Il est populaire. Charismatique. Ecouté. Andrew est vu, observé, détaillé, Andrew n’est pas seulement beau, il a aussi cette classe, cette aura qui fait que l’on l’écoute. Qu’on a envie de le suivre. C’est un leader, une personne remarquée. Andrew est populaire, et pas seulement parce qu’il fait tout pour le rester, il est ainsi de base, c’est dans sa nature. Il sera toujours suivi, parce qu’il a ce sourire, parce qu’il a les mots qu’il faut, parce qu’il a les épaules qu’il faut.

Andrew avait tout. Il est né au sein de la famille Wills, riche famille américaine qui travaillait dans le cinéma depuis plusieurs générations. Ils avaient commencé par des petits jobs, changeant les bobines, jusqu’à assistant, responsable du matériel, et enfin, le père d’Andrew avait finit par devenir réalisateur comme il avait toujours voulu l’être. Andrew lui, n’a jamais été un fan de cinéma, malgré l’extraordinaire talent qu’il avait dans ce domaine. Sur le domaine scolaire et civil, il n’y a pas grand chose à raconter. Il a son permis et une voiture, et ses études ont toujours été un succès. Il était bon, bosseur, quelques fluctuations dues à des soucis émotionnels mais globalement, aucun problème. Il est maintenant dans l’université de l’état d’Ohio, et sur le dossier, est un élève parfait et irréprochable. Aucun moyen pour un homme de loi de trouver l’origine des problèmes, sauf en demandant directement à l’intéresser.

« Yo, c’est Andrew. Je sais pas pourquoi je vous parle, sans doute que quelqu’un m’a demandé de le faire en échange de quelque chose. Honnêtement, je ne sais plus pourquoi, mais l’idée m’est revenue en tête et elle m’a paru attrayante. Alors voilà, je vais parler de moi à des inconnus qui trouveront cette cassette avec un micro totalement émoussé par l’usure. Parce que, sans vouloir me vanter, il y a beaucoup à dire. Si mes soucis personnels ne vous intéressent pas, vous pouvez vous arrêter là. Je ne vous en voudrais pas. Ce qu’il faut savoir, déjà, c’est que je suis né au Kansas, dans une riche famille qui travaillait dans le domaine cinématographique. Vous avez sans doute déjà vu plusieurs films réalisés par Sheldon Wills, c’est normal : il a eu beaucoup de succès. Il n’a peut-être jamais acheté les droits d’un héros célèbre comme Batman ou recruté des aimants à succès, mais il a quand même réussi de ce côté-là.
Au niveau de la famille, c’est autre chose. Mon père était un véritable nul. C’est vrai, nous aurions peut-être dû continuer à faire preuve d’entrain lorsqu’il nous montrait le nouveau film qu’il venait de mettre sur la selle, mais il ne parlait que de ça. Dans le peu de temps qu’il passait avec nous, il n’y avait que le cinéma. Entre nous, je veux bien m’intéresser à ses films, mais quand il refuse obstinément d’écouter mes revendications personnelles au profit de son job, ça ne me donne pas envie de poursuivre. Alors, moi, je l’ai rapidement mis de côté : il n’y avait que ma mère, qui s’intéressait à moi malgré son planning chargé, et cette horrible nounou avec qui ma relation avait très vite tourné en guerre interne. J’aurai peut-être pu la faire virer, mais ça n’aurait pas été amusant.
A l’époque, quand j’ai compris que mon père ne serait jamais là, j’avais cinq ans. Inconsciemment, j’ai abandonné ce modèle masculin et j’ai porté bien plus d’attention à ma mère. C’est venu de là, peut-être. En tout cas, je vous saute le passage de mon enfance. J’ai fait sans doute plus de bêtises chez moi pour pourrir les nerfs de ma « baby-sitter » que vous en toute une vie. Mon quotidien c’était ça, ces mauvaises intentions incessantes et le petit élève parfait à l’école. Un gamin avec plein d’amis, de bons résultats, la petite vie parfaite. Au collège, les choses ont commencé à changer un peu. Je me suis affirmé, j’ai développé ce côté rebelle, désobéissant, cette fierté indémontable. Je suis sorti avec plusieurs filles, des relations pas vraiment sérieuses, sans doute pour me prouver que je pouvais briser des coeurs aussi facilement que d’autres le faisaient. J’avais des ennemis oui, mais très franchement, c’était le genre « t’as fait souffrir ma pote donc je te hais », et ça m’était bien égal.

Qui n’a jamais fait souffrir quelqu’un ?
Moi, en tout cas, je l’ai fait.

C’est sans doute comme punition qu’il est arrivé. C’était le lycée, et on était jeunes, idiots. On avait pas envie d’une relation sérieuse, on voulait s’éclater et moi, plus que personne. Pourtant, ça a été clair quand je l’ai vu. Ce n’était pas une blonde sexy ou une grande brune enviable, c’était un garçon. J’assume. Je n’ai pas honte de le dire. Et d’ailleurs, ça a été le cas pour lui aussi. On était les meilleurs amis du monde au début, inséparables, et ça a pris cette tournure. Je sais plus vraiment comment ça s’est passé. C’était peut-être un verre de trop, un délire qui est parti trop loin, je ne saurai pas vous dire. En tout cas, je suis tombé amoureux de Maxxence. Je dois avouer que c’était loin du futur que je m’imaginais, mais je m’en moquais car j’étais heureux. Et, à vrai dire, je pense que c’était réciproque, même si aujourd’hui ça me fait mal de le dire.
Nous étions les seigneurs de la création. Car, quand nous nous baladions fièrement, doigts entremêlés au milieu de la foule, bien au dessus des regards des autres, nous nous sentions comme libres. Plus libres que personne n’avait jamais pu l’être avant nous. J’aimerais pouvoir dire que cette histoire a bien fini, mais ça n’a pas été le cas. Quand j’ai annoncé la nouvelle à mes parents, ils ont très mal réagi. Je ne sais plus comment on a rompu après ça, mais c’est sans le moindre doute par ma faute. Peut-être que c’était sur le coup, quand je suis parti précipitamment, ou ma terrible humeur des jours suivants. En tout cas, ce conflit avec mes parents avait détruit notre relation, et nous l’avons tous les deux très mal vécu. J’ai eu une période sombre - j’ai rompu toutes les règles mises en place par mes parents et je suis devenu un autre garçon. Je me suis tatoué, j’ai changé de look, manqué de politesse à l’égard des adultes qui connaissaient mon père. Par extension, j’ai tout arrêté : les cours de chant, de guitare et de théâtre. Même le basketball ne me disait plus rien.

Mes parents ont finalement décidé de prendre les choses en main et on a déménagé dans l’Ohio. J’ai terminé ma scolarité là-bas, avec des résultats corrects et une vie sociale moyenne. J’ai mis du temps à me remettre mais je l’ai fait. J’ai appris à détester Maxxence qui n’avait pourtant rien à voir avec ça, mais il fallait que je trouve un coupable pour pouvoir avancer dans ma vie. Je pensais que tout irait bien. Je pensais que les choses en resterait là. Mais je suis arrivé dans l’université d’Ohio l’année dernière, lors de ma première année en étude psychologique. Et, bien sûr, il a fallu que je l’y retrouve. »

Bon choix d'avataaaaaaaaar Bon déjà, bienvenue parmi nouuuuuus ta fiche est parfaite, rien à dire   
     

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