Pourquoi avoir choisi les delta phi upsilon ? Parce que de toutes les fraternités que je connaisse, ce sont encore ceux que je considère parmi les plus mature. Déjà parce qu'il ne base pas toute leur vie sur leur physique ou leur popularité mais plutôt sur une fibre qui me parle puisqu'il s'agit de la fibre artistique. Même si je fais des études tournées vers la science, je reste quelqu'un qui aime l'art. Je dessine beaucoup. Et je photographie des tas de choses aussi. Je suppose que ce sont quand même des qualités suffisamment importantes pour intégrer ce groupe non ?

Sinon j'aimerais également rejoindre le groupe des alpha sigma mu. J'aime leur détermination et leur motivation parce que je pense qu'il s'agit aussi de qualités qui sont miennes. Lorsque j'ai quelque chose en tête, je ne lâche pas le morceau et bien entendu, je donne toujours le meilleur de moi-même pour atteindre mes objectifs. Plutôt sportive, j'aimerais également rejoindre l'équipe de lacrosse puisque c'est un sport que j'aime.    

Le verdict était tombé, mon monde s'était écroulé comme un château de cartes. Tremblante, l'esprit embrouillé, je quittais le cabinet médicale dans lequel je venais de passer cet examen. Cabinet dans lequel un médecin nommé Robert m'avait annoncé avec une voix enjouée que j'allais devenir maman. Comme si c'était la meilleure nouvelle du monde. Fouillant mes poches je cherchais à dénicher mon précieux paquet de clopes, j'avais besoin de décompresser et en tirais une pour la coincer entre mes lèvres. Je la laissais flotter quelques instant, le briquet dans ma main droite sans pour autant oser l'allumer. Ce n'était pas bon. Ni pour moi, ni pour le bébé. Je le savais. Je reprenais donc rapidement cette dernière cigarette, l'enlevais de mes lèvres pour la balancer sur le sol et l'écraser sous ma chaussure. Faut que je me débarrasse de cette merde. Désormais je n'ai plus que ce bébé, alors je vais en prendre soin. Je vais le chérir parce qu'il est le fruit de mon amour pour Léo. Même si il n'était pas désiré, je dois veiller sur lui. Instinctivement ma main se pose sur mon ventre et je le caresse à l'aide mon pouce. Une larme perle et roule le long de ma joue, elle descend le long de mon visage et s'écrase non loin de la cigarette. «C'est moi bébé, c'est maman.» murmurais-je du bout des lèvres en fixant le sol. Rien ne serait facile mais il m'était impossible d'avorter. Impossible de tuer cet enfant qui vit désormais en moi. J'ai l'impression d'avoir des papillons dans le ventre, je sais qu'il est encore très petit mais désormais,je sais qu'il est là. Je sais déjà qu'il fait parti de moi. Même si je ne fais pas le choix le plus facile à assumer, il est celui pour lequel je n'aurai pas de regret. Même si j'aimerais oublié léo, même si c'est ce que je désire le plus au monde parce qu'il m'a fait souffrir, physiquement et mentalement. Mentalement surtout. Je ne peux pas tirer un trait sur notre enfant.


Rien ne se passe jamais comme on le prévoit n'est-ce pas ? C'est la vie. Le destin. Mais le mien, ce destin semble s'acharner contre moi. Depuis quelques temps, j'ai l'impression d'avoir commis une bêtise et que l'on cherche à me punir. J'ai l'impression que le monde me reproche quelque chose et j'ai du mal à comprendre ce que j'ai bien pu faire pour mériter tout cela. Pour mériter que l'homme que j'aime me frappe, pour mériter de perdre le bébé que je portais alors que je commençais à l'aimer comme je n'avais aimer personne. J'espérais sa venue, j'espérais pouvoir dire à tout le monde que mon fils se porte bien mais ça n'est pas le cas. Une fausse couche tardive, une fausse couche qui me bousille un peu plus. Tomy ne me rejoindra pas. Jamais. Je lui avais même trouvé un papa. J'en étais pas amoureuse mais j'avais estimé qu'il était la personne idéal pour s'occuper d'un enfant. Il m'aimait lui. Même si j'étais plus ronde, même si j'étais enceinte d'un autre. Peut-être aurait-il été plus sage de rester auprès de lui mais ce ne fut pas ma décision. Dès que j'ai su pour l'enfant, dès que j'ai su que je l'avais perdu, j'ai bouclé mes valises et quitté l'appartement que nous partagions depuis un mois pendant qu'il était au travail. Je n'allais pas rester avec lui. Je ne l'aimais pas, je ne l'avais jamais aimé. Un simple mot posé sur la table de la cuisine servirait d'excuse pour une rupture. Il n'aurait pas besoin de chercher à me retrouver, j'allais prendre la fuite et rejoindre l'université de l'ohio.