elle lui fait une confiance aveugle à lui et lui seul. Vous la verrez sans doute en boîte de nuit au bras d'un charmant bêta. Ou bien sur un terrain vague à écrire. Jules écrit beaucoup, c'est une passion. Les sciences sont son avenir mais l'écriture reste son pêché mignon, son truc à elle. Avec l'âge, Jules est devenue une femme, une vraie. Elle sait quoi faire pour attirer les hommes dans son lit, elle sait où se trouve ses atouts et n'hésite pas à s'en servir. Jules c'est le mal incarné pour une femme, c'est l'ennemie de toutes les gammas ou presque. Jules c'est plein de choses à la fois : c'est le mystère, l'auto-dérision, la luxure, la non-prise de tête, tout ça à la fois.