Les couloirs de cette université n'avaient plus aucun secret pour toi. Pour cause, tu passais bien plus de temps à les arpenter qu'en salle de classe. Cette après-midi là, tu t'étais rendu à l'USO afin de pauffiner ta réinscription pour l'année prochaine. C'était relou, t'avais l'impression que l'administration te prenaient pour une conne à te demander et redemander les mêmes papier chaque année. Et évidemment, c'est à quelques semaines de la rentrée qu'ils s'en rendaient compte. Au tournant d'un couloir, une tête brune surgit vivement devant toi, tel un pokémon pas dressé. Et voilà qu'elle te sort un torrents de mots. Au début, t'es amusée. Puis tu entends que c'est la soeur de Warren. Et puis qu'il te regarde comme la huitième merveille du monde et voit en toi plus qu'une amie. Putain, la bonne blague. Eh, j'ai rien demandé à ton frère et j'compte pas de mon plein gré le faire soufrir okay ? Alors du calme Medor. Bah quoi, elle t'avais limite aboyé dessus, se voulant protégeante envers son frangin. Warren, je l'envisage pas comme un potentiel mec comme tu dis, parce que j'veux pas de mecs et j'ai beau beaucoup apprécier ton frère.. j'suis pas certaine qu'il f'ra changer ça. Tu recules de quelques pas, replaçant correctement ton sac bandoulière sur ton épaule avant de reprendre, cachant du mieux que tu le pouvais un air blessé. Et puis de toute façon on s'voit plus, on s'est jamais reparlé depuis.. que tu l'avais embrassé. T'allais quand même pas lui dire ça, tu la connaissais même pas c'te fille. Depuis la dernière soirée qu'on a passé ensemble. Tu hausses les épaules avec un faux air j'm'en foutiste avant de tourner des talons et marcher dans la direction opposée, t'éloignant de la demoiselle.

T'avais pas été méchante quand tu l'avais appelée Médor, oh non loin de toi cette idée pour une fois. Alors tu roulas simplement des yeux, faisant abstraction de sa remarque qui ne t'aurais certainement pas arrêté. Si tu étais du genre à exagérer les sentiments, tu aurais porté tes mains à ton cou et aurais fait semblant de t'étouffer. Sérieusement, pourquoi elle tombait pile à ce moment, un jour où t'avais enfin réussi à te le sortir un peu de la tête. Ouais, parce que Warren tu t'étais rendu compte qu'il te manquait, que ça te manquait de plus passer de temps avec lui, et putain ça te faisait chier. Un drôle de frisson t'électrisa toute entière. Graouw, t'aimais vraiment pas cette horrible sensation et t'ignorais vraiment que ce n'était que le début. Meuf, t'es sourde ou bien ? J't'ai dit que j'voulais pas de bonhommes. J'suis une nana qu'à besoin d'être célibataire. J'suis un pokemon sauvage qu'on fera jamais rentrer dans une pokeball si tu veux quoi. Et ton frère, il changera rien à ça. Moins tu utilisais son prénom, mieux tu portais visiblement. C'est soupirante que tu fis demi tour avant de te faire bien trop vite rattraper par la demoiselle. Si le beau Warren avait cette faculté de te faire monter sur tes grands chevaux à une vitesse record, il fallait croire que c'était de famille. Putain, mais tu veux quoi ? C'est lui qui t'envoie ? Tu me lâcheras pas les baskets tant qu'il m'aura pas passé la bague au doigt ou comment ça s'passe ? J'ai pas de principe à la con, la nana peut tout aussi bien prendre les devant. Mais merde, j'ai pas envie d'aller vers Warren. J'ai pas envie d'le voir, j'ai pas envie d'lui parler. A ces mots, ton coeur se serra. Tu sentais bien que ce que tu disais était faux, tu mourais d'envie de le voir, de te caler contre lui, lui parler, l'embêter, râler parce qu'il t'embête.. Mais tu sentais aussi que si tu passais du temps avec lui, tu allais finir par t'accrocher comme une sangsue, et on sait généralement comment ça fini quand c'est réciproque : en couple. Hors de question, no way, jamais, never.