Merci, je ne pensais pas finir premier de la promotion, je remercie mes professeurs de m'avoir soutenu, ma famille, mes amis, et maintenant direction Brown et au revoir l'Ohio ! Je bougeais ma tête de droite à gauche avant de soupirer, quel sombre idiot, je le déteste lui et son stupide sourire au coin des lèvres, lui et son arrogance à toute épreuve et surtout, je déteste son cerveau si brillant. Pourquoi a-t-il fallu que je finisse seconde de la promotion juste à la fin de nos années de lycée ? Pourquoi m'est-il passée devant pile avant mon heure de gloire ? Je vois bien qu'il ne cesse de me jeter des coups d'oeils depuis sa place VIP au premier rang, il est fier, très fier, je le serais sans doute si j'avais été à sa place, mais ça n'est pas le cas. Ce garçon m'exaspère et si le meurtre était toléré, je pense que j'aurais déjà songé à un plan pour l'éliminer de ma vie. Je ne peux même pas le gifler puisqu'il n'a rien fait en soit, il a juste pris ma place et ça, jamais, jamais, je ne le digérerais. Quand vient mon tour, je vais chercher mon diplôme, sourit pour la photo avec la directrice du lycée et retourne à ma place, sans jeter un seul coup d'oeil à Max. Je sens par contre son regard satisfait sur moi, il me fixe avec insistance mais je garde la tête haute, je ne perdrais pas mon sang froid maintenant. Enfin la torture prend fin. Je suis la honte de la famille, je le sais. La plupart de mes cousins ont été major de promo et moi ? Seconde. Ca ne se passera pas comme ça à l'université, déjà je serais débarrassée de Max. Je me lève de ma chaise, diplôme en main et part faire quelques photos de famille. Je souris, je prends la pose, je joue le jeu pour mes proches qui sont venus. Une fois tout ça terminé, j'enlève mon chapeau de diplômée et marche un peu avant d'entendre une voix bien trop familière. Alors pas trop déçue de n'être que deuxième Andrews ? Je vous jure que je vais lui en coller une à celui-là, petit péteux vantard à deux balles. Je me retournerais et tombait sur ce visage qui m'inspirait la haine. Il avait une cigarette à la bouche, cigarette que je m'empressais de lui retirer et de jeter au sol avant de l'écraser fermement avec mon pied. Casse toi, dégage, hors de ma vue, j'ai pas envie de t'entendre me rabaisser et te lancer des fleurs, j'ai assez donné, maintenant nos chemins se séparent tant mieux, et je ne te souhaite pas de réussir à la fac évidemment, tu as du payer Brown pour qu'ils t'acceptent. lui crachais-je au visage avant de tourner les talons et de quitter cet endroit maudis au plus vite. Ravi de t'avoir connu Andrews, et ne rumine pas trop ta défaite, ça te donne des rides au front. me lança t-il alors que je me contentais de lui faire un joli doigt, tout en continuant de marcher dans le sens opposé à lui.

Aujourd'hui, je ne commence pas les cours avant cet après-midi et même si j'avais un entrainement ce matin, j'avais décidé de faire la grasse matinée, je dirais à la coach que j'étais malade, barbouillée, un joli sourire et ça passera crème. Je me demandais donc qui pouvait bien frapper à ma porte à cette heure-ci. Je me levais du lit, enfilait un peignoir en satin en vitesse, attachait mes cheveux en une sorte de chignon plus décoiffé que coiffé et ouvrait la porte. Coucou ma chérie ! Hein ? Mais qu'est ce qu'ils font là ? Ta mine est affreuse Fleur, tu devrais allez faire un tour au spa pour rafraichir un peut tout ça. Merci maman, ça fait toujours plaisir. Je laissais mes parents rentrer, sentant les commentaires sur ma chambre arriver mais ils se contentaient de lancer des regards et de faire de grands yeux en voyant mes vêtements éparpillés au sol. Je m'asseyais sur le rebord de mon lit, face à mes parents me demandant bien ce qui les amenait ici, en sachant qu'ils ne venaient jamais sur le campus, je crois même que c'était la première fois en plus de deux ans qu'ils venaient dans ma chambre universitaire. Bonjour papa, bonjour maman, que me vaut l'honneur de votre visite si matinale ? Ouai il y avait anguille sous roche, c'était sur, encore plus parce qu'ils étaient venus à deux, et que ça n'était pas ma soeur qui me rapportait l'information. Ils ne m'avaient pas appelée, non, ils étaient venus en personne, je commençais à stresser. Nous avons quelque chose à t'annoncer Fleur. Je voyais que ma mère confirmait d'un geste de la tête. Je déglutissais lentement.  Ethan Smith, tu te souviens de lui non ? Vous étiez ensemble à la maternelle. Je hochais de la tête pour dire que oui je m'en souvenais mais bon la dernière conversation que j'ai eu avec lui parlait de pâte à modeler et du fait que non je n'étais pas une princesse à ses yeux, merci quoi.  Et bien nous avons vu ses parents récemment à un gala en l'honneur de je ne sais plus quelle oeuvre de charité et il s'est avéré qu'Ethan est actuellement célibataire comme toi, il étudie le droit à Yale, il a un avenir très prometteur, avec ses parents nous avons vu pour vous arranger un rendez-vous ensemble et à la suite duquel, nous commencerons à discuter de fiançailles, d'avenir, de famille. Que .. pardon ? Comment ça de fiançailles ? Je n'ai pas revu ce garçon depuis des années, si ça se trouve il est moche comme un pou c'est pour ça qu'il n'a pas de copine, il est peut etre riche et intelligent voire même très beau, je ne me fiancerais pas avec un garçon que je ne connais pas quand même. Euh je vous arrête trente secondes, vous vous êtes cru dans Gossip Girl là ? Je vais pas épouser un gars parce que sa famille riche, et .. Ma mère me coupa la parole. Il est aussi aristocrate, tu pourrais enfin être une princesse chérie, bon presque mais c'est vraiment génial non ? Génial ? On ne doit pas avoir la même définition du mot alors, j'envisage de leur acheter un dictionnaire pour Noël. Je croisais les bras en écoutant mes parents me parler de ce "fantastique jeune homme de bonne famille" qui possède "un patrimoine extraordinaire", bref rien qui ne me passionne. Je devais en plus me préparer en vitesse pour le rejoindre à je ne sais quel restaurant chic de Columbus pour le déjeuner. Je devais faire bonne impression, me mettre sur mon trente et un et le charmer en gros. Vraiment pire journée de ma vie, avec la remise des diplômes de fin du lycée, je crois que c'est cinquante-cinquante.

Je plisse pour la centième fois ma robe, jetant des coups d'oeil à droite puis à gauche, balayant la salle du regard sans jamais poser les yeux sur Ethan, pourtant il était en face de moi, je devrais le regarder mais je ne peux pas. Alors que je porte enfin de l'attention à mon "partenaire", je renverse accidentellement (oupas) mon verre de vin sur son costume hors de prix. Oh je suis tellement confuse, désolée vraiment, je n'ai pas fait attention, un si beau costume .. dis je en essuyant la tâche avec ma serviette ce qui ne faisait qu'empirer la chose. Non non, ça n'est pas grand, ne t'en fais pas. Je devais reconnaître qu'il était pas mal mais je ne pourrais pas me fiancer à un mec juste parce qu'il est beau à regarder, non merci. Il est ultra ennuyant, il faut que je tente autre chose pour qu'il dise à ses parents qu'il ne veut pas se fiancer à moi. Alors je baille sans mettre ma main, je rote sans m'excuser (oui ça va à l'encontre de mes principes mais quand on a pas le choix), je soupire regardant ailleurs et jamais lui, je fais rapporter mes plats en cuisine plusieurs fois, ne mange pas proprement bref, la totale et pourtant il reste calme, sans s'énerver, honnêtement moi ça m'irrite. Alors au moment de payer l'addition, je tente le tout pour le tout et embrasse un serveur langoureusement avant de lui faire un clin d'oeil et de voir la mine déconfite d'Ethan. Après ça je n'ai plus entendu parler de lui, sauf par le biais de mes parents qui disaient avoir honte de moi, ils n'arrêtaient pas de parler du mariage de mon supposé fiancé et sa nouvelle femme, du fait que j'aurais être à sa place, blablabla que du vent pour moi.

Micaaaaah ? Tu as pas vu mon carton avec mes chaussures ? Je le trouve plus, franchement c'est le bordel ici, on se croirait à l'armée à slalomer entre les affaires de tout le monde. dis je en escaladant une montagne de jenesaisquoi qui appartenait probablement à Noam .. Je vais pas me gêner pour lui dire que ses affaires dérangent tout le monde. Oh Hazel tu tombes à merveille, tu n'aurais pas vu mon carton avec marqué "chaussures de luxe très fragile ne pas toucher" dessus ? Je lui faisais les yeux doux, je tiens à mes escarpins comme à la prunelle de mes yeux, ce sont mes bébés et personne ne peut comprendre à part moi. Si regarde là, juste derrière toi. me dit-elle en pointant du doigt un carton à l'envers poussé dans un coin du salon, super. Je lui souriais avant de me dépêcher de le récupérer pour aller le mettre dans ma chambre, manquant de m'étaler sur le sol une bonne douzaine de fois. J'avais réussi à prendre l'une des meilleures chambres, j'étais plutôt fière, surtout de mon dressing, mon dieu vous verriez ça, parfait. J'avais pratiquement fini de ranger toutes mes affaires lorsque ma soeur vient me voir pour me crier à table, avec toute la délicatesse du monde comme toujours hein. Je finirais de ranger tout ça plus tard, je sortais donc enfin de ma chambre pour rejoindre les cinq autres à table. Ce soir c'était pâtes au fromage, mais ça m'allait totalement, j'étais contente d'être là, tous les six en train de diner dans ce loft somptueux. Je ne peux pas m'empêcher de sourire devant un tel tableau.