Tu voulais le voir. C’était fréquent. Tu l’aimais beaucoup. Tu t’étais faite jolie, mais sans avoir l’air d’avoir fait des efforts. Parce que c’était Clyde. t’étais sa bonnie un peu. Mais tu préférais rire en disant que vous étiez le docteur campbell et mister clyde. T’étais déjà en bas de chez lui avant de t’en rendre compte. Tes pieds connaissaient le chemin par coeur, t’aurais pu te rendre chez lui les yeux fermés, en marchant sur les mains, mais t’avais franchement pas envie d’essayer de marcher sur tes mains. Tu sortis ton téléphone, et instinctivement, tu tapa le numéro. C’est comme si tout ton corps savait ce qu’il fallait faire sans que tu n’ai besoin de réfléchir. Je t’attends en bas. Tu commences à compter dans ta tête, et Clyde arrivait à peine une minute et quarante secondes après ton appel. T’as le droit au bisou sur le front, et même à la clope gratuite, que tu glisses entre tes lèvres. Ça tombe bien, t’avais fini ton paquet ce midi à ta pause déjeuner. T’as pensé à prendre un paquet vide, comme ça, tu pourras toujours faire ta crevarde en soirée,e t piocher dans les paquets des autres gens. On y va? Un sourire se dessine sur ton visage enfantin. On y va. T’as prévu de profiter de ta soirée, et de rester avec Clyde, parce qu’il re rend vivante. C’est ton pire défaut, mais aussi ta pire qualité. Il te plait beaucoup trop.

Une main dans le sienne, l’autre qui tient une arme que tu portes à tes lèvres. Ça te détruits, mais rien que pour la beauté du geste, tu tires encore et encore. T’auras une cercueil en paquets de clopes. Tu te perds avec lui dans les rues, parmi les autres, et vous finissez dans la salle, ensemble, près du bar. un, deux, trois… autant que tu veux. Ce soir, c’est la fête. Ce soir tu bois. Ce soir t’es libre, t’es jeune, tu vis l’instant présent. Ce soir, tu vivras les soirées des gens normaux. Ce soir, c’est lui et toi contre le reste du monde. C’est la princesse qui reste avec son crapaud.

la chaleur de la salle te brûle la peau. Tu avales l’alcool au fur et à mesure des verres qu’il te paie. ça fait bien longtemps que tu as appris à boire. un verre ça passe. deux aussi. trois et tu te sens voler. au bout de quatre, ton coeur palpite. à cinq tu vois flou et la vérité sors toute seule. au dessus de ça, c’est le mystère. t’as jamais bu plus de cinq verres dans la même soirée. pour l’instant, c’est tes limites. t’en es qu’à trois, ça peut encore aller. la fumée pique tes yeux d’opale. tu peux fumer sans limite, alors que pour l’alcool, t’as un quota à pas dépasser, même si c’est pas dans tes habitudes d’autant fumer. tu fumes que quand il y a des fumeurs autour de toi. dès que t’es chez toi, tu te poses avec un thé et un livre, à rester en écoutant de la musique si bas que tes voisins se demandent encore si l’appartement est habité. tu rencontres les sauvages de clyde. ses amis. parfois tu te dis que vous n’êtes pas du même monde. au fond t’aime vos différences, parce qu’il t’a sortie de tes habitudes, parce que tu te sens libre, parce qu’avec lui, il n’y a plus de règles, plus de lois, juste des enfants perdus. ça va, ça va… il fait juste tellement chaud bon sang.