Bêta Thêta Epsilon ◘ Solal est un sportif, c'est un type qui n'hésite pas à faire des kilomètres à vélo juste pour relever un défi. Un sportif qui excelle d'ailleurs en Baseball, talent qui lui a permis d'obtenir une bourse et d'être accepté à l'Ohio State University. C'est un type assez bosseur quand il faut, parce qu'il sait qu'il n'aura pas une autre chance. Sanguin, il est à fond dans la petite bataille entre les deux confréries, et peut même en arriver aux mains. Pourtant, derrière son sale caractère et son arrogance de sportif, il faut savoir que Sol rêve d'ouvrir un club de sport ou de devenir entraîneur sportif, pas seulement pour les clients qui paient, mais aussi pour les jeunes en perdition, comme il l'a été à une période. Il sait que sans le soutien de son coach et sa passion pour son sport, il aurait pu mal tourner. Mais pas tout de suite, avant il voudrait faire une carrière pro dans le Baseball.

Omega Pi Kappa ◘ Parce que si Sol est pas pris dans la première, il n'a sa place dans aucune autre confrérie plus que celle-ci. S'il a grandi, qu'il n'est plus le petit fouteur de merde de son adolescence, il reste un fêtard dans l'âme. Il aime s'éclater, s'amuser, faire le con, il a un caractère sanguin. Alors oui, sortir en douce, il en est capable, il l'a d'ailleurs déjà fait pour aller aider quelqu'un qui avait besoin de lui. Mais il n'a rien à cacher dans sa chambre, une fouille en règle ne vous apporterait rien de particulier. Il ne touche pas à drogue, il boit comme tout élève à l'université et a mérité sa bourse, au point de s'accrocher pour la conserver. 

First Memory

J'étais là, tremblant sur cette chaise, trempé jusqu'aux os. Quelques mèches plus longues que les autres venaient se coller à mon visage, mais je restais là, simplement, les doigts crispés sur le siège, alors que je me trouvais dans cet hôpital, cette femme étrange me scrutant comme si elle s'attendait à ce que j'ouvre les lèvres. Pourquoi j'aurais fait ça ? Je n'avais pas envie de parler, parce que je ne savais pas quoi lui dire. J'avais faim, c'était ma seule certitude, mais je n'avais pas envie de lui dire et d'entendre le son de ma voix, parce que je savais plus à quoi il ressemblait. "Bonjour. Je m'appelle Kate, et toi ?" Le silence lui répondit alors que je la regardais droit dans les yeux, comme pour lui dire ainsi que je n'ouvrirai pas les lèvres. "Tu peux me dire comment tu t'appelles ?" Un nouveau silence. Plus profond. plus sournois. "Et tes parents ? Tu pourrais me dire leurs noms que je puisse les appeler ?" J'eus une première réaction, mon regard se fit fuyant. Je cherchais à me souvenir, parce que je voulais partir d'ici, mais ça non plus, je ne le savais plus. "Tu as froid ?" me demanda-t-elle alors, me laissant la regarder une nouvelle fois alors que je réalisais que je tremblais plus que de froid. Je tremblais parce que je ne savais plus qui j'étais, d'où je venais, ni mon âge, ni rien... "Je..." pouvais parler, c'était déjà une bonne chose. Je savais lire aussi, parce que j'avais pu lire le nom des médecins, les panneaux, et tout le reste. "Je me souviens pas." croassais-je, la voix éraillée comme si j'avais hurlé pendant des heures et que personne ne m'avait entendu. Mais ça non plus, je ne le savais pas. Kate pinça les lèvres, soupira et m'annonça qu'elle allait me trouver un endroit où dormir cette nuit, et les suivantes, jusqu'à ce qu'on retrouve mes parents.

Alors ce fut là-bas qu'elle me déposa et où on me fit prendre un bain, où on fit essayer des vêtements pour déterminer ma taille et jeter mes vieilles loques à la poubelle. Ce fut la première fois que je vis mon visage, parce que je ne me souvenais pas que je ressemblais à ça. En fait, je ne savais même plus si je m'étais un jour regardé dans un miroir, peut-être que là où j'avais grandi ils n'aimaient pas ça, ni le lait en bouteille, ni la télévision, et qu'ils n'ont jamais su que quelqu'un m'avait retrouvé. J'aurais pu faire toutes les hypothèses du monde, je n'en saurais jamais rien de toute manière, mais à cette époque je les faisais. M'engluant dans le mutisme, n'ayant aucune envie de parler aux autres, car c'était comme si une profonde colère rôdait sous ma peau, n'attendant que l'instant où elle s'exprimerait. Une colère à l'encontre de ceux qui ne venaient pas me chercher, contre cet endroit où je ne me sentais pas à ma place. Et puis contre ce psy que l'on me força à voir dès les premiers jours et à qui je n'avais pas envie de parler. Il se tenait là, devant moi, me scrutant comme une bête curieuse avant de prendre un livre et de commencer à lire comme si je n'étais pas là. "Et moi ?" m'exclamais-je au bout de quelques minutes. "Et bien ?" me demanda-t-il en levant juste les yeux. "Qu'est-ce que je fais ?" le questionnais-je à l'instant où il baissa à nouveau les yeux sur les lignes et se désintéressait à nouveau de moi. Il se moquait de moi ? J'étais là, sur ce canapé, raide comme jamais, et lui il lisait. "Tu ne veux pas me parler, je m'occupe." Et cette fois-ci, il n'avait même pas levé les yeux vers moi. Dire que je ne voulais pas ouvrir la bouche, j'avais perdu mon pari depuis assez longtemps pour me convaincre que je n'avais plus rien à perdre. "J'me souviens pas. J'ai rien à dire."

A cette seconde, mon regard se perdit sur le titre du livre qu'il lisait... "Et Solal là, ça veut dire quoi ?" Une histoire de soleil peut-être ? Mais ma question eut le don de faire sourire le psy qui referma le livre, le posa sur ses genoux pendant que ses mains se croisaient dessus. "Solal tu vois, c'est un livre d'Albert Cohen. Ca raconte la vie de Solal depuis son enfance jusqu'à sa mort où il était rejeté, puis sa renaissance en tant qu'un dieu solaire. Je me disais qu'il me faisait un peu penser à toi, qui renais sans tes souvenirs." Ouais... ou pas hein. Mais le livre m'avait intrigué, c'était la première fois que quelqu'un me donnait une histoire. Et renaître, finalement, ça me plaisait bien comme idée plutôt que de ne pas avoir de passé. Tandis que le psy me fixait, me laissant m'enfoncer dans mon silence, le temps de réfléchir à ce qu'il venait de me dire. "J'aime bien." "Quoi donc ?" "Solal." Alors ce fut mon baptême, le prénom qui devint officiel.

First Fight

J'avais été baptisé grâce à mon psychiatre qui avait du coup réussi à me délier la langue. Nous avions trouvé le second prénom un peu comme ça, quand au nom, c'était celui d'un ancien joueur de Baseball, parce qu'il m'avait offert un gant. Bien sûr, ce n'était pas dans ses attributions, mais il avait décidé que ce serait mon anniversaire, comme je n'en avais pas et que cela se passerait donc comme ça. J'aurais à présent 10 ans à partir de maintenant, et que cela se fêtait. Ce type était juste extraordinaire ! Il me donnait une réalité, il me rendait réel avec des petites choses insignifiantes qui pourtant me donnaient confiance en moi. Sauf que cela ne voulait pas dire que cela se passait bien au foyer, au contraire. On me surnommait le dégénéré parce que je ne parlais jamais et que je n'avais plus aucun souvenir de qui j'étais. Alors quand ce garçon plus grand que moi m'a pris mon gant au retour de ma séance en disant : "Hey le dégénéré, tu m'en veux pas, enfin tu comprends pas de toute façon, mais c'est le mien maintenant."

Je n'ai même pas eu une seconde d'hésitation, j'ai serré le poing et j'ai frappé à l'endroit le plus fragile du corps masculin, ses couilles. Et autant dire que la rage que je ressentais venait sûrement de le rendre incapable d'avoir un jour des enfants. Sauf que je ne m'arrêtais pas là, quand il se plia, le souffle court, mon poing reparti en direction de son visage, encore, et encore, jusqu'à ce qu'il tombe au sol, et que cette fois-ci, ce soit des coups de pieds qui prennent le relai. "C'est... à... moi... connard !" Je continuais de frapper, quand on me ceintura... un adulte venait de s'interposer, alors que mes poings étaient rouges... mais l'autre était encore vivant, juste mal en point et aucun de ses copains n'avaient fait le moindre geste pour m'empêcher d'agir. Peut-être qu'il le méritait après tout. On m'enferma dans le bureau de la directrice où je pris un savon et des corvées à faire. Bizarrement, quand j'arrivais dans la salle de bain, d'autres enfants m'attendaient, dont l'un des copains de l'autre. "Ben vas-y, venge-le." ais-je dit avec arrogance, sauf qu'au lieu des coups que je m'attendais à prendre, il me tendit mon gant. "Tu t'appelles comment déjà ?" "Solal." "Jimmy a dit que tu débrouillais bien." ajouta-t-il en me tapant fraternellement dans le dos. Jimmy... le type que je venais de frapper, lui avait visiblement dit de me donner le gant... j'en revenais pas.

First Friends

"Hey le Soledad !" "Hey le Jiminy criquet !"
Bienvenue dans cette nouvelle relation que Jimmy et moi avions commencé à entamer. Il était devenu comme un frère pour moi, on était d'ailleurs très proches tous les deux et ce fut avec lui que je fis mon premier tatouage, que je fumais mon premier pétard, que je commençais à faire les pires conneries. Mais en attendant, tous les enfants étaient devenu ma famille, nous étions tous ensemble dans la même galère, et si l'un de nous était adopté, et bien il restait un petit peu en nous d'une certaine manière.

First Time

Je me trouvais sur le toit avec cette nouvelle fille qui venait d'arriver au lycée, et moi j'étais clairement devenu un sportif qui se faisait régulièrement remonter les bretelles par le coach. Dernièrement, il était parvenu à me faire arrêter la fumette en m'emmenant dans un hôpital, depuis, il tentait simplement de me faire garder un chemin à peu près droit, car il en cessait de me répéter que j'avais du talent, vraiment du talent, et que je pourrais en faire quelque chose, voir même ma vie. Il croyait en moi, vraiment, plus que de simples petites étoiles qui vous assurent que vous êtes un héros alors que vous n'êtes qu'une pâle copie. Non, il croyait vraiment en moi et se la jouait le paternel qui n'hésitera pas à vous coller une raclée si vous déconnez une nouvelle fois. Et on pouvait dire qu'il avait de sacrés arguments : tu veux jouer, alors conduis-toi comme un homme, pas comme une racaille.

Qui aurait pu croire que ça fonctionnerait avec moi ? Lui. Parce qu'il m'avait dit exactement ce qu'il fallait pour que j'arrête de déconner, enfin dans les grandes lignes. Et ce soir, je me trouvais sur le toit à regarder le ciel avec cette fille, allongé sur cette couverture, les bras pliés sous ma tête, les jambes simplement croisées. Elle, je ne la regardais pas, mais je pouvais sentir son parfum juste à côté de moi, le vent le charriant jusqu'à mes narines. Elle était vraiment belle, le genre de fille que n'importe quel mec attiré par le sexe opposé rêverait de voir prête à coucher avec lui. Sauf que c'était ça mon problème : je n'étais pas attiré par le sexe opposé. Mais j'étais là, sur ce toit, avec cette fille, et je repoussais autant que je pouvais parce que je sentais bien que rien ne remuait dans mon pantalon. La certitude je l'avais depuis plusieurs années, ma première fois je l'avais eu quelques semaines plus tôt avec un type de mon lycée, et on ne s'était pas caché. Alors pourquoi étais-je sur ce toit avec cette fille ? Parce qu'on pouvait me dire ce qu'on voulait, je connaissais pas un seul joueur gay à qui on n'ait pas mis des bâtons dans les roues pour faire carrière. Et bon sang, je voulais devenir pro !

Alors j'étais là, sur ce toit, à me persuader que je pourrais au moins donner le change d'être bisexuel, ce serait moins grave. Sauf que pour donner le change, il faudrait que je ressente du désir pour la fille à côté de moi, et j'en étais bien loin. Ce fut cet instant qu'elle choisit pour se tourner et poser sa main sur mon torse, la laissant glisser sur mon tee-shirt. "Je te plais pas ?" "Si... Bien sûr que si." déglutis-je. Que vouliez-vous que je réponde à ça ? Je préférerais que tu me tournes le dos pour m'imaginer que t'es un mec juste le temps d'avoir envie ? Sérieusement ? Mais elle en décida autrement lorsqu'elle s'empara de ma virilité entre ses doigts. Je savais bien qu'elle avait compris que je ne ressentais rien alors que je chassais sa main. Elle insista pourtant, venant m'embrasser alors qu'elle faisait glisser la fermeture de mon jean et s'insinuait sous le tissu de mon boxer. Et merde... aussi mou qu'un mollusque, la repoussant, je me redressais, marchant tout en refermant mon pantalon. "Tu me fais quoi là Sol ? Je te plais pas c'est ça !" s'exclama-t-elle en se relevant à son tour. "T'es qu'un connard !" continuait-elle en prenant la direction de... Non, elle pouvait pas partir si vite. La rattrapant par le bras. "Attends ! Je... Je suis gay ok." Elle se figea, me regardant attentivement, avant de simplement ajouter : "Et tu veux pas que ça se sache." "Je veux qu'on pense que j'aime les deux. Parce que sinon je suis pas sûr de pouvoir faire carrière, tu vois ?" Elle sembla rassurée que le problème ne vienne pas d'elle et aussi surprenant que ça puisse paraître, elle se contenta de passer un bras autour de mes épaules. "Et moi j'ai envie d'avoir une bonne réputation. Si t'es mon mec pendant trois mois, je dirai qu'on a baisé comme des bêtes et que t'es le meilleur coup que j'ai jamais eu. Mais ! Et là t'as pas à discuter, tu vois aucun mec pendant ce temps." "Ouais... Ça me va."

University : First Days

Cinq mois. Ça a été le temps que notre pseudo histoire a duré, avant qu'on ne se sépare finalement et que l'on reste bons amis. Tout le monde y avait cru, on avait été un couple et on était même envié. Parce que j'étais le meilleur joueur de notre équipe de Baseball et elle l'une des plus jolies filles du lycée. Mais il n'y avait rien de charnel entre nous, juste le plus grand bobard de l'humanité. Pour la suite, je ne m'en faisais pas vraiment, je pouvais toujours dire avec couché avec une fille mais qu'il ne se soit rien passé, ou bien laisser ma préférence pour les hommes se faire sentir. J'aimais les deux, c'était juste officiel. Peut-être qu'il me faudrait une autre complice à l'occasion, mais j'aurai le temps de voir venir... En attendant, j'avais été repéré par un recruteur de l'université d'état de l'Ohio, et j'étais même parvenu à avoir une bourse pour le baseball. Mon rêve était à deux doigts de voir le jour, celui où je mis les pieds à l'université pour le premier semestre.

J'allais pouvoir suivre des cours que je n'aurais jamais eu les moyens de me payer sans cette bourse. J'avais bien conscience que c'était une occasion à côté de laquelle je ne pouvais pas passer, tout comme je ne pouvais me permettre de la perdre si je voulais avoir un jour l'opportunité de devenir pro. Aussi avançais-je sur le campus, la liste de mes cours dans ma poche, mon sac à l'épaule direction la chambre qui m'avait été attribuée et que j'allais partager avec un autre étudiant. Il ne me fallut pas bien longtemps pour tomber sur celui-ci, alors qu'il m'offrait un grand sourire. "Salut ! Tu dois être Solal. J'ai pris la partie droite, ça te va ?" "Euh... Ouais. Bien sûr." répondis-je après avoir vaguement regardé dans la pièce. Ça ne changeait pas grand chose pour moi, après tout je n'avais jamais vraiment eu le choix au foyer, on s'arrangeait entre nous, on dormait comme on pouvait, parfois c'était pire qu'une portée de chiots, mais on dormait quand même.

Alors m'avançant dans la pièce, je déposai mon sac sur mon lit. Nouvelle expérience. Nouvelle vie. Nouvel anonymat. "T'as que ça ? J'espère que t'as de quoi te mettre quelque chose sur le dos, une fête est organisée ce soir !" "Ça va pas ça ?" "Si ! Mais c'est le moment de se faire remarquer si tu veux intégrer une confrérie bientôt !" Ok, mettre quelque chose de mieux pour être assez présentable et tenter de faire bonne impression à la confrérie qu'il désirait. Il ne les connaissait pas vraiment alors... "Laquelle on conseille aux joueurs de Baseball ?" "Ah tu joues ? Alors pour toi ce sera Bêta Thêta Epsilon que tu devras viser. T'as de l'ambition mec !" Sûrement, mais ce n'était pas la première fois qu'on me le disait vu l'endroit d'où je venais. C'est à dire, de nul part, puisque je ne m'en souvenais pas du tout. Mais en vérité, je ne faisais que la conversation, car en vérité, j'avais déjà cette confrérie en ligne de mire, pour la simple et bonne raison que le recruteur me l'avait conseillée. Ce qu'ils avaient tous les deux omis de me dire, c'était cette rivalité qui existait avec celle qui contenait les joueurs de Lacrosse. Mais je le découvrirais bien assez tôt. Pour l'instant, prenant de quoi me changer, ce fut en direction de la salle de bain que je partis pour me changer sans la moindre once de pudeur. Ça aussi je l'avais hérité du foyer, et je ne comptais pas m’embarrasser de changer à ce niveau-là.

La soirée était juste phénoménale, ne fonctionnant que par le bouche à oreille, une bière à la main, je dansais sur la "piste" avec une fille qui ne cessait de se frotter contre moi, mais c'était sur les hommes que mon regard glissait sans aucune pudeur. Et lorsque je partis prendre une nouvelle bière, je croisai la route d'un type plutôt mignon, voir même plus que ça. Je ne savais pas encore qui c'était, je n'étais même pas certain qu'il soit attiré par les hommes, et pourtant, c'était comme si j'avais senti cette attraction, ce courant électrique qui nous reliait l'un à l'autre. Mais surtout ce désir qui me crevait le ventre et m'attirait vers lui, inexorablement... J'avais eu envie de lui à la première seconde, au premier instant. "Je t'offre une bière ?" Bière qui était juste à deux pas, mais s'il ne comprenait pas le message, c'était qu'il n'en valait pas la peine, ou bien qu'il jouerait tout simplement. Sauf que je ne m'étais pas trompé sur l'attraction qu'il y avait entre nous, et que plusieurs minutes plus tard, nos lèvres avaient trouvé le chemin de celles de l'autre sans même avoir besoin d'un plan ou d'une déviation. Et un lit quelques unes de plus par la suite, des doigts qui se cherchent, des peaux qui se touchent, des lèvres qui s’étreignent, des corps qui s'unissent, des gémissements qui s'égarent... Nous cherchions tous les deux la même chose à cette seconde, ce plaisir, ce moment d'abandon dans une nudité digne d'un Adam parfaitement désirable. Je crois... que je n'ai jamais ressenti ça avec un autre, cette alchimie particulière, cette explosion des sens... Une nuit. une unique nuit et je passerais à un autre. Car comme à mon habitude, j'étais parti sans même prendre la peine de dormir, me rhabillant simplement pour ficher le camp comme un voleur. Pas d'histoire. Pas de sentiments. Ni avec lui, ni avec un autre.

Andréas

Sauf que j'ai présumé de ma détermination, parce que je n'arrivais pas à retrouver cette alchimie si particulière avec un autre. Ce qui finalement nous ramena l'un vers l'autre. Car rapidement, on avait fini par se rendre compte qu'on s'entendait bien, mais encore mieux dans un lit, avec juste le corps de l'autre comme vêtement. Des sex friends, c'était ce que nous étions l'un pour l'autre, allant même jusqu'à raconter lorsque l'on tombait sur un mec lourd, qu'on était ensemble, tout simplement. Ouais, ouais, je me la racontais sûrement, c'est ce que tout le monde penserait s'ils avaient accès à mon esprit, témoins privilégiés de ces instants où, bourrés, on était bien trop proche, tant par les paroles que par les gestes. J'étais vraiment trop con par moment, mais en même temps, qu'est-ce que ça changerait ?

Il m'arrivait de me dire que je devrais juste arrêter de picoler avec ou sans lui, après la façon dont il m'avait reçu à l'hôpital, alors que j'étais bien gentiment venu le soutenir. Comme un ami, bien évidemment, et il n'avait rien trouvé de mieux que de me dire que je n'étais pas son copain et juste bon dans un lit. Merci, vraiment, le message de "j'en ai rien à foutre de toi, à part quand on baise" était rudement bien passé. Tellement que je n'avais pas repris contact avec lui de moi-même. Pas la peine d'être le con de service, je n'avais jamais aimé ça, pas plus que de l'imaginer avec d'autres types... quand moi-même j'étais parfois avec d'autres. Invariablement, je revenais vers lui, mais ces derniers temps, je faisais le sous-marin, et je me concentrais sur les autres, mes études et le sport. Sans oublier quelques petits culs en chemin, sans retrouver ce que j'avais avec Andréas. A croire qu'il avait quelque chose de particuliers qui ne me laissait jamais insensible.

Une bouteille de bière à la main, quelques potes qui parlaient de filles, et moi, allongé sur le canapé, ma tête calée sur les cuisses d'un ancien amant, mais également un pote. Les heures nocturnes défilaient et je ne trouvais rien de mieux que de m'enfiler quelques gorgées insidieuses qui me brûlaient la gorge. Mais j'étais bien, l'esprit ailleurs, plus léger, mais pas encore bourré, j'en étais encore loin, je connaissais mes limites, même si je ne les respectais jamais en soirée, parfois dans ce genre de circonstances. Je les écoutais d'une oreille, passant l'un de mes bras derrière ma tête, pour laisser pendre ma main sur les genoux de mon généreux oreiller. Un éclat de rire s'esquiva de mes lèvres à une réflexion, tandis que celui sur lequel je reposais se mettait à jouer avec mes doigts. Mauvaise idée, je n'étais pas du genre à m'attacher, combien même on passait du temps en dehors du plumard. J'avais été bien clair, et j'étais en froid avec mon seul véritable régulier, celui près duquel je ne pouvais m'empêcher de revenir. Difficile aujourd'hui de lui demander de me rendre service avec lui. Ou peut-être une autre fois. Ou peut-être... Mon téléphone vibra, m'arrachant à mes réflexions, me permettant de retirer mes doigts des siens pour pouvoir lire... le message d'Andréas. L'alibi parfait venait de tomber du ciel, sauf que ce n'était pas seulement pour ça que je lui répondis, mais parce que j'en avais réellement envie, la bosse à peine visible au creux de mon pantalon le trahissait déjà à la lecture de son... sexto.

"C'est qui ?" "Andréas." Le silence me répondit, comme si cette vérité était gênante, et je voulais bien comprendre pourquoi. "Je croyais que..." "Oui ?" répondis-je à moitié distrait, un étrange sourire au creux des lèvres. "On en reparlera, je dois y aller." Je me redressais rapidement... ouais, je saisissais l'occasion pour disparaître, notre arrangement pour faire croire que j'allais le rejoindre. Sauf que j'avais vraiment envie de retrouver cette alchimie qui rendait nos étreintes si particulières et si intenses... Attaché ? Moi ? Pas avec un type pareil, je suis pas marteau. Ou peut-être juste un peu.

BIENVENUE déjà, parce que j'ai oublié de passer. Ensuite, wow, ton personnage est génial, voilà, y'a pas d'autres mots, en plus, ta fiche se lit vite.  
 

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FÉLICITATIONS!
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