(#) Sujet: stuff of legends ☄ Clyde Mar 12 Aoû - 17:55
Surprise. Les yeux qui clignotent comme un feu follet espiègle, la bouche ronde et rose, les doigts en offrande. Oz baisse lentement les yeux sur son blouson écarlate, une de ses mèches noires dansant dans le coin de son champ de vision. Le tout tacheté d’un turquoise délicieux. L’adolescent finit par jeter un regard accusateur à la petite bombe de peinture devenue lambeau dans sa main droite, retapissant le mur à l’œuvre d’art presque achevée et son créateur figé dans une incompréhension candide. Son paradis aquatique refuse de prendre vie sur le béton sans ses dernières touches. Comme un mannequin amputé, un acteur défiguré, un chanteur aphone. La colère rampe, sournoise, sous l’épiderme tendre, se jouant des nerfs déjà usés, et Oz manque de hurler, de s’arracher les cordes vocales de désespoir, de rage, de tristesse. Sous ses yeux d’orage se meurt son dernier né, à peine émergé de ses entrailles. Néant. Aucune étincelle de vie, juste un faible éclat terne sur un mur encore plus terne dans une ville sans le moindre rayon de couleur. Sa gorge le démange, sa joue le brule d’une honte enfantine, d’un dégout envers son propre travail acharné, ce qu’il ose parfois nommer art avant de s’écorcher le peu de raison qu’il garde soigneusement dans un recoin poussiéreux de sa boite crânienne. Et dans l’air lourd sonne la vieille cloche de l’église lointaine, rappelant au jeune homme son rendez-vous dans quelques minutes dans un autre quartier de la ville.
Glorieusement recouvert d’une couche sèche de peinture turquoise, Oz se présente la frimousse teintée de gène et d’une fierté adolescente, les doigts accrochés au filtre d’une cigarette rallumée, économisée, la bouche tordue en un sourire moqueur. Et l’admiration s’enflamme dans ses prunelles, la nervosité lèche avidement son échine. Oz cherche Clyde des yeux, le magicien attend son compagnon d’infortune, la clé de sa boite de Pandore. Sans l’ombre rassurante, Oz ne daigne pas adresser un regard aux silhouettes qui peuplent son espace vital, épouvantails de son propre conte de fée. Rutilantes, des montures de métal, cracheuses de feu, dragons au squelette d’argent. Oz rêve d’enfourner l’une de ces princesses, sentir le vent s’écraser sur son visage et le temps faire marche arrière sur le bitume. Une douce chaleur embrasse le centre de ses émotions, l’entourant d’une cape de super héros couleur passion, ternie par les tâches piquetées de turquoise. Devant le petit champ aménagé pour les novices à son image, Oz soupire discrètement, se consumant d’amour pour les mécaniques à moteur qui lui promettent monts et merveille. L’absence de Clyde brule les ailes de son courage. Comme un enfant sans ses parents, Oz se recule hors de l’attention de ce qui à ses yeux s’appelle foule et n’est qu’un assortiment impair de responsables du terrain de moto-école. Oz tord ses doigts aux reflets bleutés, sa fierté redevenue timidité, conscient de son allure de paille, de l’incorrigible humiliation de ses erreurs en couleur, de sa solitude dans son blouson de cuir. Les mégots s’accumulent à ses pieds, et il se promet de s’enfuir sans un regard en arrière si l’un de ces monstres humains lui adresse la parole avant l’arrivée de son ami. Oz admet en son âme et conscience pourtant que, d’après sa montre, Clyde n’est censé le rejoindre que dans une vingtaine de minutes. S’il ne l’oublie pas. Auquel cas, Oz ajoute à sa précédente promesse qu’il sautera au cou de son vaurien d’ami et lui décernera un autel de dévotions.
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Clyde Graham
columbusite
DATE D'INSCRIPTION : 21/07/2014
MESSAGES : 361
POINTS : 613
AVATAR : janis
CREDIT : marley smith
ÂGE : 20, BITCH
PSEUDO / PRÉNOM : peach'
LES AMOURS IMAGINAIRES.
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(#) Sujet: Re: stuff of legends ☄ Clyde Mer 13 Aoû - 11:25
Fébrile. L'excitation qui monte en toi et qui prend possession de ton corps tout entier, comme un rail de coke, comme une montée d'adrénaline. Tu sors de ton chez toi, ou plutôt de cet endroit confiné à peine vivable qui te sert de dortoir. La cigarette sur tes lèvres se consume au rythme de tes pas sur le macadam, l'épaisse fumée s'envole en direction du soleil qui délivre une chaleur presque insoutenable. Tu souris tout seul en apercevant Oz au loin, et puis, y'a les machines aussi. Ces furieuses machines vol-au-vent avec leur bruit d'animal sauvage. La chevauchée sur le bitume brûlant et la sensation d'être vivant, voilà, c'était ça, c'était ce qu'il vous fallait. Même si toi t'avais déjà un peu touché à la bête. Dans son dos, une frappe amicale, une poignée de main. salut, mec ! que tu lui lances (presque) doucement. Tu regardes les types pas loin de vous, tu sais qu'ils sont là pour vous apprendre, pour vous guider mais toi t'as déjà ton idée derrière la tête, et quand bien même, t'as pas besoin qu'on vous apprenne.
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(#) Sujet: Re: stuff of legends ☄ Clyde Mer 13 Aoû - 13:10
j'fais que passer, bizutage
j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et me mets à courir sur le sentier. j'arrive près d'un coupe de gens, et bim, la musique change. oh, c'est ma musique ça, c'est ma musique. j'sais pas m'en empêcher, c'est comme ça, à chaque fois qu'elle me passe, je deviens folle. impossible de me contenir. je monte le son dans mes oreilles et arrête de courir pour me mettre à danser. et pour une fois quand je danse, ça n'ressemble pas à grand chose. je bouge mes fesses, mes hanches, les bras en l'air. « PUMP IT! LOUDER! PUMP IT! LOUDER! » je crie plus que ce que je chante, le seul passage de paroles que je connais en passant devant le monde. j'aperçois clyde et lui fais un grand sourire accompagné d'un signe de la main. puis ma chanson se finit, j'arrête mon spectacle et repars à mon jogging.
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(#) Sujet: Re: stuff of legends ☄ Clyde Mer 13 Aoû - 17:51
Jerry
Oz a le cœur en équilibre au bord du précipice, les lèvres fendues par des mots déchirants, l’âme nouée de terreur. La solitude guette sournoisement, tapie dans les minutes qui défilent sans que Clyde la chasse de sa démarche assurée que lui envie le jeune magicien. Un jour il avouera à son ami les mercis et les larmes non versées, la paix tangible qui grignote sa rage, doucement. Un jour Oz claquera la porte d’une mégère de conte de fée, remplira ses poumons d’un oxygène sans malice, dominera le monde, un jour Oz sera libre quelque part dans sa tête, là où les rêves et les souvenirs s’entremêlent et s’arment de larmes gelées. Sa tutrice légale, l’ogre qui le garde prisonnier dans un donjon de courant d’air, ignore sa présence si près des démons de son enfance. Oz a toujours eu peur des boites de métal qui vrombissent sur le bitume, une haine furieuse des pantins bringuebalés par une carlingue sans maître ni loi. L’ogresse le garde en laisse avec cette terreur, avec ses cauchemars d’autrefois. Oz essaye, de ses forces de petit garçon mutilé, de devenir un héros digne de son prénom. Oz veut faire trembler le bitume et dompter les créatures de l’enfer métallique. Oz veut conduire une moto. Pour ne pas rester après ses vingt et un ans, pour ne pas être cette parcelle de chair qui se complait dans sa propre douleur. Alors avec ou sans Clyde, il remplit sa cage thoracique des dernières bouffées de frayeur et d’espoir et s’apprête à faire un pas en avant. Et le poids léger, rassurant, adoré, d’un ami à la saveur de messie. Salut mec ! Oz esquisse un sourire, passe un bras autour des épaules de son ainé pour le remercier d’être là. À cet instant, à tout ceux qui ont précédés, et à tout ceux qui suivront. Les nuages qui voilaient ses prunelles laissent passer une éclaircie. .
« PUMP IT UP ! LOUDER ! PUMP IT UP ! LOUDER ! » Oz a la bouche ronde comme la première lettre de son nom, des interrogations qui tournent sur le bout de sa langue, et son visage soudain s’éclaire, et un rire étrange lui roule dans la gorge pour éclater comme une chute de diamants. Une fée. Oz est certain qu’il vient de voir une fée s’agiter, essayant un corps inhabituellement trop grand, une boule d’énergie et de renouveau. Une fée qui décerne un sourire à son compagnon, et Oz l’imite, conquis par la fraicheur de la silhouette réarticulée qui disparaît en longues foulées sur la ligne droite de l’horizon. Clyde est dompteur de fées. Et dans le cœur un peu brisé d’Oz, ça sonne comme la fin de l’hiver. Ses doigts s’enroulent autour du poignet fin de son bandit d’ami, le tirant avec ces forces misérables qui le caractérisent, avec ce sourire comme un mini soleil. Oz se moque soudain que les corps s’écrasent en confettis sur l’asphalte, tant qu’il a Clyde à ses côtés, tant que les fées existent et que l’univers bat doucement au rythme de son palpitant. Oz veut une moto, Oz veut le vent dans ses cheveux, et que son squelette soit trop étroit pour maintenir l’overdose de bonheur qui pétille dans ses veines. L’homme qui gère l’endroit les regarde passer en haussant un sourcil, et Oz se fiche tout autant de son allure de crevette malade, Oz conduira une moto, Oz dominera le monde. À son rythme, un peu lent, un peu bancal, un peu bizarre. Un peu magique.
à peine arrivé qu'une furie déboule vers vous en véritable boule de feu. tu la reconnais rien qu'à sa folie, ebony. elle s'arrête un instant et se met à danser en rythme avec la musique qui émane de ses écouteurs. elle te fait rire, elle te fera toujours rire. elle te fait un signe, que tu lui rends, et elle repart aussi vite qu'elle est arrivée. tu te retournes vers ton ami, ses yeux sont remplis d'étoiles. tu jettes un coup d’œil en direction des moniteurs. ils sont en cercle et fument leur cigarette en bavardant, ce qui signifie que vous avez le champ libre. tu te diriges vers l'arrière du bâtiment en prenant Oz par les épaules. - suis-moi, j'ai une idée. il est temps d'enfreindre les règles.